Des parlementaires et des acteurs de la société civile intéressés par l'environnement au Maroc se sont élevées contre la menace pesant sur la vie et la santé de plusieurs milliers d'habitants de Kenitra (40 km au nord de Rabat) en raison de la pollution causée par les émissions des usines implantées dans la ville. Pour passer le message aux responsables, des militants de la question environnementale ont lancé un hashtag: "Kenitra étouffe". Ils dénoncent la pollution de l'air dans leur ville et appellent à mettre fin à ce qu'ils appellent un "crime contre l'environnement", avertissant de la nécessité de trouver une solution urgente aux émissions des usines de la ville. De nombreuses vidéos et images circulant sur les réseaux sociaux, montraient des habitants pris au piège de la pollution et "des poussières noires inquiétantes". Face à cette situation, la société civile locale, dont l'Association marocaine pour l'économie verte, l'environnement et la justice climatique, ont écrit au gouvernement, marocain réclamant une enquête sur cette question de poussière noire, et demandé au directeur régional du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable d'"apporter des éclaircissements" à ce sujet. S'appuyant sur des témoignages recueillis sur les lieux, l'association a demandé au responsable de fournir des explications concernant le retour du phénomène qui est devenu inquiétant pour les populations de la ville et suscitant leur colère, ainsi que des craintes pour leur santé. Dans la foulée, un député du "Parti du progrès et du socialisme" à la Chambre des représentants (marocaine) a mis en garde contre ce qu'il a appelé "une catastrophe environnementale et sanitaire", que connaît la ville de Kenitra, suite à l'apparition de poussières noires dans l'air, causé par les émanations des unités industrielles. Dans un écrit au nom de l'équipe "El Kitab", et adressé au ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, la parlementaire Nadia Al-Tohamy s'interroge sur les mesures prises par le Département "pour contourner la catastrophe de poussière noire causée par les unités industrielles dans la ville de Kenitra". L'équipe parlementaire a attiré l'attention aussi sur la nécessité de se pencher sur les dommages occasionnés à la santé et l'environnement, sans que des mesures appropriées et efficaces soient prises, pour endiguer ce phénomène dangereux qui est devenu une menace pour toute la ville". Des députés se sont également interrogés sur "les mesures prises pour stopper cette catastrophe environnementale et sanitaire", qui survient à un moment où le Maroc a ratifié de nombreux accords internationaux liés au respect de l'environnement et à la réduction des pollutions, qui n'ont pas été appliqués sur le terrain. Il est à noter que, que ces dernières années, les habitants de Kenitra ont organisé des actions de protestation et des campagnes sur Facebook contre le phénomène de la poussière noire, devenu une menace pour la sécurité sanitaire de la population. "La situation environnementale dans la ville est devenue très préoccupante et va au-delà de Kenitra, pour atteindre les régions voisines", a déclaré Mohamed Balat, chef de l'autorité locale de suivi des affaires locales, pointant du doigt une centrale hydro-électrique locale. Au cours des dernières années, des médias locaux ont rapporté un nombre élevé de cas de problèmes de santé liés à la respiration, qui se sont largement répandus chez les enfants.
