Leste) - Plusieurs délégations ont réaffirmé jeudi, à l'occasion de la deuxième journée des travaux du séminaire annuel du Comité spécial de décolonisation (C 24), qui se tient à Dili (Timor-Leste), leur soutien indéfectible à la lutte du peuple sahraoui pour le plein exercice de son droit à l'autodétermination. De même, elles ont exprimé leur plus vive préoccupation quant aux atteintes flagrantes aux droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et de la spoliation des ressources naturelles par le Maroc. Des délégations représentant des pays issus de trois régions : l'Afrique, l'Asie et l'Amérique latine (Bolivie, Cuba, Timor-Leste, Nicaragua, Ethiopie, Angola, Mozambique, Afrique du Sud, Namibie, Belize et Venezuela) ont rappelé que le Sahara occidental demeure une question de décolonisation inachevée, en appelant à la nécessaire résolution de ce conflit en pleine conformité avec les résolutions pertinentes de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité de l'ONU. Plusieurs participants ont souligné que le Sahara occidental demeure inscrit à l'agenda de l'ONU, depuis 1963, en tant que territoire non autonome aspirant légitimement à sa décolonisation. Ils ont insisté sur la primauté absolue du droit international et sur la nécessité impérieuse d'appliquer sans délai les résolutions onusiennes visant à permettre au peuple du Sahara occidental d'exercer librement son droit inaliénable à l'autodétermination, par la voie d'un référendum libre, juste et transparent, gage d'une expression authentique de la volonté du peuple sahraoui. En conclusion, ces mêmes délégations ont plaidé avec insistance en faveur de négociations directes et sans conditions préalables entre les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, plaçant le droit à l'autodétermination du peuple du Sahara occidental au cœur même de la résolution de ce différend, l'établissant ainsi comme la condition sine qua non, le fondement essentiel et la finalité ultime pour la résolution de ce conflit. Pour sa part, la délégation algérienne, par la voix du Directeur général des relations multilatérales au ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines, Abdelghani Merabet, a réaffirmé, avec conviction que l'Algérie, ayant elle-même enduré les affres de la colonisation, ne saurait en aucun cas se départir de son soutien indéfectible aux causes justes. Il a souligné le rôle déterminant que le Comité doit impérativement jouer afin de mettre un terme aux vestiges anachroniques du colonialisme. A ce titre, il a réitéré l'appui inconditionnel et sans faille de l'Algérie au droit légitime du peuple du Sahara occidental d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination, tout en déplorant vivement l'absence de progrès tangible dans la tenue d'un référendum libre au Sahara occidental, en droite ligne avec la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU. Tout en énumérant tous les fondamentaux juridiques de la question du Sahara occidental, M. Merabet a indiqué qu'aucun fait accompli, aucune tentative visant à altérer la composition démographique de la population du Sahara occidental, et a fortiori aucune déclaration unilatérale ni initiative politique transactionnelle ne sauraient modifier le statut juridique internationalement reconnu du territoire du Sahara occidental, défini sans ambiguïté comme un territoire inscrit sur la liste onusienne des territoires à décoloniser. == "La justice a rattrapé la machination mensongère du Maroc" == Réagissant par deux fois consécutives aux élucubrations usuelles et usées de la délégation marocaine, M. Merabet a saisi l'opportunité pour souligner plusieurs points, évoquant que "l'histoire nous apprend que la justice finit toujours par prévaloir. Dans la question du Sahara occidental, la justice et toute la justice a rattrapé la machination mensongère du Maroc qui a tenté vainement de monter durant des décennies un cas désespéré". "La sentence est d'ailleurs et à chaque fois sans équivoque. D'abord, la Cour internationale de Justice (CIJ) avait tranché en 1975 de manière irrévocable qu'il n'existait aucun lien de souveraineté entre le Maroc et le territoire du Sahara occidental", a-t-il ajouté. "La justice africaine et européenne, pour leur part, ont également rendu des sentences claires et irrévocables à ce sujet, indique M. Merabet. Les arrêts rendus par la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), dont le plus récent datant d'octobre 2024 et la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples en 2022, entre autres, ont affirmé l'illégalité des activités économiques et l'exploitation des ressources naturelles menées par le Maroc au Sahara occidental". Et de rappeler que même les juridictions sportives ont dénoncé les manipulations du Maroc, à travers la dernière sentence du Tribunal arbitral du sport (TAS) à Lausanne, "qui a affirmé récemment l'inexistence d'un lien de souveraineté territorial entre le Maroc et le Sahara occidental et que la carte utilisée dans les maillots d'un club marocain ne correspond pas à la carte officielle du Maroc telle que reconnue par l'ONU". "Sur le soi-disant plan d'autonomie : le contenu, les soubassements et les visées de ce plan participent d'un dangereux précédent qui menace le fondement même du système juridique international et la Charte des Nations unies", assure-t-il. Aussi, la volonté du Maroc de faire de sa "proposition d'autonomie" non seulement le point de départ mais aussi le point d'arrivée de toute négociation est tout simplement une volonté de raviver les formes éculées de colonisation des temps des ''mandats'', des ''tutelles'' et des ''protectorats'', souligne M. Merabet. "Ainsi, il est impératif de rappeler que le Conseil de sécurité n'a jamais accordé une quelconque primauté à ce plan bancal. D'ailleurs, ça fait 18 ans que ce plan est mis sur la table, mais aucune réunion du Conseil de sécurité de l'ONU n'a été consacrée à son examen". En outre, le Maroc continue d'ignorer la volonté du peuple sahraoui et de son représentant exclusif et légitime, en l'occurrence le Front Polisario. Il a rappelé que selon la doctrine onusienne de décolonisation, "on n'impose pas une seule et unique option à un peuple colonisé, en ignorant son droit à l'expression libre et authentique pour l'indépendance". Enfin, M. Merabet a relevé que l'Algérie soutient le peuple sahraoui comme l'a fait et continue à le faire pour toutes les causes justes. "L'histoire est là pour témoigner que l'Algérie est reconnue historiquement comme +la Mecque des révolutionnaires+".