Le bilan des derniers attentats à Baghdad s'est élevé à 73 morts et 250 blessés au moment où les forces politiques irakiennes poursuivent les tractations sur la formation d'un gouvernement d'union nationale. Au total, onze attaques à la voiture piégée ont secoué mardi soir et au "même moment" la capitale irakienne, dont les deux plus importants avaient eu lieu contre des restaurants à Kazamiya (Nord) et à Husseiniya (Est). "Au moins 73 personnes ont été tuées et 250 ont été blessées dans 11 attentats à la voiture piégée. Toutes les explosions ont eu lieu au même moment", a déclaré un responsable du ministère de l'Intérieur, dans un nouveau bilan, après l'annonce préalable de 57 morts et de 248 blessés. Le bilan pourrait s'alourdir en raison de la poursuite des recherches d'éventuelles victimes, a indiqué la même source, précisant que le couvre-feu a été décrété peu après ces attaques, en début de soirée, dans l'est de la capitale. Cette nouvelle vague de violence intervient deux jours après l'attaque contre une église à Baghdad, qui avait fait 58 morts et 75 blessées, selon le bilan officiel. Cette attaque a été revendiquée par le groupe lié à la branche irakienne du réseau terroriste d'Al-Qaïda, appelé "l'Etat islamique d'Irak (ISI)". Ces violences, qui ont coûté la vie à des innocents et visent la provocation des "tensions et des conflits", ont été qualifiées d'horribles par la Ligue arabe et de la communauté internationale. Ces violences interviennent également alors que les tractations politiques en vue de la formation d'un gouvernement d'union nationale en Irak se poursuivent. Les leaders politiques irakiens ont accueilli favorablement la proposition de l'Arabie saoudite de tenir des pourparlers à Ryadh pour tenter de se mettre d'accord sur la formation du gouvernement, qui tarde à voir le jour plusieurs mois après les élections législatives. Dans une déclaration à des médias américains, le ministre irakien de l'intérieur, Djawad El Boulani, a affirmé que toutes les forces irakiennes sont favorables à l'initiative saoudienne. Le président du Front national pour l'entente nationale s'est félicité de cette proposition, et a assuré que cette initiative mérite le soutien de toutes les forces irakiennes, estimant qu'elle est porteuse d'espoir pour mettre fin à la violence qui dure depuis plusieurs années. Le Parlement irakien s'apprête aussi à tenir lundi une session pour élire le président ainsi que les deux adjoints de l'Assemblée conformément aux instructions de la Cour suprême qui avait ordonné fin octobre à l'Assemblée populaire de tenir des réunions régulières et d'accomplir son travail normal, en élisant son président et se deux adjoints, puis procéder, étape par étape, aux autres nominations. L'élection du président du Parlement est une étape indispensable avant la désignation du chef de l'Etat et du Premier ministre. Lors des élections législatives du 7 mars, l'ancien Premier ministre, Iyad Allawi, avait obtenu 91 dans un Parlement qui compte 325 députés contre 89 pour son rival, le Premier ministre sortant, Nouri Al-Maliki.