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Bassin versant de Beni Haroun (Mila)
Entre déforestation effrénée et renouveau rural
Publié dans El Watan le 10 - 08 - 2008

La sauvegarde du bassin versant de Beni Haroun sujet, dans un passé récent, à un certain nombre de menaces : défrichement, surpâturage, dégradation des sols et coupe d'arbres forestiers, passe inéluctablement par la mise en œuvre d'une stratégie intelligente de protection de cet immense patrimoine environnemental.
C'est dans cette perspective que s'inscrit le projet de proximité de développement rural intégré (PPDRI) qui a réservé au titre de l'année 2009 une enveloppe de 256 millions de dinars pour la concrétisation de 17 projets au profit de 15 communes dans le cadre du programme sectoriel des forêts, précise-t-on. En clair, c'est le renouveau rural, une nouvelle politique adoptée par la tutelle qui est ciblé en priorité avec, en ligne de mire, l'impulsion d'une nouvelle dynamique de relance au profit des populations rurales par la vulgarisation des PPDRI, lesquels toucheront 1 650 ménages et dégageront plus de 600 emplois. « C'est dans cette même optique que la tutelle a instruit les 48 wilayas de créer d'ici fin 2008 près de 10 000 unités de petits élevages », a indiqué Hocine Hamadouche, conservateur des forêts de Mila, qui ajoute qu'à cet effet « des opérations de recensement de la population intéressée par cette activité, ainsi que des actions de balisage des potentialités agricoles sont menées sur le terrain ».
Sur une superficie administrative de 348 000 ha, l'impluvium (recueil des pluies), ou plus communément bassin versant (BV) de Beni Haroun, occupe un périmètre de 150 000 ha. Un enjeu de taille duquel dépendront en grande partie l'avenir du barrage de Beni Haroun, et par extension les 5 wilayas qu'alimentera dans quelques années ce mégaprojet hydraulique. Dans cette perspective, le ministère de l'Hydraulique a fait appel au Bureau national des études forestières (BNEF) pour la réalisation d'une étude sur ledit BV. Un plan d'aménagement et de protection (PAP) a été élaboré en ce sens, et des actions de reboisement, de protection végétale et de fixation des rebords des routes, donc des méthodes mécaniques et biologiques, ont été mises en œuvre à l'effet de la protection du barrage contre l'envasement et la réduction de l'érosion. TEC-SULT, un bureau d'études canadien, est appelé à la rescousse pour l'actualisation et la réadaptation de l'étude du BNEF à travers l'élaboration et la mise en chantier d'une véritable stratégie de protection du BV qui couvrira la période. Laquelle mission devait se traduire par la réalisation de 43 000 ha de reboisement, quelque 300 000 m3 de correction torrentielle, et près de 25 000 ha de plantation fruitière.
Les arguments de l'administration forestière
Néanmoins, l'on se retrouve, plus de deux décennies après, avec un retard abyssal quant à la concrétisation des projets cités plus haut en dépit des enveloppes colossales consommées par le secteur des forêts de Mila, et qui seraient de l'ordre de quelques centaines de milliards. De gros budgets censés être alloués aux différents programmes de reboisement sans pour autant que dans ce cadre précis il y ait une perceptible avancée sur le terrain de la réalité. Un décalage qui, pour rappel, a fait, il n'y a pas longtemps, les choux gras de quelques titres de la presse écrite ayant rapporté l'information. Estimation démesurément gonflée, selon Mohamed Kerdoud, chef du service gestion à la Conservation des forêts qui précise qu' « en 10 ans, les budgets consommés (tous programmes confondus) avoisinent à peine les 140 milliards, et non 300 milliards comme cela a été éventé par certains quotidiens ».
Et de concéder : « Certes, le taux de 10% de couverture forestière, comparativement à la superficie agricole totale (SAT), qui est de 340 000 ha, reste très faible, voire insignifiant ». Défendant bec et ongles sa cause, l'administration forestière fera miroiter des bilans fort élogieux. Pour la période allant de 1994 à 2006, les chiffres avancés au titre des programmes sectoriels décentralisés parlent de grands travaux anti-érosifs, à savoir 183 693 m3 de correction torrentielle, 5 000 mètres linéaires (ML) de correction murette, 3 218 ha de reboisement, et dans un souci d'amélioration des conditions de vie des riverains et leur maintien en milieu rural, la réalisation de 2 500 ha d'amélioration foncière et 2 952 ha de plantation fruitière, dont 90% d'oliveraies pour un montant global de 800 MDA (millions). A ce sujet, H. Hamadouche tiendra à préciser que « 250 MDA ont été affectés entre 2006 et 2008 au programme national de reboisement (PNR) qui prévoit une moyenne nationale de reboisement de 70 000 ha et 100 000 ha à partir de 2009 ».
Enfin, le programme 2009-2013 sera consacré uniquement au renouveau rural, entre autres des projets au profit de communes sous forme de PPDRI : ouverture de pistes, retenues collinaires et aménagements. A noter que 73 PPDRI (multisectoriels), y compris des projets forestiers, ont été approuvés au niveau de la wilaya de Mila, dont 51 lancés.
Les spécialistes tirent la sonnette d'alarme
Les forêts de Mila ne sont pas à l'abri d'incessantes et coupables mutilations de facteur humain. Les éléments de dégradation, comme les incendies, les maladies fongiques, les attaques d'insectes ravageurs et l'intensification de la pression humaine à travers le surpâturage, n'ont qu'une incidence relative par rapport au maelstrom des actes de défrichement et d'abattage systématique d'espèces forestières. L'association Nour Beni Haroun, de protection et de sauvegarde de l'environnement a, pour rappel, tiré la sonnette d'alarme, à maintes reprises, sur la dénudation des sols, l'abattage de chênes-lièges et le démaquisage sauvage ayant causé de grands dégâts aux genêts, à l'oléiculture et à l'espèce du câprier ; pratiques d'un autre âge qui ont atteint des pics vers 2005 et 2006.
Plus grave encore, des centaines d'arbres entre oliviers et eucalyptus ont été coupées et sommairement achevées à la tronçonneuse. Période caractérisée aussi par des dizaines de constructions illicites en milieu rural, l'attribution complaisante de concessions forestières à des acquéreurs utilisant des prête-noms et à des « amitiés bien établies » tapies dans les rouages de l'administration. Les spécialistes sont unanimes à induire que la remise en l'état des parcelles dénudées passe irrémédiablement par le reboisement intensif au moyen d'espèces forestières adaptables au milieu physique afin de faciliter le processus de fixation immédiate des terrains exposés à l'érosion. Pour aussi louable que soit l'initiative de la Conservation des forêts de Mila de concrétiser un ambitieux programme de raffermissement des berges du barrage de Beni Haroun par la plantation d'espèces forestières résineuses, le cyprès et le pin d'Alep en l'occurrence, cette action est de l'avis des techniciens, un cautère sur une jambe de bois, vu que la 2e espèce est par définition le gîte idéal du terrible parasite appelé « chenille processionnaire » qui cause des désastres aux forêts par la défoliation accélérée des arbres.
La concentration des efforts sur la plantation fruitière par petits vergers sur des superficies disséminées ne constitue pas une protection du sol contre l'énergie cinétique, et encore moins un écran de protection du sol contre l'ablation de la couche arable sur terrains en pente. Il en est de même pour la correction mécanique (seuils en gabion), sachant que ce procédé a pour finalité la diminution du flux des eaux torrentielles. Tarek Chefouane, chef de service de mise en valeur à la Conservation des forêts, affirme que « le phénomène de l'érosion et la protection du BV est l'affaire de tous les secteurs pour ne citer que l'hydraulique, la DSA, l'environnement, l'ANBT et la DTP. Le microcosme des forêts à Mila est certes mal barré, a connu moult remous et subi de profondes mutilations, mais des stratégies intelligentes sont mises en œuvre pour la préservation de cet immense patrimoine ».
Stratégies en tout état de cause devant être fondées sur le triptyque « protéger, gérer et restaurer », en utilisant des approches novatrices telles la restauration des paysages forestiers, ainsi que la mise en place d'une gestion écologiquement appropriée, socialement bénéfique et économiquement viable, sinon re-bonjour les dégâts !


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