Du côté de la mairie de la capitale des Hauts-Plateaux, l'ambiance est morose, pour ne pas dire tendue. Siégeant avec 13 élus (sur les 43 que compte l'Assemblée populaire communale), le groupe du FLN vit son premier grand couac. Un groupe d'élus de l'ex-parti unique a tenté sa chance, en effet, pour destituer le nouveau maire. Mais, le coup d'essai a échoué au grand dam de ses initiateurs, voyant rouge. Le putsch avorté envenime le climat et oblige le premier magistrat de la cité à réagir. Avant de remodeler la composante de son exécutif, Mohamed Bourmani, P/APC de Sétif, prend des mesures conservatoires à l'encontre de ses nouveaux opposants. Ainsi, le vice-président en charge de l'urbanisme et son collègue chargé des questions techniques (deux élus d'obédience FLNiste) n'ont plus de délégation de signature. Les affaires de ces deux importantes structures sont, nous dit-on, gérées momentanément par le maire en personne. «Ne ménageant aucun effort pour assainir la catastrophique situation léguée par l'équipe sortante, la nouvelle assemblée n'avait pas besoin de cette tentative de déstabilisation visant en premier lieu les affaires du citoyen, l'éternel perdant. Pour des desseins inavoués, les ‘‘frondeurs'' n'acceptant pas l'approche du maire essayant tant bien que mal de redorer le blason de l'institution ont porté un sacré coup à la cohésion du groupe majoritaire, et zappé la bonne marche de l'assemblée. Afin d'éclairer l'opinion, l'actuelle assemblée n'est en rien responsable des retards des projets de nombreux groupes scolaires. Ce n'est pas cette assemblée qui a laissé faire les indus occupants de Bordj Tsaouar. Pour quelles raisons les décisions de démolition des constructions illicites n'ont-elles pas été exécutées ? Qui a mis les bâtons dans les roues des cantines scolaires ? » Ce sont là quelques-unes des positions et autres interrogations recueillies auprès d'élus. Portée à la tête de la dixième plus riche commune du pays, la nouvelle assemblée se fait discrète. Ceci, auu grand dam de la population d'une agglomération faisant face à d'innombrables tares et carences. Pourtant inscrits, les dix projets de terrains de football devant permettre à la masse juvénile des différents quartiers de s'adonner à son sport préféré se font désirer. Fermé depuis très longtemps, le mythique stade Mohamed Guessab, dont la réhabilitation a consommé des milliards de dinars, «fait du surplace». L'utopique rénovation de l'école des frères Berchi n'est toujours pas à l'ordre du jour. Abandonné à un triste sort, le parc aquatique de la cité Laid Dahoui est l'exemple parfait de la gabegie. Défoncé de partout, le réseau routier attend une sérieuse et réelle prise en charge. Pointé du doigt à maintes reprises, le plan de circulation de la ville n'est ni revu ni corrigé. La gestion des espaces verts du parc d'attractions qui vient à peine de reprendre l'activité laisse perplexe plus d'un. L'aménagement de certains ronds-points, des squares et des sorties ouest et est de la ville, attend encore. La lancinante question du Souk El Fedjar, poireaute. Tout comme, l'épineux dossier de l'observatoire du 8 mai 1945 qui a «bouffé» beaucoup d'argent avant sa sortie de terre. L'interminable feuilleton du cinéma Ifriqiya (ex-Variété) est l'autre souci mineur d'une assemblée qui s'entremêle les pinceaux.