Bouzeguène, une commune de montagne qui culmine à 1250 m d'altitude, compte quelque 30 000 âmes avec un budget primitif (BP) qui n'excède pas les 12 milliards de centimes par an générés par les taxes et la fiscalité, est incapable de prendre son envol en matière de développement. Le président de l'APC, Rachid Oudali, reconnaît les difficultés dans la gestion : «Les difficultés financières ont été accentuées par les retombées de l'austérité décidée par le gouvernement. Nos seules ressources proviennent des taxes et de la fiscalité qui demeurent très insignifiantes au regard de ce que génèrent les communes voisines d'Azazga, Tizi Rached ou celles limitrophes de la wilaya de Béjaïa. A titre d'exemple, nous avons un abattoir, mais beaucoup de nos bouchers, évoquant l'absence d'hygiène, le manque d'eau, immolent leurs bêtes à Azazga ou à Chemini, ce qui constitue une perte sèche pour la commune.» Le gisement fiscal est également limité. «Bouzeguène compte, en effet, 56 logements dans les écoles, mais les locataires qui sont des enseignants refusent de payer un loyer d'à peine 300 DA par mois, comme c'est le cas avec les locaux commerciaux implantés à Bouzeguène et au plateau de Loudha. Cet état de fait dure depuis plusieurs années et toutes les mises en demeure sont restées lettre morte», ajoute le chef de l'exécutif communal. En outre, les ambitions de l'Assemblée pour lancer des projets font face à des oppositions récurrentes. Lors d'assemblées qui ont réuni le maire et les 24 comités de village de la commune, des citoyens se sont élevés contre l'implantation de logements sociaux sur des terres communales ou domaniales. Il en est ainsi du stade communal entamé en 2017 à Azaghar et aussitôt bloqué par un groupe de citoyens. Les oppositions ont également touché le projet d'une zone d'activité «qui aurait pu générer plus de trois mille emplois directs, des logements sociaux à Tighlaline et à Anou», ajoute un élu. L'Assemblée communale est non seulement désarmée devant ces oppositions, mais fait face aussi aux blocages de l'administration. La direction de l'hydraulique et de l'agriculture se sont opposées à l'ouverture d'un marché de véhicules à Azaghar.