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Dans les coulisses des locations saisonnières
Publié dans El Watan le 13 - 07 - 2018

Si les établissements dédiés aux vacanciers et les complexes pied dans l'eau poussent comme des champignons tout le long de la côte algérienne, les prix restet excessivement élevés et les services médiocres. Etat des lieux.
Ils louent des matelas à 1000 DA/nuit pour dormir à la belle étoile. Un champ d'à peu près 100 m2 leur sert d'hôtel. Ils ont entre 16 et 25 ans et ils viennent de plusieurs régions limitrophes pour profiter de la plage. Ça se passe à Tichy, dans la wilaya de Béjaïa.
Pour ces jeunes vacanciers, louer une chambre d'hôtel est un luxe, et accéder à un complexe touristique un rêve quasi impossible. La raison ? Les prix de ces endroits affichent des fourchettes excessivement élevéees. «On vient de la wilaya de M'sila pour profiter pendant quelques jours de la plage...
Avec mes amis, on avait prévu cette sortie depuis un moment, malheureusement les tarifs dépassent de beaucoup ce qu'on avait imaginé», confie Youcef, 23 ans. Ce jeune universitaire est accompagné de cinq amis. Ensemble, ils ont travaillé et mis de l'argent de côté pour pouvoir se payer des «vacances».
«Avec le peu d'argent qu'on a pu économiser, il nous est impossible de louer dans un hôtel ou un complexe touristique. Ni un appartement d'ailleurs. Les locations saisonnières d'appartements et studios sont aussi inaccessibles et souvent les propriétaires ne veulent louer qu'à des familles et n'acceptent pas les groupes de jeunes.»
Pour Youcef et ses amis, si on compte les prix de la location des matelas, la douche publique, la nourriture, plus quelques petits extras, les jeunes rentrent aussitôt dans leur budget. Durant leurs vacances, tout doit être compté pour ne manquer de rien. «On n'achète que les choses importantes et nécessaires... Chaque centime doit être compté», raconte le jeune.
Choix
Si les établissements dédiés aux vacanciers et les complexes pied dans l'eau poussent comme des champignons tout le long de la côte algérienne, plusieurs familles et vacanciers se retrouvent chaque été dans la même situation que Youcef et ses amis. Première cause : les prix excessivement élevés et la médiocrité des services.
Pour organiser des vacances de dix ou quinze jours, on doit faire beaucoup d'économies. C'est le cas de Fatiha et sa famille composée de neuf personnes. Pour cette dame, il a fallu plusieurs semaines de recherches et de visites pour trouver le meilleur endroit et un minimum rapport qualité/prix. Au final, c'est à Azeffoun qu'elle a posé ses bagages.
Elle raconte : «Quand on a des enfants scolarisés, et une fois que les vacances sont là, on est obligé de leur offrir quelques jours de détente. Mais cela devient de plus en plus difficile ces dernières années. Les endroits où aller et les locations ne manquent pas, mais ce n'est pas très évident de trouver ce qu'on cherche avec le minimum decommodités.»
Pour passer dix jours en bord de mer, cette mère de famille a loué un appartement de 3 pièces, avec 8 lits, la clim, cuisine équipée et salle de bain, pour le prix de 7000 DA/la nuit. C'est-à-dire qu'à la fin de son séjour elle aura dépensé 70 000 DA rien que pour la location.
Ajouté à cela les charges et consommations de cette période. «C'est la première fois que les vacances me reviennent aussi cher. Mais je n'ai pas le choix ! A Alger, on n'a plus de belles plages sécurisées et il faut bien se détendre après des mois de travail et d'études.
Avec une famille nombreuse, il est impossible de prévoir des sorties à l'étranger vu qu'on paie les agences par personne.» En plus de la location, Fatiha doit aussi compter les dépenses pour la nourriture et les charges. «Je ramène le maximum de denrées d'Alger.
Ici, bien qu'on n'a pas trop le choix et de qualité, les prix sont très élevés par rapport à la capitale. Souvent, je me rends en ville pour acheter ce qui manque. C'est vrai que les prix sont un peu moins élevés qu'ici, mais on a un peu plus de choix», témoigne Fatiha.
Rentabiliser
En effet, dans ces villes où l'animation se concentre exceptionnellement durant la saison estivale, les commerces connaissent des hausses importantes et des prix exorbitants de la moindre marchandise avec l'absence totale de contrôle. Tigzirt en est le parfait exemple. Dès le début de la saison estivale et l'arrivée des vacanciers, tous les prix sont revus à la hausse.
Tout coûte plus cher. Un commerçant de la ville témoigne : «Chez nous, le commerce est mort durant toute l'année. Il n'y a qu'en été que les commerçants peuvent rentabiliser et faire un chiffre d'affaires. C'est la raison pour laquelle les prix s'envolent.» Cela fait 4 ans que Hakim, le père d'une famille de cinq personnes, choisit la côte entre Tigzirt et Azeffoun pour passer les vacances d'été.
Chaque année, il loue une petite maison de campagne, à 200m de la plage, à 8000DA/nuit dont le propriétaire est un émigré. «Je cotise avec mon frère pour pouvoir louer à ce prix. Si on ne procédait pas de la sorte, nous n'aurions pas pu assurer des vacances pour nos enfants», témoigne-t-il. En plus du prix de la location, Karim et son frère rencontrent un autre problème budgétaire.
La nourriture. «La nourriture coûte cher dans les environs, si certains fruits et légumes sont à la portée, on ne peut pas s'approcher des viandes !» Comme le fait Fatiha, la famille ramène le maximum de denrées alimentaires avec elle.
«Fromages, pâté, gâteaux, lait, eau, huiles, pâtes, légumes secs et tout ce qui est détergent, on les ramène avec nous. Ici on n'achète que les fruits et légumes. Quant aux viandes, on fait des allers-retours vers la ville de Tizi Ouzou pour les acheter», explique Hakim.
Scénario
Ce scénario des prix se répète chaque année et on le retrouve dans les différents sites et complexes touristiques. Comme c'est le cas d'un complexe touristique connu dans les environs de Zemmouri El Bahri, wilaya de Boumerdès. Ce site offre la possibilité de louer des bungalows et chalets en bois à 15 000 DA et 20 000 DA la nuit.
A l'intérieur, une piscine accessible pour un nombre limité de personnes pour chaque famille, une supérette aux prix élevés, un restaurant à haute fourchette de prix, une salle de jeux payante et un fast-food. Le complexe assure aussi l'accès à la plage qui n'est pas totalement privée et qui est accessible à tout estivant s'il paye les frais du parking et du parasol.
«Je suis maman de trois jeunes filles, chaque été quand je cherche un endroit pour les vacances, ma condition principale est la sécurité avant tout ! Malheureusement, je ne la retrouve pas dans ce complexe.» Quand Samia est venue visiter le complexe, on lui a promis sécurité à l'intérieur du village comme à la plage. «Mes filles se sont faites harcelées et agressées à la plage.
Quand je me suis renseignée, on m'a dit que le gars n'est pas locataire au village, mais a accédé à la plage de l'extérieur. C'est inadmissible, on paye les yeux de la tête juste pour être tranquille et au final la moindre des choses, la sécurité, n'est pas garantie», déplore-t-elle.
A Béjaïa, dans un complexe très connu, les locataires endurent le même problème. Soufiane, un jeune de 29 ans, a loué un appartement à 20 000 DA/nuit pour une dizaine de jours, en compagnie de sa mère, sa tante, ses sœurs et ses cousins. Il raconte : «On nous a dit que le complexe était familial, mais ce n'est pas le cas !
Des groupes de jeunes qui ne sont pas locataires ici rentrent en toute liberté, ont accès à la plage, et à la salle des fêtes, où je n'ose même pas y amener mes sœurs... Ces dernières ne peuvent même pas se balader tranquillement dans le village, parce qu'on on les embête... C'est inadmissible ! Et il paraît même que la drogue se vend à l'intérieur !»
Contrôle
De l'avis de l'expert en tourisme, Saïd Boukhelifa, les prix des locations de vacances peuvent paraître chers, mais ne sont pas aussi élevés que ça ! Il explique : «Les tarifs à la nuitée dépendent normalement du nombre de lits disponibles et des personnes reçues.
En Tunisie par exemple, la location chez l'habitant coûte à peu près comme chez nous. Seulement, la différence est qu'en Tunisie, l'hôte possède ce savoir de préparer votre arrivée, dans un appartement avec toutes les commodités pratiques pour des vacances estivales aux normes.» En Algérie, tout se fait dans l'absence totale de contrôle.
Les prix sont fixés de manière anarchique, sans se baser sur une quelconque fourchette, et la location se fait de même. Pour l'expert, si ce phénomène persiste et se répand autant, c'est aussi de la faute des locataires qui jouent le jeu.
«De nombreuses familles s'inclinent devant ces tarifs excessifs de ‘‘mauvais loueurs''. La fourchette des prix devrait être fournie en fonction du produit proposé et validée par la tutelle», explique-t-il. Soulignant que la continuité de cette mauvaise tendance aura un impact négatif sur le développement du tourisme interne algérien.
Et de déplorer : «Cette anarchie locative est due à l'absence de contrôle rigoureux et répressif des pouvoirs publics, notamment le ministère du Tourisme, qui ne possède pas les moyens de sa politique. Car les inspections qui relèvent des directions du tourisme de wilaya ne possèdent qu'un seul véhicule de service dont dispose le directeur.»
Pour un meilleur contrôle et travail de terrain des pouvoirs publics, Saïd Boukhelifa appelle au renforcement de la logistique avec au moins trois véhicules par direction. «Les inspecteurs se déplacent par taxi ou par bus.
C'est démotivant. Il y a en outre un texte de loi qui est venu pour réguler la location chez l'habitant. Force doit revenir à la loi. Cela se fait ailleurs avec beaucoup de rigueur, notamment au niveau méditerranéen», souligne-t-il.


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