Les prix du pétrole demeurent en proie à l'instabilité. L'arrêt inattendu, jeudi, des expéditions saoudiennes via une voie navigable de la mer Rouge a fait évoluer légèrement la courbe des prix à la hausse, mais n'a pas ajouté de prime de risque aux prix, selon l'agence Bloomberg, tandis que les inquiétudes persistaient sur la façon dont le choc commercial américain affecterait la demande. Les tensions géopolitiques et commerciales ont ainsi fait perdre au pétrole environ 6% de sa valeur ce mois-ci. Les préoccupations commerciales continuent en effet de peser sur le moral des investisseurs, après que les principaux chefs des finances du monde aient averti que les tensions grandissantes menaçaient la croissance mondiale. Par ailleurs, l'Arabie Saoudite a temporairement suspendu les expéditions de pétrole via le détroit de Bab El Mandeb, une voie maritime importante pour le pétrole brut, à l'extrémité sud de la mer Rouge, après que deux pétroliers aient été attaqués par les milices houthies du Yémen. Une bataille commerciale entre les Etats-Unis et la Chine ne montrant aucun signe de relâchement, faisant craindre une baisse de la demande pétrolière, alors même que les tensions entre les Etats-Unis et l'Union européenne s'atténueraient. Les investisseurs gardent un œil également sur la géopolitique, suite au tweet du président américain, Donald Trump, ayant brandi d'énièmes menaces, en direction du président iranien, Hassan Rohani. Celui-ci avait menacé de fermer le détroit maritime d'Ormuz. Trump se prépare par ailleurs à imposer des tarifs douaniers, à hauteur de 500 milliards de dollars, aux marchandises chinoises. Les ministres des Finances et les banquiers centraux du G20 ont mis en garde contre les risques, y compris la vulnérabilité financière et la croissance structurellement faible, selon le communiqué publié par le groupe après leur sommet de deux jours tenu à Buenos Aires, en Argentine. Les tensions latentes entre les Etats-Unis et le premier acheteur de pétrole chinois menacent de peser sur la croissance de la plus grande économie asiatique, qui a progressé de 6,7% au deuxième trimestre, la plus lente expansion depuis 2016.