Récemment s'est tenu au siège de l'Organisation maritime internationale (OMI), à Londres, la 5e session du sous-comité de l'élément humain, de la formation et de la veille (HTW). Pendant 5 jours, du 16 au 20 juillet, les diplomates maritimes siégeant au sein de cet organe ont eu à débattre de divers points cruciaux portant, entre autres, sur la formation, la délivrance des brevets, l'examen, la mise à jour et la révision des cours types de l'OMI, ainsi que l'élaboration de directives et de recommandations en rapport avec l'aspect humain et les transports maritimes, avons-nous appris du service Media de l'OMI, institution des Nations unies chargée de la sécurité du transport maritime et de la prévention de la pollution marine par les navires, dont notre pays est l'un des 170 Etats membres. «Ont été également à l'ordre du jour de cette session l'examen et la validation des nouveaux cours types, déjà élaborés, comprenant, entre autres, Aptitude à l'exercice de l'autorité et à la gestion, Aptitude en matière de gestion des situations de crise et de comportement humain, Formation à l'encadrement des passagers, Formation en matière de sécurité des passagers et de la cargaison et d'intégrité de la coque, Formation en matière de sécurité à l'intention du personnel assurant directement un service aux passagers dans les locaux réservés aux passagers et aux matelots électrotechniciens». La finalité étant de faciliter l'accès aux métiers maritimes par la formation continue, d'assurer le perfectionnement des effectifs au cours de leur carrière, notamment au regard de toutes les obligations de certificats et brevets liés à la convention internationale sur les normes de formation, de Certification et de veille des gens de mer (STCW) et enfin de répondre aux besoins de formation exprimés par les entreprises travaillant dans le maritime. Un secteur où le facteur humain, longtemps occulté, est, aujourd'hui, au cœur des priorités de l'OMI, de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de l'Organisation internationale du travail (OIT). D'autant que plus de 90 % du trafic mondial de marchandises, soit plus de 11 milliards de tonnes annuelles, s'effectue en haute mer à bord de bâtiments flottants, où vivent des mois durant et exercent, dans un environnement dangereux (risques de maladies, blessures, tempêtes, naufrages ou encore actes de piraterie..), quelque 1,6 million marins, provenant essentiellement de plus de 120 pays, dont au moins les deux tiers en voie de développement. Et c'est, justement, pour toutes ces considérations et tant d'autres qu'une journée internationale avait été instituée en 2010 par l'OMI, dans la foulée de l'adoption, lors d'une conférence diplomatique à Manille (Philippines), des amendements introduits à la Convention STCW et en vigueur depuis janvier 2012. La journée qui se célèbre le 25 juin de chaque année vise à sensibiliser le grand public à la contribution et aux sacrifices inestimables, et trop souvent méconnus, consentis par ces 1,6 million de gens de la mer pour assurer le bien-être des populations dans le monde. Tel qu'a tenu à le rappeler, il y a quelques jours, le patron de l'OMI, cette date sert aussi de «plateforme pour défendre l'amélioration des normes de bien-être et permettre aux compagnies maritimes et aux autres acteurs du secteur de valoriser les mesures prises pour fournir des conditions de travail décentes aux gens de mer....». Et ce, bien que la communauté de la navigation commerciale, comparativement à celle de la pêche, plus de 40 millions officiellement recensés dans le monde, dont près de 50 000 en Algérie, bénéficient d'une protection, conformément aux conventions et accords internationaux obligatoires en matière de sécurité et de santé, bien meilleure. En témoignent différentes estimations préliminaires, à défaut de chiffres exacts, selon lesquelles «le nombre de décès enregistrés dans le secteur des pêches a maintenant dépassé les 32 000 chaque année». Pis, les blessés ou ceux souffrant de maladies liées à leur activité professionnelle, seraient, d'après la FAO, beaucoup plus nombreux.