Le médecin spécialiste dit qu'il s'est entretenu avec un agriculteur cultivant la pastèque et son interlocuteur avait reconnu le recours aux eaux usées pour les besoins de l'arrosage ! Depuis le début de cet été, les intoxications alimentaires ont connu une véritable hausse, avec parfois des cas compliqués qui nécessitent une hospitalisation au service infectieux de l'hôpital de Boufarik. Au mois de juillet dernier, le gastro-entérologue Hassen Khodja, installé à Blida, a lancé une campagne de sensibilisation sur sa page Facebook, appelant les citoyens à boycotter la pastèque, car il y a un grand risque qu'elle soit irriguée, d'après lui, par les eaux usées ! «Je tiens à mettre en garde nos concitoyens contre les dangers de la pastèque et du melon vendus en Algérie ; je reçois quasi quotidiennement des cas d'intoxications alimentaires liées à ces fruits, dont certains sont très graves et nécessitent une hospitalisation en infectieux», avait-il déjà averti au début de la saison estivale. Malgré ce témoignage alarmant, les autorités locales de Blida n'ont même pas daigné appeler à la vigilance en matière de consommation de ces fruits, ou lancer une enquête pour déterminer les causes de ces inquiétantes intoxications et déférer les responsables de ce mal devant les instances judiciaires. Bien au contraire, les mêmes autorités semblent vivre sur une autre planète, en lançant leur routinier : «Tout va bien grâce à la bonne gouvernance du président Bouteflika.» Les cas graves qui ont été hospitalisés au service infectieux ont-ils un rapport avec la réapparition du choléra en Algérie ? Personne ne le sait, puisque le secteur de la Santé semble être l'«autre muette» ces derniers temps ! Les pouvoirs publics se soucient-ils réellement de ce qu'on mange et de ce que l'on boit ? Une chose est sûre, ce que l'on consomme n'est pas toujours sain, même s'il est vendu dans les circuits formels. Le médecin spécialiste en question dit qu'il s'est entretenu avec un agriculteur cultivant la pastèque et son interlocuteur avait reconnu le recours aux eaux usées pour les besoins de l'arrosage ! «J'ai eu l'occasion d'avoir en face de moi un fellah qui cultive la pastèque, il m'a confirmé que l'arrosage par les eaux usées était toujours d'usage. Il justifie ce procédé par le manque d'eau. Résultat : le consommateur paye de sa santé l'absence de conscience de cet agriculteur (et il n'est pas le seul malheureusement) qui, appâté par le gain facile, est prêt à vous rendre malade. J'en ai profité pour le questionner sur les pesticides, il m'a confirmé la concentration du pesticide en quadruplant la dose pour pouvoir tuer tous les insectes nuisibles, car la norme recommandée ne suffit pas à le faire. Alors si vous survivez à l'intoxication de la pastèque, vous n'échapperez pas à un cancer induit par une surutilisation des pesticides. Pour cela, je dis : il faut commencer à agir, je boycotte la pastèque», a-t-il insisté. Où est le ministère de l'Agriculture ? Où est le ministère du Commerce ? Où est le ministère de la Santé ? Tout simplement, où est l'Etat ?