Le choléra aux portes de la Tunisie», titrent en chœur les journaux tunisiens. Presse écrite, électronique et les radios nationales tunisiennes suivent avec attention l'évolution de la maladie en Algérie. Une cellule de crise a été installée dès l'apparition du choléra par Mohamed Rahbi, le ministre tunisien de la Santé, qui a tenu à préciser, suite à des rumeurs sur des cas apparus à Kairouan (Sousse), que «pour l'instant, il n'y a que des cas isolés en Algérie et pas d'épidémie». Il a évoqué la probabilité que «cette maladie gagne la Tunisie, mais d'ores et déjà les mesures ont été prises pour enrayer la propagation du vibrion cholérique». La radio internationale tunisienne, qui suit avec intérêt et régularité l'évolution de la situation en Algérie, reprend et diffuse sur ses ondes les déclarations des responsables de la Santé en Algérie, entre autres, celles du ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui. Des recommandations d'hygiène sont faites ainsi que des annonces sur les mesures prises pour contenir une éventuelle propagation du choléra à partir des frontières. Comme les Algériens, nos voisins tunisiens ne sont pas dupes non plus des assurances données par les autorités algériennes au lendemain des fêtes de l'Aïd après avoir cherché à dissimuler l'ampleur déjà prise par la maladie. Pour ceux que nous avons rencontrés à El Tarf, car nombre de nos voisins se rendent en ce moment en Algérie pour leurs emplettes de la rentrée, le même climat d'inquiétude règne de l'autre côté de la frontière où on a du mal également à comprendre exactement ce qui passe. Pris entre les contradictions affligeantes de la communication institutionnelle, et forcément les inepties qu'elles entraînent, rapportées de bouche à oreille ou sur les réseaux sociaux, les Tunisiens sont très inquiets. Les autorités tunisiennes viennent d'annoncer que dans le cadre de cette prévention, un contrôle systématique des eaux des oueds proches de la frontière, certains prennent naissance en Algérie, a été mis en place ainsi qu'une surveillance accrue des cas suspects car, rappelle-t-on, près de 3 millions de vacanciers étaient attendus cette année en Tunisie, devenue la première destination touristique des Algériens. En Algérie, le bilan de la maladie est arrêté à deux décès (Blida) et 74 cas confirmés dans six régions du centre du pays, Bouira, Médéa, Tipasa, Aïn Defla, Alger et Blida. Il y a 4 jours, Mokhtar Hasbellaoui annonçait l'éradication de l'épidémie dans les 3 jours, alors que le bilan du choléra, réapparu en Algérie début août pour la première fois depuis 1996, ne cesse de s'alourdir.