«Ne nourrissez pas les singes». Ce genre d'écriteaux est placardé un peu partout, dans tous les parcs nationaux et les zones où vit le singe magot. Mais pourquoi cet avertissement revient-il avec autant d'insistance ? «Parce que cela crée de la dépendance chez le singe vis-à-vis de l'homme et développe chez lui une forme de mendicité», nous explique Youcef Meribaï, directeur du Parc national du Djurdjura. «Cela induit chez le singe un changement de régime alimentaire. Et cela peut nuire à sa santé. Les gâteaux, par exemple, peuvent être porteurs de maladies pour lui», ajoute-t-il. Plus généralement, « la mendicité est un agent causal de transmission de maladies » souligne M. Meribaï. A noter qu'à la base, le singe magot se nourrit en premier lieu de ce qu'il trouve dans son habitat naturel : glands, champignons, racines, écorces, feuilles, graines, chenilles, insectes... Il consomme également des fruits et légumes, et toutes autres denrées qu'il peut se procurer au contact de l'homme. «Quand le singe ne trouve pas sa ration alimentaire dans son milieu naturel, il va au territoire voisin», indique Youcef Meribaï. Et c'est comme cela qu'il finit par se rapprocher des villages et zones d'habitations pour chercher sa pitance. Son régime alimentaire connaît ainsi des variations au gré des saisons, selon la disponibilité alimentaire. Enfin, le fait de nourrir le singe ou tout autre animal sauvage peut provoquer un bouleversement de la chaîne alimentaire qui est l'un des principes vitaux de la faune sauvage.