L'Administration américaine n'a jamais montré autant de détermination à liquider tout simplement la question palestinienne, selon les désirs et les plans mis en place par l'entité sioniste. Après avoir décidé unilatéralement de l'avenir de la ville sainte d'El Qods qui, pour la communauté internationale, est une terre palestinienne occupée par Israël en 1967, la considérant comme la capitale de l'Etat hébreu, le président Donald Trump et son Administration avaient lancé leur campagne visant à liquider l'ensemble de la cause palestinienne, en s'attaquant à ses constantes les unes après les autres. Donnant son feu vert au gouvernement israélien de droite de Benyamin Netanyahou pour intensifier la construction des colonies dans les territoires palestiniens occupés, en nommant David Friedman — ami personnel de Trump et de confession juive dont le soutien à la colonisation n'est un secret pour personne — l'Administration Trump a envoyé un message clair au monde entier. Il n'y aura pas de solution au conflit israélo-palestinien basé sur deux Etats, comme le souhaitent les Palestiniens et la communauté internationale. L'Etat palestinien libre et indépendant doté d'une continuité territoriale sur les territoires palestiniens occupés en 1967 est la première constante de la question palestinienne. Les Etats-Unis, en coordination totale avec Israël, se sont attaqués dès l'installation de l'Administration Trump à cette constante. D'ailleurs, jamais la colonisation israélienne, illégale du point de vue du droit international, n'a proliféré autant que depuis l'entrée de Donald Trump à la Maison-Blanche. La colonisation, qui a poussé les Palestiniens à l'époque du président américain sortant, Barack Obama, à quitter la table des négociations lorsque le gouvernement israélien a refusé d'y mettre un terme, continue de s'élargir aux dépens des terres palestiniennes. Ainsi, moins de deux années après son investiture, le président américain a attaqué deux points essentiels de la question palestinienne. L'Etat libre et indépendant doté d'une continuité territoriale et la ville sainte d'El Qods, qu'il a offerte à Israël et où il a installé l'ambassade de son pays contre la volonté du monde entier. La troisième constante sur laquelle repose le fondement de la cause palestinienne est la question du retour des réfugiés palestiniens, comme le stipule la résolution 194 des Nations unies, adoptée par l'Assemblée générale de cette institution le 11 décembre 1948, juste après la guerre israélo-arabe de 1948. Ils étaient un peu plus de 700 000 à avoir été contraints de quitter leurs maisons et leurs terres pour échapper aux massacres israéliens. L'UNRWA, l'ennemi à abattre Aujourd'hui, les victimes de l'épuration ethnique exercée par les forces d'occupation israélienne sont près de 6 millions. Ils vivent dans des camps de réfugiés en Cisjordanie occupée, dans la bande de Ghaza et dans les pays limitrophes comme la Jordanie, la Syrie et le Liban. Une agence onusienne, l'UNRWA, chargée de les aider jusqu'à leur retour dans leurs maisons et sur leurs terres a été créée en 1949. L'UNRWA fournit depuis près de 70 ans des aides dans les domaines de la santé, de l'éducation et autres, dont des aides humanitaires comprenant de la nourriture et même des vêtements. Des centaines de milliers d'enfants de réfugiés vont dans plus de 700 écoles de l'UNRWA. En plus de ces services, l'agence onusienne s'occupe de l'infrastructure de base des camps de réfugiés. Pour tout cela et parce qu'elle a réussi à garder vivante la cause des réfugiés palestiniens, pour Israël, et donc les Etats-Unis, cette agence est devenue un ennemi à abattre. Le meilleur moyen de détruire l'UNRWA est de s'attaquer à son budget. La mission est facilitée par le fait que le principal contributeur au budget de l'agence onusienne pour l'aide aux réfugiés palestiniens n'est autre que les Etats-Unis, avec 350 millions de dollars pour 2017, dont seuls 60 millions ont été versés. Ne se contentant pas de cette sévère amputation, l'Administration Trump, a décidé, vendredi, d'arrêter totalement ses contributions au budget de l'UNRWA, qui a besoin de 217 millions pour pouvoir garantir ses services aux réfugiés palestiniens jusqu'à la fin de l'année. Ahmad Majdalani, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine, a déclaré, hier, à la radio palestinienne qu'«en même temps, les Etats-Unis ont annoncé la fin de leur contribution au budget de l'UNRWA, d'un côté, et ont annoncé aux pays qui accueillent des réfugiés de leur verser les équivalents de ces montants pour leur venir en aide sans intervention de l'UNRWA qui ne doit plus avoir de rôle». Pour Majdalani, cette offre américaine vise à liquider le droit au retour des réfugiés palestiniens et à leur donner la nationalité des pays dans lesquels ils vivent. Il a par ailleurs souligné le refus de la direction palestinienne et des pays arabes accueillant des réfugiés de ce choix. «Le but principal de la direction palestinienne est de sauvegarder l'UNRWA, étant le témoin historique de la catastrophe qui a frappé notre peuple, en essayant de combler le déficit de 217 millions de dollars afin qu'elle puisse poursuivre à fournir ses services, en premier dans le domaine de l'éducation», a ajouté le responsable palestinien. La direction palestinienne et les Palestiniens affaiblis par une division interne qui donne plus de chance aux plans sionistes adoptés par l'Administration Trump, tentent malgré tout de s'opposer à la liquidation de la cause palestinienne. La bataille commence en cette fin de mois, au niveau de l'Assemblée générale de l'ONU, où le président Mahmoud Abbas prononcera un discours dans lequel il renouvellera la détermination du peuple palestinien a faire face à tous ces complots.