Un ouvrage intéressant intitulé Oran : 1937-1962 dans la série Espace d'histoire et de mémoire est paru aux éditions Enadar et signé par Mohamed Freha. Ce livre est un labeur de longue haleine, d'investissement soutenu et de laborieuses recherches en matière de Guerre de Libération anticoloniale, la Révolution de Novembre 1954. Le livre s'ouvre sur un citation d'un martyr de la Révolution algérienne : «Si nous venions à disparaître, défendez nos mémoires.» Ainsi, Mohamed Freha entend rendre hommage à ces anonymes, ces révolutionnaires de l'ombre, à ces battantes et combattantes ayant donné leur vie pour le salut de leur patrie, l'Algérie. Ces femmes et ces hommes qu'Oran a donnés. Déjà, l'auteur rappelle : «Peut-on oublier que notre liberté est le fruit d'immenses sacrifices, de déchirements atroces, d'exécutions extra-judiciaires, de tortures, d'exils et de massacres collectifs. Notre Révolution pour la liberté a été l'événement du siècle et elle est inscrite dans le livre de la gloire de l'Humanité.» Donc, un devoir de mémoire. En compulsant l'ouvrage Oran : 1937-1962. D'ailleurs, l'auteur dédie cet ouvrage à tous les militants du mouvement national, à tous les martyrs qui se sont sacrifiés pour la noble cause de Novembre 1954. «Ces quelques pages d'Histoire ne sont qu'un fidèle reflet de ce qui s'est passé quotidiennement ou presque durant ces âpres années de lutte au sein de la ville d'Oran. Il démontre que les militants oranais ne se sont pas révoltés uniquement parce qu'ils avaient faim, mais ils ont dit non à la colonisation barbare pour une question de dignité et d'honneur. Une valeur sur laquelle ils n'ont jamais voulu marchander, malgré le chantage, les internements administratifs sans aucune forme de procès … ». En compulsant ce livre, l'auteur, Mohamed Freha, retrace les actes de bravoure, les actions anticoloniales et les faits d'armes, tels que la distribution de tracts à l'effigie de Messali Hadj, la mise en place d'une commission accueillant les enfants orphelins des victimes de la répression aveugle du colonialisme du 8 Mai 1945, 47 enfants hébergés par des familles d'Oran, l'opération commando du PPA/MTLD, l'attaque de la Grande Poste d'Oran, le procès de Hammou Boutlélis, l'arrestation et l'assassinat du grand militant Zeddour Brahim Belkacem, les manifestations et mouvements de grève à Oran, des navires Le Christina, La Ville d'Oran, Le Sahara accostent au port d'Oran, à bord, 1600 tonnes de matériel et équipements de guerre, la grève des étudiants, en 1956… Et puis la première victime de la guillotine, Ahmed Zahana, dit «Zabana», le 19 juin 1956, à la prison Barberousse, à Alger, la «bataille de Madagh», l'attaque d'un commissariat, l'assassinat de Me Alfonse Auguste Thuveny, militant de la cause nationale, la politique de la terre brûlée de l'OAS… Et le 5 Juillet 1962, jour de liesse, jour de l'indépendance de l'Algérie. Préfaçant cet ouvrage, Bouziane Ben Achour, directeur du quotidien El Djemhouria, y consignera : «Freha Mohamed, un infatigable arpenteur de la mémoire de la cité de Sidi El Houari, sa ville natale, reprend les dates phares de l'avant-Révolution de Novembre 1954 et relate les journées glorieuses de la lutte de Libération nationale. ».