L'attribution de plusieurs assiettes foncières au niveau des lotissements S1 et S2 de Sidi Djillali à des promoteurs immobiliers, alors qu'elles devaient servir initialement à accueillir des espaces verts et des aires de jeux pour enfants, a été de nouveau évoquée par des associations locales, à l'occasion d'une rencontre avec le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui. En effet, le représentant des associations de quartier de Sidi Djillali, M. Kandsi, n'a pas manqué d'interpeller le ministre de l'Intérieur sur cette attribution entérinée en 2016 sous forme de concession par le Comité d'assistance à la localisation et à la promotion des investissements (Calpiref). Il a rappelé la genèse de cette affaire qui a suscité l'indignation de la population locale et donné lieu à plusieurs actions de protestation dénonçant une transgression des textes de loi préservant les espaces verts. Pour les habitants de Sidi Djillali, ces textes ont été clairement transgressés au profit de «réseaux d'influence» qui ont procédé, graduellement, au dépeçage du foncier à Sidi Bel Abbès. Tout en réclamant l'annulation des permis de construire octroyés aux promoteurs suscités, -gelés pour le moment-, M. Kandsi a fait remarquer que l'affaire, portée devant la justice, est actuellement instruite par le Conseil d'Etat. Pour rappel, le tribunal administratif de Sidi Bel Abbès avait donné, en janvier 2018, gain de cause aux habitants de Sidi Djillali, en rejetant une requête déposée par des promoteurs privés à l'effet d'annuler la décision de gel du permis de construire prononcée en novembre 2017 par l'APC de Sidi Bel Abbès. En guise de réponse, le ministre de l'Intérieur a assuré que le dossier sera pris en main par son département et que «force doit rester à la loi». Selon une source proche du dossier, l'administration a encore la possibilité de rectifier le tir en optant pour une démarche consensuelle pour le règlement du litige opposant les promoteurs immobiliers à la population de Sidi Djillali. Initiée à la fin des années 1980, la zone d'habitation urbaine nord (ZHUN), appelée communément «la nouvelle ville de Sidi Djillali», d'une superficie de 351 hectares, devait, au début des années 2000 recevoir 10 000 logements et un certain nombre d'équipements en favorisant la création d'un centre d'animation complémentaire au centre-ville. En 2005, cette zone comptait déjà 12 400 logements, selon l'Agence nationale d'aménagement du territoire (ANAT), et depuis, le nombre a augmenté pour atteindre 15 000 logements en collectif, semi-collectif et individuel (lotissements). De nouveaux projets immobiliers sur l'ancienne servitude longeant les lotissements S1 et S2 viendraient, en somme, à renforcer l'idée du «tout-béton» et s'inscriraient en porte-à-faux avec le discours officiel orienté vers l'amélioration du cadre de vie des citoyens et la préservation de ce qui reste comme espaces verts dans la cité de la Mekerra.