Cette situation, qui coûte des milliards au secteur des travaux publics, est imputée aux responsables de ces sites qui ne contrôlent pas le poids autorisé en charge des engins. Le réseau routier de la wilaya de Mila connaît des dégradations tous azimuts en raison essentiellement de la surcharge des camions de gros tonnage qui l'empruntent par centaines quotidiennement. Dans ce sens, le directeur des travaux publics de la wilaya (DTP), Abdellah Sellaï, impute l'entière responsabilité aux propriétaires des carrières d'agrégats de la région. Selon ce responsable, ces derniers ne contrôlent pas suffisamment le poids total autorisé en charge (PTAC) des camions à la sortie des carrières. «La surcharge cause une véritable catastrophe au réseau routier local, il faut un contrôle strict du PTAC à la source», souligne Sellai. Aussi le même responsable plaide pour l'installation de balances fixes dans les carrières d'agrégats afin de s'assurer du poids des camions avant leur entrée sur les routes. Notre interlocuteur précise que la wilaya possède 3 balances mobiles tout en soulignant que ces équipements sont loin d'endiguer le déplorable problème. «Les balances mobiles sont insuffisantes, il faut des balances fixes et en nombre suffisant sur le territoire de la wilaya pour juguler le phénomène de la surcharge», poursuit-il. Le DTP révèle, par ailleurs, que son secteur a dégagé une enveloppe de 400 millions de dinars au profit d'un projet de construction d'une première balance fixe à Aïn Lemlouk, sur la RN 5A. «Le projet est confié. On attend la résolution de quelques questions liées à la nature juridique du site et on lancera les travaux de construction de la balance», indique-t-il. Reconnaissant qu'une seule unité ne sera pas suffisante pour contrôler l'incroyable flotte de camions qui traverse la wilaya, Sellai préconise la construction d'au moins trois balances fixes dans les régions du sud de la wilaya où sont concentrées les carrières d'agrégats. «Nous avons 22 carrières opérationnelles à l'échelle de la wilaya. Plus de 30% des camions de gros tonnage qui empruntent quotidiennement les routes de la région transportent des agrégats. Nous ne pourrons pas préserver notre patrimoine routier du problème de la surcharge sans un nombre suffisant de points de contrôle». En faisant porter la plus grosse part de responsabilité aux gérants des carrières, le DTP de Mila fera savoir que les dégradations des routes induites par la surcharge coûtent des milliards chaque année au secteur.