De loin, elle ressemble à un village avec des maisonnettes construites avec des matériaux locaux et pour la plupart avec de la tuile rouge vernissée et traditionnelle qui charme le visiteur. Mais quiconque qui y effectuerait une visite s'apercevrait du retard qu'elle accuse dans le développement. A ce sujet, Harir Nourredine, président de l'association locale Imezninen, créée pour améliorer le cadre de vie des habitants de cette cité laissée-pour-compte, n'y va pas de main morte pour décrire les souffrances qu'endurent ses pairs. A commencer par la route qui dessert la localité et qui est dans un piteux état. Pentue et ravinée par les eaux pluviales, elle n'a jamais reçu un aménagement en bitume, ce qui la rend difficilement praticable en hiver. A l'intérieur de la cité, les rues et venelles, dont la plupart se terminent en cul-de-sac, offrent aussi des images de désolation de par leur dégradation avancée. Elles sont «saturées» de saillies et de cratères. «A la place des véhicules légers, nous devrions acheter des tracteurs et des 4X4 pour sortir de chez nous et y rentrer en hiver», se lamente notre interlocuteur qui met aussi en avant l'alimentation en eau potable qui fait défaut dans la cité. «Ceux qui possèdent les moyens de creuser des puits ont solutionné le problème d'eau, les autres peuvent attendre un projet de la municipalité», renchérit-il. Et d'ajouter : «Même si tout n'est pas encore acquis, le président de l'APC actuel nous a informés que le projet figure dans le budget prévisionnel pour le PCD 2006 adressé par la municipalité à la wilaya pour approbation.» Cela étant, notre interlocuteur souhaite que ce projet d'AEP soit accompagné de la finalisation des 20% restants à réaliser sur le projet du réseau d'assainissement entamé depuis belle lurette avant d'être abandonné. «On s'est interdit de réaliser des fosses septiques pour protéger les puits existants. Aujourd'hui, beaucoup de familles attendent avec impatience la dotation de leurs foyers de ces deux commodités pour pouvoir habiter leurs logements neufs», ajoute M. Harir qui, dans la foulée, met en évidence l'absence de l'éclairage public qu'il juge indispensable. «L'état lamentable des ruelles et l'espacement de certaines maisons les unes des autres, auxquels s'ajoutent l'insécurité et le manque d'éclairage public, obligent les habitants à rester cloîtrés chez eux dès la nuit tombée», précise-t-il encore. Pour être éloignée du stress et du vacarme de la ville, cette cité est de plus en plus habitée. Mais la dégradation du cadre de vie amène ces habitants, las de prendre leur mal en patience, à attendre encore plus des pouvoirs publics pour les sortir de l'ornière.