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Non, M. Trump, la presse n'est pas «The enemy of the people»
Publié dans El Watan le 01 - 12 - 2018

«The President's press attacks don't just threaten truth : they create an atmosphere in which journalists are in real danger» (Simon Tisdall, journalist for the
Guardian)(1) , «Freedom of the Press, if it means anything at all, means the freedom to criticize and oppose» (George Orwell)»(2)

Introduction
Il est maintenant de notoriété publique que Donald Trump a une aversion contre la presse et les médias en général. Juste après avoir été élu président en janvier 2017, il a accusé la presse d'être «the enemy of the american people». Ce faisant, il rejoint le clan des anciens dictateurs comme Staline, Hitler, Mao, et d'autres, qui ont tous déclaré que leurs critiques (leurs opposants), en particulier la presse, sont «l'ennemi du peuple».
Le but de Trump est de déligitimer le travail de la presse, considérant que cette dernière est productrice et distributrice de ce qu'il appelle «Fake news» (Fausses nouvelles, ou nouvelles fabriquées) et de créer, dans l'esprit du public, la confusion entre ce qu'il appelle «Fake news» et «True news» (nouvelles vraies). Par ailleurs, Trump nie que la presse est le garant de la démocratie.
Il oublie -ou feint d'oublier – que la presse a joué un rôle déterminant dans la découverte de scandales politiques ayant conduit à la chute de personnalités politiques célèbres comme celle du sénateur McCarthy en 1950 suite à la série d'émissions télévisées de Edward R. Murrow, journaliste à CBS, à celle de Richard Nixon en 1974, suite aux rapports établis par deux célèbres journalistes du Washington Post, Carl Bernstein et Bob Woodward, dans l'affaire dite du Watergate, et enfin à celle de Bill Clinton en 1998 dans l'affaire dite Monica Lewinsky qui a été divulguée par Michael Isikoff, reporter à Newsweek Magazine.
Dans son ouvrage récent Enemy of the People: Trump's War on the Press, the new McCarthysm, and the Threat to Amercan Democracy, Martin Kalb, un vétéran du journalisme américain et conseiller dans le fameux Pulitzer Center, écrit que les attaques de Trump contre la presse mettent non seulement les journalistes du monde entier en danger, mais sont une volonté du Président de mettre la démocratie en danger de mort.
Trump va jusqu'à déclarer, dans une interview en 2016 avec Lesley Stahl de CBS, dans la fameuse émission appelée «60 Minutes» : «I do it to discredit you all [meaning all journalists] and to demean you all, so that when you write negative stories about me, no one will believe you» (Je le fais pour vous discréditer tous, vous les journalistes, et pour vous diminuer, de sorte que lorsque vous écrivez des histoires négatives sur moi, personne ne vous croira).
Dans cet article, nous tenterons d'expliquer comment ces attaques répétées et acharnées contre la presse mettent à la fois en danger les journalistes du monde entier -ce qui est plus qu'une réalité depuis l'ère du temps et encore plus aujourd'hui- mais en même temps sapent les fondations-mêmes de la démocratie américaine telles que défendues par le «First Amendment» qui déclare que la liberté de presse est un des piliers sacrés de la Constitution américaine.
Les attaques de Trump contre la presse exposent les journalistes du monde entier à un danger constant
Les tentatives de Trump de faire taire la presse sont multiples. Le premier danger auquel les attaques de Trump exposent les journalistes du monde entier est la perte de leur pouvoir de reporter les choses telles qu'elles se passent. Interdire à un journaliste de faire son travail de reportage, c'est un peu déclarer sa première mise à mort: le faire taire.
L'exemple le plus reécent de cette tentative a été la décision de Trump de retirer à Jim Acosta, un éminent reporter de CNN à la Maison Blanche, le pass (l'autorisation) lui donnant accès aux conférences de presse quotidiennes organisées par la Maison-Blanche et cela suite à une altercation entre le reporter et le président Trump sur la question, chère à Tim Acosta, que la presse n'est pas l'ennemi du peuple comme l'a plusieurs fois déclaré Trump.
CNN, appuyé par d'autres medias, y compris Fox News -qui est favorable à Trump- a porté l'affaire devant la justice. CNN a eu gain de cause et Jim Acosta s'est vu restituer son pass à la suite de la décision du juge Timothy J. Kelley, US District Attorney, qui a ordonné à la Maison-Blanche de restituer le pass du reporter. Le résultat est que le reporter a repris son pass et son poste de correspondant de CNN à la Maison-Blanche immédiatement après la publication de la décision du juge. L'argument défendu par le juge mérite d'être souligné.
Le juge Kelly a dit que, tout en étant d'accord avec le gouvernement que le First Amendment ne garantit pas l'accès à la Maison-Blanche, une fois que les conférences sont en cours et que les reporters y participent, le First Amendment s'applique. En dépit de ce cette décision, Trump ne veut pas se déclarer con[vaincu].
Il dira, juste après la décision du juge : «We will end up back in court, and we will win» [Nous finirons au tribunal et nous gagnerons]. Il ajoutera – non sans audace et mensonge – «We want total freedom of the press, but you have to act with respect when you're at the White House, and when I see how some of my people are treated at news conferences, it's terrible» [Nous voulons la liberté totale de la presse, mais les journalistes doivent agir avec respect lorsqu'ils sont à la Maison- Blanche, et lorsque je vois comment certains membres de mon staff sont traités au cours des conférences de presse, c'est terrible].
CNN, de son côté, considère que le retrait du pass de Jim Acosta est une violation flagrante du First Amendment car il constitue «une discrimination de point de vue», c'est-à-dire que le Président a puni le reporter pour des déclarations et un reportage qu'il n'a pas aimés.
CNN a ajouté que le retrait du pass violait aussi le First Amendment, car son exclusion n'a pas été faite à la suite de règles écrites et ne prévoyait aucun appel, ce qui est contraire au Fifth Amendment selon lequel une personne ne peut pas être détenue sans avoir été officiellement condamnée par la justice et informée de la condamnation. Les autres organisations de presse ont toutes été alarmées par le traitement fait à Acosta, disant que retirer le pass à un reporter et son accès aux conférences de presse de la Maison-Blanche est une menace pour d'autres journalistes pouvant subir le même traitement.
Cela est d'autant plus vrai que Trump lui-même a déclaré que d'autres journalistes pourraient subir le même sort : «if they displease him in some specific way» [s'ils déplaisent à Trump d'une certaine façon].
L'Association des correspondants de la Maison-Blanche (White House Correspondents' Association) avait demandé à la cour de dénier au Président le droit absolu de décider qui doit ou non accéder aux conférences de presse de la Maison-Blanche. Elle faisait souligner que ce n'est pas la première fois que Trump a retiré le droit à un journaliste d'accéder aux conférences de presse. Déjà, au cours des campagnes électorales de 2015 et 2016, Trump avait interdit à plus d'une douzaine d'organisations de presse d'accéder à ses rallyes, l'une d'entre elles étant le Washington Post.
La seconde tentative de Trump de museler la presse est la réduction de la fréquence des conférences de presse de la Maison-Blanche. Ces conférences avaient l'habitude d'être quotidiennes. Après avoir suivi cette tradition pendant les premiers mois de sa présidence, Trump a progressivement réduit le nombre de conférences à une par semaine, puis à une moindre fréquence encore. Cette tentative est tout à fait contraire au First Amendment car elle est contre la liberté de presse et contre le droit du peuple américain, à savoir comment la politique est conduite.
Il y a, enfin, la campagne de dénigrement de la presse par Trump, et notamment ses déclarations quotidiennes selon lesquelles la presse n'est que «Fake News». Il fait, en effet, la distinction entre les «Fake News» (informations fabriquées) et «True News» (informations qui lui sont favorables). Sa stratégie, qui est celle de la répétition, est de penser qu à force de répéter quelque chose de faux, les gens finiront par penser que cette chose est vraie. Il applique cette stratégie systématiquement dans ses rallyes de campagne et post-campagnes et dans ses tweets quotidiens, voire même horaires.
Cependant, le pire dans tout ce que dit et fait Trump, lors de ses attaques contre la presse, est qu'il expose les journalistes -non seulement américains mais ceux du monde entier- à un danger permanent : celui d'être victimes du pouvoir abusif d'un président ou d'une autre autorité dictatoriale ayant pour but de museler la presse à tous prix. L'exemple la plus récent est le cas de Jamal Khashoggi, un journaliste saoudien et résidant américain, travaillant pour le Washington Post, assassiné au sein de l'ambassade saoudienne en Turquie. Cela, pensent beaucoup d'observateurs, peut être une conséquence directe des déclarations répétées de Trump selon lesquelles la presse est l'ennemi du peuple.
Sauf que, dans ce cas, le journaliste n'était pas l'ennemi du peuple, mais l'ennemi des autorités saoudiennes, selon le rapport de la CIA. Solidarité et affaires obligent : Trump, en dépit de ce rapport accablant de la CIA, ne veut prendre aucune mesure de représailles contre les autorités saoudiennes. Le motif qu'il invoque est que «Saudi Arabia gives us a lot of jobs and brings us billions of dollars and we are not going to let this go for a journalist» (L'Arabie Saoudite nous procure beaucoup d'emplois et nous ramène beaucoup de milliards et nous n'allons pas, pour un journaliste, laisser tomber tout cela). Pour lui, l'argent et les affaires passent avant les droits de l'homme, ce qui n'est pas dans la tradition de la diplomatie américaine jusqu'à l'avènement du trumpisme.
Les attaques de Trump contre la presse sapent les fondations-mêmes de la démocratie
La plupart des discours, des tweets et des actions de Trump ont pour objectif, sinon primaire, du moins secondaire, de limiter le champ démocratique, les libertés civiques et les institutions. Par exemple, Trump et sa base électorale d'extrême droite ne cessent d'attaquer les institutions judiciaires. L'exemple le plus récent est l'attaque par Trump contre le «Chief Justice» Roberts (équivalant au Président de la Cour Suprême) qu'il qualifie de «Obama Judge» (Juge favorable à Obama).
Par ailleurs, il a menacé de mettre en prison ses opposants politiques. Déjà pendant la campagne électorale, lors d'un des débats entre Trump et Hillary Clinton, Trump a dit devant la télé que s'il était élu Président, il nommerait un «Special Prosecutor» (un procureur spécial) pour lancer une investigation contre Hillary Clinton. Un des slogans de sa campagne était précisément celui de «Lock her up» (Enfermez-là, sous-entendu, enfermez Hillary). En général, toutes les actions que Trump entreprend sont orientées vers le renforcement du pouvoir exécutif, et spécialement du pouvoir du président. Lorsqu'on lit la Constitution américaine, les premiers mots-mêmes du préambule qui apparaissent sont : «We The People» (Nous, le peuple).
Ceci souligne que, dès le préambule, les «Founding Fathers» (Pères fondateurs) de la Constitution ont voulu marquer de façon indélébile que le pouvoir doit être par le peuple et pour le peuple, soulignant le caractère éminemment démocratique des institutions et le pouvoir du peuple dans la prise de décision concernant la destinée du pays.
Ce qui se passe avec Trump, c'est tout à fait l'opposé. Ce qu'il veut, c'est l'omnipotence et l'omniprésence du président. En d'autres termes, il veut remplacer le «We The People» (Nous le peuple) par «Me the President» (Moi le Président). Ce faisant, il ignore – ou feint d'ignorer – le mot de Montesquieu inscrit dans l'Esprit des lois : «Tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser.» Au contraire des fondateurs de la Constitution, Trump pense que les «Checks and Balances» (la séparation des pouvoirs entre l'Exécutif, le législatif, et le judiciaire) sont un obstacle au progrès social.
Il est contre le contrôle qu'exerce chaque pouvoir sur l'autre et veux que l'Exécutif ne soit sous le contrôle d'aucun des autres pouvoirs. Sa stratégie, qui est celle du populisme, est de ne s'adresser qu'à sa base électorale, de n'écouter qu'elle et de ne rendre compte qu'à elle. En d'autres termes, il est – contrairement à ce qu'il dit dans ses discours et tweets – le Président de sa base et non le Président de l'ensemble du peuple américain. Ou, si on l'on préfère, en érigeant la politique en guerre dans le genre «Nous contre Eux» (We versus Them), il encourage la confrontation et la division au sein de la société civile entre ceux qui sont pour le Président et ceux qui sont contre lui.
Ce faisant, il réduit la communication entre les partis et décourage le débat politique sain et serein, qui constituent les bases-mêmes de la démocratie. Il se crée constamment des ennemis et encourage sa base à s'attaquer contre eux. Deux exemples récents suffisent pour illustrer cette stratégie. Le premier est celui du supporter de Trump qui a envoyé des courriers chargés d'explosifs à plusieurs personnalités du Parti démocratique, y compris Barack Obama, Hillary Clinton, les dirigeants des services d'intelligence, et même certains acteurs célèbres d'Hollywood.
Le suspect, Cesar Altieri Sayoc Jr, 56 ans, a été heureusement arrêté sans qu'il n'y ait de victimes. Altieri Sayoc ne cachait pas sa sympathie et son support pour Donald Trump puisqu'il a affiché, dans Facebook, une photo où il était présent dans un rallye avec le Président et où il portait une casquette sur laquelle était inscrit le slogan de Trump : «Make America Great Again» (Rendre l'Amérique encore plus puissante). Tout en déclarant que «de tels actes sont inexcusables et n'ont pas de place dans notre pays», Trump dira, plus tard, dans un de ses rallyes ayant eu lieu à Charlotte (Caroline du Nord), que «les médias ont essayé d'utiliser M. Sayoc et son penchant politique pour Trump pour remporter des victoires électorales contre les Républicains».
Le second exemple est celui du shooting récent contre la synagogue «Tree of Life» de Pittsburg, faisant onze morts et six blessés. L'accusé, Robert Bowers, 46 ans, avait auparavant et pendant le shooting émis des déclarations antisémites et avait quelque temps avant menacé des juifs dans les medias sociaux. Il a en particulier accusé le HIAS (Hebrew Immigrant Aid Society) de faire venir aux Etats-Unis des «invaders that kill our people» (des envahisseurs qui tuent nos concitoyens). Il a aussi déclaré qu'il était opposé à l'entrée aux Etats-Unis d'une caravane d'immigrants venus d'Amérique latine, caravane que Trump a lui-même qualifié «d'invasion» dans plusieurs de ses rallyes.
C'est ce qui fait dire à beaucoup d'analystes politiques qu'il y a un lien direct entre le slogan utilisé par Trump concernant la caravane et le mot d'envahisseurs utilisé par Bowers. Ces analystes vont jusqu'à dire que ces shootings sont directement liés et sont la conséquence de la politique systémique de subversion et de division de la société américaine et de l'excès de violence observée ces derniers mois aux Etats-Unis. Dans ce contexte, où la confrontation et la violence remplacent la concertation et le dialogue, il est clair que la démocratie américaine est menacée et le risque de l'émergence d'un pouvoir autocratique et despotique est éminent et réel.
Conclusion
Dans les sections précédentes, nous avons vu que les attaques multiples et répétées de Trump contre la presse, allant jusqu'à la qualifier de «enemy of the public», sont, non seulement des «Fake slogans» – on peut même dire des «Fake news» – mais mettent aussi en danger constant les journalistes qui sont parfois sous le joug d'autorités politiques dictatoriales dans diverses régions du monde et sapent les fondations-mêmes de la démocratie qui, de ce fait, laisse sa place à l'autoritarisme, voire au despotisme.
Pour qu'il soit mis fin à ce mouvement trumpiste et populiste qui menace non seulement la démocratie américaine -souvent citée comme modèle transposable dans d'autres pays – mais les démocraties dans plusieurs régions du monde, il est temps et urgent – avant que la vague populiste à la Trump n'empêche toute avancée démocratique – que la société civile, à commencer par les organisations de presse à travers le monde résistent et se solidarisent pour lutter de façon très puissante contre ce mouvement réactionnaire qui veut nous faire retourner à l'ère des goulags ou à celle du nazisme et où les libertés publiques et privées les plus fondamentales étaient totalement absentes de la vie sociale et politique.
En particulier, les organisations de presse du monde entier devraient, dans un mouvement de solidarité international, consacrer une page noire dans leurs publications au milieu de laquelle seraient inscrits les mots suivants : «Non, la presse n'est pas l'ennemi du peuple, mais son amie et le garant de la protection de ses libertés.»
Par Arezki Ighemat
Ph.D en économie
Master of Francophone Literature (Purdue University, USA)

Notes :
1)- «Les attaques du président contre la presse ne font pas que menacer la vérité : elles créent une atmosphère dans laquelle les journalistes sont en réel danger.» (Simon Tisdell, journaliste au Guardian).
2)- «La liberté de presse, si elle veut dire quelque chose aujourd'hui, signifie la liberté de critiquer et de s'opposer.» (George Orwell).


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