Les services de la police judiciaire de la wilaya de Jijel ont recensé, durant les 10 premiers mois de l'année en cours, 106 cas de femmes victimes de violences, a affirmé l'officier Ikram Laouir, mercredi, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la violence à l'égard des femmes, organisée par la direction des activités sociales et de la solidarité au centre islamique Ahmed Hammani de Jijel. La policière, qui a rappelé que durant l'année 2017 il avait été enregistré 158 cas, a précisé que l'essentiel des violences était corporel, bien que des cas de harcèlement sexuel ou encore de mauvais traitement sont relevés. Les responsables de ces violences, ajoutera-t-elle, sont généralement le fait de proches, comme le conjoint, le père, le frère, le fils, le fiancé ou encore l'amant. Pour l'année en cours, elle relèvera la prédominance de la violence venant du fiancé (53 cas) suivie de celle du fils (34) et du conjoint, avec 13 affaires. En 2017, le plus grand nombre de cas était le fait de personnes étrangères (67) suivi par celle des proches (43). Les autres violences de 2017 sont le fait des conjoints (30), des fils (10) et des frères (8). Trois relèvent de l'amant et du père (1). Les femmes, dira-t-elle encore, devant les contraintes sociales et familiales refusent généralement de laisser les affaires suivre leur cours et préfèrent ne garder parfois que le certificat médical pour éventuellement faire pression sur le conjoint. La première communication de cette journée a été donnée par Me Rachid Guemraoui, qui est revenu sur l'arsenal juridique existant en Algérie, notamment les amendements de 2015. La psycho-clinicienne, Fatima Merimeche, est, quant à elle, revenue sur les violences contre les femmes et celles venant du conjoint. Elle a sérié les différentes formes de violences en fonction de l'âge de la victime, allant du prénatal, avec l'interruption de la grossesse, jusqu'à la vieillesse, avec le suicide et les harcèlements moral, physique et sexuel, en passant par l'enfance et l'adolescence, où l'on relève, entre autres, les infanticides, les mauvais traitements, les relations incestueuses, l'exploitation sexuelle des handicapées et les mariages précoces ou forcés. Elle parlera aussi de la violence conjugale, qui n'est pas exempte de querelles, de malentendus et de conflits entre les époux, conduisant parfois à des incompréhensions ou à des controverses sur des sujets liés à la vie quotidienne, aux projets, aux enfants ou à l'argent. Elle relèvera aussi, et bien que très rares, des cas de violences, où c'est l'homme qui est la victime. Elle dressera aussi le profil psychologique des femmes victimes de violences, généralement tombées sous la séduction, ainsi que celui des hommes violents qui recherchent les points faibles des épouses, influencés, dira-t-elle par les règles généralement en usage dans leurs familles.