Et pour cause, si les années précédentes, les autorités compétentes se montraient indulgentes en les laissant vendre les produits exposés, cette année il n'en est rien. Du coup, ils menacent de rentrer cher eux avant la fin de cette manifestation. Selon Mme Sall, responsable du pavillon sénégalais, «les recettes des ventes nous permettent de payer nos frais de participation à cette foire. Nous devons payer l'hôtel, la restauration et la location des stands de la Safex». La colère des exposants sénégalais était à son paroxysme et le malaise était perceptible dans leur fief. Devant la vigilance et l'intransigeance des douaniers qui ont été réquisitionnés pour faire appliquer la loi, les exposants sénégalais ont décidé de saisir la Safex pour trouver une solution médiane à ce problème récurent. «Si ça continue comme ça, nous ne participerons plus à la foire», avertit Mme Sall. Du côté du pavillon indien, on préfère se faire discrets. L'un des exposants, qui affirme participer pour la douzième fois, croyant avoir affaire à des clients, donne avec le sourire qui sied à un commerçant les différents prix des coussins, sacs, articles de décoration en bois, literie et habits pour femmes et hommes déposés pêle-mêle dans l'espace qui lui est réservé. «Tous ces articles sont fait à la main», s'enorgueillit-il. Après lui avoir dévoilé notre identité, le discours de celui-ci change. «Les produits ne sont pas à vendre», assure-t-il, tout en gardant toutefois son sourire. «Vous voulez achetez ? Revenez le dernier jour», ajoute-t-il, avant de nous interroger : «Vous êtes des Douanes ?» Ses voisins, qui vendaient des bijoux en cuivre et toutes sortes de petites bricoles, sont assaillis par des jeunes filles friandes de ces objets venus tout droit de l'Inde. A la question de savoir s'ils ont l'autorisation pour commercer pendant l'exposition, les trois Algériens qui ont été recrutés pour la circonstance répondent par des regards gênés. «Nous travaillons discrètement», finissent-ils par avouer. Même topo chez les Iraniens et les Pakistanais, où on peut trouver des tapis persans, des pierres précieuses et des vases en verre soufflé. Selon des agents des services des douanes, la vente durant la Foire internationale d'Alger est formellement interdite et toute personne contrevenante se verra saisir sa marchandise et devra payer une amende. «Tous les produits qui sont ici sont sous douane et nous veillons à ce qu'ils ne soient pas commercialisés car leurs propriétaires n'ont pas payé de droits de douane. Ils sont seulement destinés à l'exposition», relèvent-ils. Une quarantaine de douaniers veillent au respect de la réglementation. Ils sillonnent de long en large les différents pavillons où exposent pas moins de 1600 opérateurs dont un millier d'étrangers. Les pays arabes, asiatiques et africains sont ceux qui posent le plus de problèmes, indique l'un des douaniers rencontrés sur place.