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Des journalistes débattent de la violence contre les femmes
LONDRES Exactions multiples et quotidiennes au féminin
Publié dans El Watan le 23 - 01 - 2005

Comment faire entendre les cris de souffrance des femmes victimes de violences partout dans le monde et créer un meilleur réseau d'alerte et de solidarité à leur égard ? C'est pour répondre à cette question lancinante que des femmes journalistes de différents pays se sont réunies, le 15 janvier dernier à Londres, à l'initiative de Equality Now (Egalité maintenant), une ONG internationale des droits des femmes.
A cette rencontre ont pris part également plusieurs activistes du mouvement féminin mondial dont l'actrice américaine de renommée Jane Fonda. Venues de Palestine, d'Arabie Saoudite, du Pérou, de Jordanie, d'Inde, de Chine, du Kenya, de Russie, de Grande-Bretagne, des Etats-Unis d'Amérique et d'Algérie, les journalistes ont chacune fait état de la situation de violence dont sont victimes les femmes dans leurs pays respectifs et qui visiblement est la même partout, y compris sous les régimes dits démocratiques. L'écrivain éditrice, membre de plusieurs mouvements féministes aux USA, Gloria Steinem, et du bureau de Equatlity Now, a estimé lors de son intervention que la presse « reste le seul moyen à même de lever le voile sur ces violences, de les dénoncer et de permettre une meilleure solidarité à l'égard des victimes ».
La violence sociale est un tabou
Pour elle, les distances ne peuvent en aucun cas constituer un obstacle. « Grâce à Internet, le monde est devenu un petit village. Utilisons ce moyen moderne de communication et faisons en sorte que quel que soit l'endroit où une femme fait l'objet d'une quelconque violence, sa voix est tout de suite entendue. » Amu Joseph, journaliste, écrivain émérite en Inde, a estimé que les femmes restent très minoritaires dans le monde du travail, notamment dans les médias, qui sont en majorité financés par le secteur privé qui s'intéresse surtout aux loisirs et aux divertissements. « Les femmes qui ont réussi n'exercent que dans les médias internationaux. Les problèmes liés aux conflits familiaux, tribaux et tout ce qui a trait au statut personnel restent à ce jour tabous. De plus, les patrons de la presse privée n'accordent pas d'importance aux problèmes sociaux, ce qui relègue la question des violences à l'égard des femmes au dernier plan... » La journaliste péruvienne Ada Gabriela Ayzanoa Vigil a axé son intervention sur son expérience dans une radio communautaire qui « aborde souvent les débats sur les questions socioéconomiques et la participation des femmes dans ce secteur et dans celui de la vie politique. Parce qu'elles entendent d'autres parler sur les ondes de notre radio, de nombreuses femmes viennent exprimer leurs préoccupations et leur douleur à travers la radio communautaire, parler de la liberté sexuelle, de la discrimination sexiste, d'avortement ; des sujets qui malheureusement restent tabous encore au Pérou ». Gabriela a indiqué qu'au Pérou « 3 familles sur 4 ne possèdent pas de poste de télévision, raison pour laquelle les populations écoutent la radio. Il faut donc conjuguer les efforts et créer des alliances avec les instituts des droits de l'homme, la presse écrite et le mouvement associatif afin de faire campagne contre les violences à l'égard des femmes... ». Shireen Abu-Akleh, correspondante de la chaîne qatarie Al Djazira, en Palestine a fait remarquer que la plupart des sujets qu'elle traite sont liés à la violence du fait de l'occupation israélienne. « La sécurité est la principale préoccupation des Palestiniens. Comment voulez-vous parler de violences conjugales lorsque les maisons sont détruites, les familles disloquées et les êtres les plus chers perdus à tout jamais ? Les femmes sont devenues très vulnérables du fait de la situation sociale désastreuse dans laquelle elles vivent. Approfondir ces sujets et en tirer des histoires, c'est très difficile du fait que les médias s'intéressent en général qu'aux faits factuels... » Shireen a longuement insisté sur « les difficultés auxquelles sont confrontés les journalistes palestiniens lors de l'exercice de leur métier. Leurs déplacements sont souvent interdits par l'armée israélienne et parfois, ils se retrouvent bloqués dans leurs bureaux pendant des semaines faute d'autorisation », rappelant au passage que « 12 journalistes ont été assassinés depuis le début de l'Intifadha sans qu'aucune enquête soit menée ». « Les femmes subissent la violence au quotidien et ce sont elles qui affrontent toute l'horreur de l'occupation israélienne. » La Kényane Dorothy Otieno, journaliste au Standard de Nairobi, primée en 2003 par la Fédération internationale des journalistes (FIJ), pour ses articles sur la pratique des mutilations génitales chez les femmes au Kenya et en Afrique du Sud, a pour sa part fait état de la propagation du sida, notamment chez les femmes. Pour elle, les médias qui sont en majorité gouvernementaux ne touchent que l'élite, qui représente une partie infime de la population. « 20% des médias s'intéressent aux questions des femmes, notamment les violences sociales sans pour autant les analyser ou leur trouver des solutions. La presse est très superficielle dans le traitement de ces sujets parce que les violences sociales dont sont victimes les femmes et les enfants sont des sujets tabous. La société n'accepte toujours pas que des parties interviennent en cas de violence familiale parce qu'elle juge que l'homme a droit de corriger son épouse... » Nadezdha Nadia Azhgkhina, journaliste russe au quotidien moscovite Komsomolskaya Pravda et membre de l'Union des journalistes russes et vice-présidente de l'Association des femmes journalistes en Russie, a abordé les inégalités dont souffrent ses compatriotes. « Sous le régime communiste, les femmes n'avaient pas droit à la propriété et leurs droits socioéconomiques n'étaient pas consacrés. Les choses ont changé maintenant puisque dans les médias il y a de plus en plus de femmes, même si le domaine politique reste l'apanage des hommes. Il y a toujours le manque de respect de la personne humaine et de la dignité des femmes sur leur lieu de travail alors que la discrimination salariale est presque généralisée. La traite des blanches, la prostitution, les disparitions forcées des femmes sont des sujets que la presse n'aborde pas et quand elle le fait, leur traitement peut engendrer des risques pour les journalistes. » L'intervention de la Saoudienne Iman Al Kahtani a laissé perplexes les participantes à cette rencontre tant les violations des droits des femmes sont nombreuses sous le régime théocratique de la monarchie Al Saoud.
L'Arabie Saoudite tombeau des femmes
« L'éducation des femmes n'est pas obligatoire au royaume, et à l'université certaines filières, dont celle de la communication, sont interdites aux étudiantes. Les femmes, quel que soit leur statut dans la société, sont tributaires de l'autorisation de leur tuteur, qui peut être leur petit frère, pour aller étudier, travailler, voyager, se marier ou tout simplement se faire opérer dans un hôpital. Depuis les attentats, des changements même minimes sont apparus. Des femmes d'affaires ont protesté contre l'interdiction d'avoir un permis de conduire et leur manifestation a été couverte par certains journaux. Aujourd'hui, nous voyons des femmes journalistes apparaître sur les écrans des télévisions saoudiennes, ce qui n'était pas le cas il y a quelques années. Elles se sont même présentées aux élections municipales, mais n'ont pu être élues du fait des mentalités. Il faut beaucoup de pression pour faire avancer la réforme des mentalités.... » Kahtani a exprimé l'impuissance de la presse saoudienne à accepter les changements et à les faire admettre à l'opinion. « Dans mon pays, dénoncer l'interdiction du permis de conduire aux femmes peut être considéré comme un blasphème et susciter des réactions violentes y compris d'associations de femmes... », a-t-elle conclu. Au Japon, pays très en avance en matière des droits économiques, la journaliste Yoshimi Nagamine a axé son allocution sur les violences conjugales, un phénomène très répandu dans son pays et contre lequel aucune solution n'a eu ses fruits tant la société, les services de sécurité notamment refusent de s'ingérer dans les conflits familiaux. La représentante de l'Algérie a, quant à elle, fait état de statistiques alarmantes relatives à la violence à l'égard des femmes en citant comme exemple l'affaire des femmes agressées à Hassi Messaoud en juillet 2001. Elle a également fait état de l'ampleur de la violence conjugale et des conséquences dramatiques des dispositions du code de la famille sur la structure et la cohésion de la cellule familiale. Intervenant en tant qu'invitée d'honneur, l'actrice américaine Jane Fonda, militante des droits des femmes, s'est interrogée sur la propagation de la violence dans son pays, notamment à l'égard des femmes. « Les acteurs sont les personnes les plus aptes à faire entendre les cris de douleur des femmes. Ils se mettent dans la peau des victimes et parlent à leur place à travers des rôles qu'ils jouent dans leurs films, mais aussi des campagnes de publicité qu'ils engagent. Je n'ai compris et saisi le sens du drame provoqué par la guerre du Vietnam qu'une fois sur place, lorsque je me suis déplacée sur les lieux. Les journalistes peuvent aussi être les yeux et les oreilles de leur opinion publique. Ils doivent témoigner des douleurs qu'ils ont eu à ressentir face à des femmes et des enfants violentés... » Lors des débats assez intéressants qui ont ponctué les différentes communications, les participantes se sont entendues pour mettre en place un réseau d'alerte et de solidarité à travers Internet pour s'échanger les informations et surtout faire la lumière sur les violences partout dans le monde afin qu'elles soient bien transmises à l'opinion publique.


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