Restauration des sculptures, mise en valeur du musée de Cherchell, veiller aux concepts historiques et thématiques du musée, l'organisation d'un séminaire de formation au profit des archéologues algériens à compter de l'été 2008», tels sont les principaux axes initiés dans ce projet de coopération culturelle, selon le diplomate allemand. Dahmani Mohamed, directeur général de l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (OGEBC) est intervenu pour expliquer que la première partie de cette coopération concerne les travaux de conservation, de préservation, de consolidation des œuvres du musée de Cherchell pour résister aux effets des séismes et de sa mise en valeur, tandis que la deuxième partie consacrée aux recherches ne sera pas engagée avant l'accord entre les deux partenaires. «Ce Musée sera dédié à Juba II», a-t-il précisé. Le musée de Cherchell, selon Christa Landwehr, constitue une exceptionnelle et importante réserve de sculptures. Lors de sa dernière visite dans la wilaya de Tipaza, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a décidé de le classer en musée national et insisté auprès des autorités locales pour rattacher une partie annexe à ce musée, afin que cette infrastructure retrouve son rang d'antan à l'échelle mondiale. Dr Christa Landwehr est une scientifique qui a consacré plus de deux décennies à la recherche et participé à plusieurs séminaires à travers le monde. Elle avait déjà séjourné à Cherchell au début des années 1990, dans le cadre d'un projet de coopération dans l'expertise et la conservation des œuvres sculptées dégradées par les séismes. Le musée est resté fermé. Malheureusement, l'équipe allemande a interrompu les travaux dans le musée en 1992 et abandonné les statues, en raison de l'insécurité. Le musée s'est transformé en mouroir des statues. Dr Christa Landwehr dans son exposé a fait remarquer que le sens actuel de la visite à l'intérieur du musée doit être rectifié. «On commence toujours la visite par la gauche», explique-t-elle. L'animatrice a mis en exergue la future conception muséologique pour mettre en valeur les sculptures selon les différents âges des personnalités de la famille royale (Cléopâtre, Ptolémée, Juba II), afin de permettre aux visiteurs de ce musée de connaître facilement l'évolution du rôle historique de Juba II. Elle a également indiqué que l'emplacement de certaines statues de prestige avec celles de la famille royale est prévu dans «ce nouveau concept d'achalandage» de l'ensemble des œuvres sculptées, au niveau de chacune des galeries, afin de garantir une harmonie à l'intérieur du musée et pouvoir s'étaler sur l'histoire gréco-romaine, méconnue selon la conférencière, encore plus pour rappeler les différents cultes, les dieux et les divinités féminines (déesses). Au début des années 2000, l'ambassade US en revanche avait pris en charge la restauration d'une partie des panneaux de mosaïques du Musée de Cherchell. Etrangement, durant toute la visite guidée du musée de Cherchell de jeudi dernier, le directeur de la culture de Tipaza, qui n'était pas invité à cette manifestation, est demeuré à l'écart du groupe, tandis que le directeur du patrimoine au ministère de la Culture, arrivé lui aussi en retard au musée, a quitté les lieux avant la fin de la conférence. Le musée de Cherchell bénéficiera très prochainement de son autonomie, selon Khalida Toumi. La wilaya de Tipaza n'a pas été invitée à cette initiative, ce que les représentants de la ministre de la Culture voyaient d'un mauvais œil. Un responsable du musée craint que l'expérience du début des années 1990 se renouvelle en 2008. «Allons-nous de nouveau fermer le musée durant les mois de juillet et août pour ces travaux», nous confie-t-il. Très sensible aux rôles de la culture dans cette partie du bassin méditerranéen, le wali de Tipaza vient d'instruire les responsables locaux concernés pour aménager deux infrastructures abandonnées, situées dans la rue Abdelhak, afin de créer le musée des arts et traditions populaires de Cherchell et la maison du chahid de la commune de Cherchell. Allant dans le sens de la célébration du mois du patrimoine, la wilaya de Tipaza a organisé pour la première fois une inédite expo-vente de livres, en partenariat avec l'ANEP à Sidi Ghilès, une petite localité côtière qui n'a jamais bénéficié d'une manifestation culturelle de cette envergure.
