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L'idéologie, l'autre désertification
Publié dans El Watan le 16 - 06 - 2008

A/Les terres issues de la restructuration des domaines autogérés
Pour l'essentiel, actuellement organisées en EAC/EAI, ces terres regroupées sous ce statut juridique représentent le tiers de la surface utile nationale (environ 2,8 millions d'ha). II faut rappeler que pour des raisons historiques, il s'agit du potentiel le plus fertile et le plus apte à recevoir la modernisation qu'appelle une intensification, devenue incontournable.
L'organisation actuelle des terres agricoles du domaine public a ignoré, à ce jour, deux dimensions essentielles se rattachant à la relation paysan/terre.
1- Le désir de possession lié au principe économique de détention d'un bien négociable.
2- Le souhait des exploitants de voir consacrés leurs droits dans la pérennité de la propriété familiale.
Le fait que ces deux réalités aient été éludées a entraîné un nouveau comportement basé sur le profit immédiat.
Suite logique, les exploitations ont été abandonnées lorsqu'elles n'ont pas fait l'objet de transactions douteuses (sous-location, morcellement, ventes illégales). D'immenses superficies sont ainsi laissées en jachère aggravant de fait la situation d'un tissu de production déjà fortement perturbé.
Un potentiel important est figé, mis à l'écart des possibilités de développement et se détériore d'année en année, en raison des tergiversations et du manque de lucidité qui caractérisent l'action gouvernementale.
B/ Les terres steppiques
Représentant plus de 20 millions d'hectares, où vivent plus de 5 millions d'habitants et où sont nourris près de 13 millions d'ovins, ces terres ont été l'objet de multiples lois et d'une superposition de statuts. La gestion de ces terres s'est aggravée par la dépossession des communautés de leurs droits ancestraux, alors que l'Etat s'est avéré incapable d'encadrer et de protéger ces territoires. La steppe est ainsi ouverte à toutes les
spéculations, avec les conséquences que l'on sait sur cet écosystème, déjà très fragile.
C/ Les terres de montagne
Considérée, à tort, comme le parent pauvre du secteur, l'agriculture de montagne n'a été à ce jour l'objet d'aucune mesure majeure des pouvoirs publics. Très largement présente en raison de la nature même de nos reliefs, cette agriculture, qui constitue à elle seule un vrai système de production, est en dehors de quelques opérations ponctuelles dans un état d'abandon quasi général.
L'élevage bovin et caprin, la cuniliculture, l'apiculture, l'oléiculture et les productions fruitières sont autant d'activités à forte valeur ajoutée qui contribuent directement à :
lutter contre la précarité qui touche de plus en plus de ménages ruraux ;
participer à l'effort de production ;
restituer à la fonction agricole sa noblesse et rendre attrayante la vie dans les communautés rurales ;
créer de l'emploi, y compris indirect, par la multiplication de PME liées à ce système de production (fromageries, unités de conditionnement, valorisation de sous produits …).
D/ La désertification
Ce phénomène, devenu souci planétaire et préoccupation centrale de nombreuses organisations internationales sous l'égide de l'ONU, touche notre pays de manière très forte mais ne semble pas inquiéter outre mesure nos dirigeants. Visible, même à l'échelle de la vie d'un homme, la progression du désert menace jusqu'aux terres côtières. Le barrage vert, initiative louable en soi, géré de manière volontariste et imprégné d'une forte dose d'idéologie, est resté dans sa conception et sa réalisation inaccessible à la science et à la rationalité. L'échec de l'œuvre qui s'est conjuguée à une gestion calamiteuse de la steppe se mesure aujourd'hui dans les Hauts-Plateaux par une rupture des équilibres écologiques qui menacent non seulement la faune et la flore mais aussi la pérennité de notre élevage et son système de production extensif. La confusion générale qui entoure la propriété foncière agricole et l'instabilité qui en découle créent, par delà le monde agricole, une somme de problèmes qui non seulement déséquilibrent l'économie nationale mais aussi et surtout les structures sociales. C'est à cette périlleuse situation qu'il s'agit de répondre à travers la définition d'une nouvelle politique fondée sur la stabilité et la viabilité des exploitations et ayant pour objectifs :
1. L'encadrement et l'organisation de la fonction.
2. La stabilisation des populations rurales.
3. La construction d'unités économiques capables d'intégrer les innovations technologiques et les progrès biologiques.
4. La réponse aux besoins sans cesse croissants des populations.
5. Le développement d'une industrie agro-alimentaire dynamique.
6. La recherche de niches d'exportation possibles et réalisables.
Comme on peut le constater, la décision est d'abord politique. La mise en place des règles devant permettre de construire une agriculture moderne passe, outre une privatisation transparente, (ou des concessions de longue durée) par une implication permanente des services de l'Etat dans leurs missions régaliennes. Le contrôle de l'usage des terres, la protection de l'environnement, les protections phytosanitaires et zoosanitaires et l'encadrement de la profession ne devant être déléguées à aucune autre autorité.
L'état de sous développement qui caractérise notre agriculture est à ce point grave, que sans une vraie politique d'Etat débarrassée des pesanteurs idéologiques, il est illusoire de vouloir dynamiser un secteur avec des réformes détachées d'une stratégie plus globale. Fondamentalement, l'agriculture algérienne est caractérisée aujourd'hui par une somme de problèmes liés aussi bien aux conditions naturelles qu'à une désorganisation chronique.
1. La taille des exploitations (75% ont moins de 8 ha)
2. Plus de 50% des exploitations ne sont pas titrées et pour la plupart sont dans l'indivision.
3. La désertification, conséquence de l'inadaptation des systèmes de production, qui menace jusqu'aux terres telliennes.
4. La mise en valeur très largement en dessous du potentiel existant.
5. Le faible niveau d'encadrement.
6. L'inexistence d'un marché du foncier qui favorise les transactions occultes.
7. Des capacités d'irrigation très faibles.
Pour ce dernier point et à titre indicatif, notons que l'ensemble des terres irriguées ne représente pas plus de 7% de la surface agricole utile (350 000 ha, selon les sources du ministère de l'Agriculture) et que moins de 9000 ha sont équipés en système économisant l'eau. S'il faut signaler que des efforts ont été faits dans le domaine de la grande hydraulique, il reste cependant que l'incontournable intensification de notre agriculture est intimement dépendante de la densité des réseaux d'irrigation. Région fortement exposée aux risques de sécheresse, l'Algérie se doit de compenser, par une vraie politique de l'eau, une pluviométrie faible et irrégulière (seule la petite bande littorale est située au-dessus de l'isohyète 500 à 800 mm/an). Réhabilitation et construction de réseaux, formation et vulgarisation sur les techniques d'irrigation, multiplication d'ouvrages de moyenne et de petite hydraulique sont autant de chantiers qu'il faut prendre en charge pour permettre une augmentation de la productivité des terres. Le simple examen de cette caractérisation démontre que si le problème de la propriété foncière est encore une fois éludé, les sommes faramineuses injectées dans des «réformes spectacles» ne serviront qu'au développement de la corruption et du détournement, comme c'est le cas du scandale lié aux concessions agricoles. L'absence de titres de propriété, la non-identification des exploitations, la difficulté de mise en place de crédits bancaires, le manque d'études pour la définition de zones agro-pédologiques et l'inexistence de mécanismes d'appui pour les cultures, dites stratégiques, créent de fait un désordre budgétivore de nul effet.
A l'instar d'autres activités économiques, gagnées chaque jour davantage par la paralysie, le monde agricole appelle d'abord une décision politique.
L'assistanat, érigé en mode de gestion économique et social, a fait long feu. L'impatience des pans déclassés de la société fait irruption de manière violente et de plus en plus fréquemment. La manne financière actuelle et son effet soporifique risquent de n'être d'aucun secours à moyen terme. A la croisée de l'économie, du social et de l'aménagement du territoire, la crise de l'agriculture dévoile mieux que tous les autres secteurs l'impasse algérienne. Les conséquences multiformes que révèle le marasme agricole éclaire, a contrario, sur la multiplicité des décisions qu'appelle son émancipation. La solution ne peut être ni catégorielle ni conjoncturelle. Le déclin de notre agriculture est le témoin le plus sensible et le plus visible de l'absence de perspective nationale. La refonte de l'Etat ne peut être différée. C'est la seule question qui doit être à l'ordre du jour.


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