Le camping de Gounini, qui longe la RN11, en ce mois de juillet, fonctionne à 70% de ces capacités. On y trouve que des tentes. La location mensuelle d'une tente varie entre 28 000 DA et 37 000 DA. Les quelques tentes équipées ont été totalement louées au prix de 45 000 DA. Bien que les autorités locales aient décidé d'augmenter la location de cet espace paradisiaque, Akli a maintenu le prix de la location de la tente de l'année dernière pour ne pas frustrer ses clients potentiels, ses habitués. Cette année, il y a eu l'arrivée des estivants de Ksar El Boukhari et des jeunes scouts qui s'ajoutent aux nombreuse familles venues des wilayas de Médéa, Aïn Defla, Blida et Alger, pour séjourner dans ce camping. L'exploitant Gounini s'évertue à créer une animation pour les familles, en organisant des activités culturelles animées par un D.J. et des chanteurs chaâbi. Bien entendu, «Georges Brassens» est toujours un habitué des lieux. Il se produit avec sa guitare qui ne le quitte jamais, alors que le cheikh Mohamed Cherchali lui donne la réplique avec la musique châabi. Les «Gouninistes» ont l'habitude d'assister à ces spectacles depuis des années et voyagent au gré des rythmes musicaux et des poèmes. Cela n'empêche nullement quelques estivants à faire leur numéro pour détendre l'ambiance durant les soirées au sein du centre. La distribution est réglementée. Les campeurs bénéficient d'une disponibilité de l'eau pour une durée de 6 h et doivent par conséquent s'organiser en fonction des horaires affichés. La mer est propre. Les campeurs mordus de la pêche à la ligne ne s'en privent pas. Ils doivent «dévaler» 120 marches d'escaliers pour atteindre la plage, car le camping de Gounini est perché sur une falaise. Le coucher du soleil est un spectacle quotidien qui s'offre aux enfants accompagnés de leurs parents. Sous les pins d'Alep, une fraîcheur se dégage en cette période de grande chaleur. Des roseaux clôturent les tentes dans lesquelles sont entassés des enfants fatigués par les longues journées estivales. La musique raï se dégage de certaines tentes, créant ainsi une ambiance particulière. Des jeunes filles et garçons se baladent le long de l'allée principale du camping. Des éléments de l'ANP et ceux de la garde communale se trouvent là pour assurer la sécurité des familles venues se reposer à Gounini. Les habitués du camping préfèrent profiter de ces journées ensoleillées pour «cueillir» des oursins et se regrouper à l'ombre autour d'une grillade de sardines et pour une dégustation d'oursins, sous les éclats de rire. D'autres campeurs, moins nombreux, sont collés à un rocher avec leur canne à pêche pour tenter de réaliser l'exploit en décrochant un poisson pour leur déjeuner. La mer est claire, calme dévoilant ainsi la pureté du fond marin. Akli, le Kabyle au teint occidental, exploitant du camping, nous indique que les clients ne séjournent plus comme avant, ils ont réduit la durée à cause certainement des difficultés et la cherté de la vie. Mais voilà qu'une Française, venue de la région bretonne, se prénommant Delphine, accompagnée de Nawal, la faiseuse de thé, se dirige directement vers le petit magasin pour s'offrir une glace. «Vous avez de bonnes et délicieuses glaces ici, nous dit-elle, je passe quelques jours dans ce camping avec mes amis algériens. L'ambiance familiale est extraordinaire. Néanmoins, j'ai l'habitude de séjourner dans un camping, ailleurs on observe le silence, tandis qu'en Algérie, les campeurs s'amusent et font du bruit sans que personne intervienne. Mais je suis très à l'aise à Gounini, avec ses beaux paysages qui nous font rêver», conclut-elle. Gounini s'apprête à accueillir le mois d'août, beaucoup de juillettistes vont quitter le camping avec les larmes aux yeux comme à l'accoutumée, laissant derrière aux des souvenirs de vacances qui seront gravés dans leur esprit.
