Intitulé, Deux femmes, deux destins, le récit de Seddik Khodja nous fait voyager dans une période de l'histoire où la dignité consistait comme un «trésor» incontournable dans la société kabyle. Les faits remontent au milieu du XIXe siècle dans le douar de Béni Thour après une vendetta «tête pour tête», entre les familles kabyles des Ath Kaci et celle des Aït Larbi. Dans cette publication, chaque récit a un sens principal qui attire le lecteur. Ce sens-là ne peut être saisi par ce dernier qu'au fil des pages. C'est pour ces raisons narratives là, qui suivent une logique précise, que, sans doute, l'auteur, en écrivant son livre, essaie de faire durer le suspense jusqu'à la fin de son histoire. En somme, cela évite au personnage de perdre son pouvoir «magique» qui attache les lecteurs vers les faits racontés. Ainsi, on trouve que l'auteur décrit son univers romanesque avec un œil omniprésent qui voit tout, et avec une belle façon narrative qui capte l'attention. «Lounès, dernier mohican d'une famille décimée par la vendetta, se retrouve avec Meriem, la femme de son défunt frère, Rhalia la vierge et la petite orpheline. Zina. Rhalia est donnée au mariage à Azzouz. Une succession d'événements chaotiques et funestes, presque gouvernés par une immense main malicieuse, fait tomber sur le pauvre Lounès, malheur sur malheur ; Rhalia est répudiée, Lounès se ruine, se ruine une deuxième fois, et va en prison. A sa sortie, il tue Rhalia la répudiée pour l'honneur, car il la trouve enceinte d'un inconnu», tel est le résumé de l'histoire. D'autre part, l'auteur essaye également de lever le voile sur les myriades qui entourent le destin ou plutôt les destins des femmes offusquées par les conséquences des tabous dans une société «en vase clos». Notons enfin, que Saïd Seddik Khodja prépare un autre roman. Il s'agit du Petit Indigène, qui est actuellement en chantier.
