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“Pour Al Qaïda, la politique d'Obama est un signe de faiblesse”
Publié dans El Watan le 26 - 06 - 2009


– Que pensez-vous du discours d'Obama au Caire ?
– Obama s'est adressé aux musulmans comme un imam qui livre son prêche du vendredi. Son intervention n'est pas du tout politique. De belles paroles mais rien de concret. Il nous a expliqué sa position sur le gel de la colonisation des territoires palestiniens, sans dire comment il va intervenir dans ce dossier. Tout ce qu'il a évoqué était connu d'avance. Il ne nous a malheureusement pas expliqué comment il fera pour l'Irak, l'Afghanistan et la Palestine…
– Vous voulez dire qu'Obama fait du marketing…
– Disons que c'était une belle opération de relations publiques, mais la rue arabe n'est pas dupe. Le président américain parle au peuple musulman mais il traite toujours avec Hosni Moubarak, le roi Abdallah, des dictateurs malades, âgés et usés par le pouvoir.
– Que doit faire Obama? Quelle solution devrait-il proposer ?
– Il lui faudra tirer des enseignements des erreurs de la période Bush et rétablir une certaine justice mondiale et la bonne gouvernance dans le monde arabe. La logique sécuritaire a mené à l'impasse.
– En bref, il a du travail en vue…
– Son problème, c'est qu'il n'est pas un magicien. La rupture entre l'Occident et l'Orient est tellement consommée qu'il ne va rien changer à la donne. La preuve : en rendant publiques les pratiques de tortures américaines, il a choqué encore plus la jeunesse musulmane. Et certains ont rejoint les rangs d'Al Qaïda.
– Est-ce qu'avec l'arrivée d'Obama au pouvoir, Al Qaïda va chercher la paix avec l'Occident ?
– Bien sûr que non. Tant que les Américains occupent toujours les Lieux saints de l'Islam, en Arabie saoudite, Ben Laden ne baissera pas les armes, ni son discours de haine contre l'Occident. La naïveté du président Obama est totale sur ce dossier. Ce n'est pas en lançant un appel au dialogue avec le peuple musulman, en fermant Guantanamo et en dénonçant la politique de son prédécesseur qu'il va réussir à faire aimer l'Amérique dans le monde arabe. L'autre danger vient du fait qu'Obama a laissé tomber trop rapidement les politiques sécuritaires de George Bush. Washington desserre l'étau mais Ben Laden, lui, ne change rien à sa politique. Il est toujours dans la même logique de confrontation et de «Guerre sainte». Pour les stratèges d'Al Qaïda, la politique d'Obama est un signe de faiblesse. Ils comptent passer à l'action pour montrer leur détermination à mener la «Guerre sainte».
– Al Qaïda a donc de beaux jours devant elle…
– Ben Laden que j'ai rencontré à plusieurs reprises en Afghanistan m'a dit personnellement que le succès d'Al Qaïda a été d'attirer les Occidentaux en Afghanistan, en Irak et en Arabie saoudite. Il a gagné la guerre psychologique à cause de l'idiotie crasse des Occidentaux et des va-t-en-guerre comme Bush qui sont tombés dans le piège du tout sécuritaire.
– Quelle est la force d'Al Qaïda aujourd'hui ?
– Al Qaïda est plus puissante que vous ne l'imaginez. L'organisation n'a jamais été affaiblie. Son label a poussé un peu partout. Elle s'est reconstruite en Afghanistan où elle a trouvé refuge et elle est toujours puissante dans la région tribale entre l'Afghanistan et le Pakistan. Son alliance avec les talibans a été renforcée. Elle recrute toujours pour sa «Guerre sainte». Elle a rouvert des centres d'entraînement au Sahel comme en Afghanistan et au Pakistan. Elle est désormais
partout : en Somalie, en Afrique et en Irak. Elle récolte aussi beaucoup d'argent auprès de riches mécènes mais aussi dans les mosquées.
– Est-ce une menace pour les Occidentaux ?
– Le danger vient du fait que l'organisation a ouvert des filiales de la terreur un peu partout dans le monde. Aujourd'hui, Al Qaïda est présente en Afghanistan, au Pakistan, en Irak, en Syrie, en Algérie, en Europe. Elle profite des régimes faibles, comme au Soudan ou en Somalie, pour tisser sa toile. Elle est très mobile pour atteindre les capitales occidentales.
– Qui est menacé actuellement ?
– L'Europe est plus exposée que l'Amérique. L'Union européenne s'est engagée dans le projet de lancer une Union pour la Méditerranée pour mieux cerner les enjeux de la sécurité dans la région. L'Europe souhaite mieux contrôler les flux migratoires clandestins, utilisés également par les organisations de la mafia et par les terroristes. Mais dans les faits, l'idée est mort-née. Elle est morte après la position de l'Union européenne sur le dossier de Ghaza. Aujourd'hui, aucun pays arabe ne veut participer à ce projet. Et les pays arabes hésitent à collaborer avec les capitales occidentales dans la lutte antiterroriste.
– Manque de confiance ?
– Non. Le terrorisme est utilisé comme mode de pression diplomatique. Les dictatures du Sud ne supportent pas les discours sur les droits de l'homme et brandissent le terrorisme comme une anarchie globale qui risque de s'étendre aux démocraties du Nord. Avec pour conséquence que des Occidentaux préfèrent soutenir des présidents corrompus comme Asif Ali Zardari au Pakistan, Nouri al Maliki en Irak, Hosni Moubarak en Egypte… Des régimes totalitaires et clientélistes. Il y a aussi le Sahel, le Mali, le Tchad, la Mauritanie et la Somalie où le pouvoir est très contesté et où la guerre civile couve. Résultat, Al Qaïda vient s'installer pour recruter des agents et utilise ce terrain comme zone de guerre. Le problème est que ces pays faibles sont encouragés par les pays occidentaux… Aujourd'hui, l'Amérique a fabriqué en Irak un pays à sa botte, mais qui est devenu le terrain privilégié pour aller faire le «djihad». Il y a aussi le cas de la Somalie, devenue une base pour Al Qaïda. Si demain, le Soudan tombe, il sera aussi investi par l'organisation de Ben Laden.
– En conclusion, Ben Laden n'a jamais semblé aussi fort…
– Beaucoup de jeunes, dégoûtés par les mensonges de l'Occident et nourris par la haine de l'Amérique de Bush, rejoignent les camps d'entraînement d'Al Qaïda au Pakistan et en Afghanistan. L'organisation n'a jamais été aussi forte. Pour moi, Ben Laden est l'homme de la fracture entre l'Orient et l'Occident.
– Donc, la fin du terrorisme n'est pas pour demain ?
– Je n'aime pas jouer les oiseaux de mauvais augure. Mais il est clair que Ben Laden et les adeptes de la «Guerre sainte» ne vont pas baisser les armes ni chercher à dialoguer avec Barack Obama. Tant que le monde musulman est dirigé par des marionnettes aux mains de Washington, tant qu'Israël tue les Palestiniens, tant que les puissantes démocraties veulent imposer leur logique et leur domination, Al Qaïda recrutera facilement des bombes humaines. Il y a eu trop de mensonges dans la guerre contre le terrorisme.
|Bio express|
|Avec le Britannique Robert Fisk (The Independant), le Palestinien Abdel Bari Atwan est l'un des rares journalistes à avoir rencontré et interviewé Ben Laden en Afghanistan. Considéré comme l'un des plus grands éditorialistes de la presse arabe, il est également auteur d'ouvrages de référence sur le terrorisme. Il a été lauréat du Prix britannique de la Communication culturelle Nord-Sud, en 2003 aux côtés de Ignacio Ramonet, l'ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique.|


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