Le ministre de la Santé, Mokhtar Hasbellaoui, a effectué, mardi, une visite dans la wilaya d'Oum El Bouaghi pour «prendre le pouls» de son secteur dans cette région. Il faut dire que cette dernière souffre énormément en matière de prise en charge médicale malgré un grand nombre de structures hospitalières. Le premier point a concerné la grande agglomération de Aïn Beïda, qui compte plus de 200 000 habitants. Le ministre a procédé à l'inauguration d'une polyclinique à la cité Baïdha Saghiri, qui regroupe plusieurs quartiers situés au nord de la ville. La délégation ministérielle s'est rendue ensuite à l'hôpital Mohamed Boumali, spécialisé dans la prise en charge des parturientes et des enfants. C'est le plus ancien hôpital de la région, qui a été réhabilité après de longues années de fermeture. Bien que nouvellement équipé pour assurer une prise en charge efficace, l'hôpital est confronté au manque de médecins spécialistes, notamment les gynécologues. Les parturientes, dont l'accouchement s'avère difficile, sont généralement orientées vers les établissements privés pour y subir une césarienne. Qu'en est-il de l'autre hôpital de la ville, qui accueille tous les autres malades ? Certes, plusieurs spécialistes existent dans cet établissement, mais le personnel médical est souvent, pour ne pas dire toujours, obligé d'orienter les malades, qui pour des analyses, qui pour un scanner ou une IRM. Le scanner de cet hôpital, qui a coûté au Trésor public plusieurs milliards de centimes, est malheureusement tombé en panne. Le ministre n'a pas manqué de visiter le chantier de l'institut paramédical, conçu pour accueillir 300 stagiaires. Limitrophe de l'hôpital Zerdani Salah, ledit établissement fait partie du programme du développement des Hauts-Plateaux lancé en 2007. Le chef-lieu de wilaya, qui dispose de deux hôpitaux, souffre lui aussi du manque de certaines spécialités, à l'instar des autres villes de la wilaya, tant à l'est qu'à l'ouest. Justement, de ce côté de la wilaya, des villes comme Aïn M'lila et Aïn Fakroun attendent depuis des années que leur soient livrées les nouvelles structures hospitalières, un hôpital de 240 et un autre de 120 lits. L'ancien établissement hospitalier de Aïn M'lila a été conçu en préfabriqué depuis plus de quarante ans, ce qui a nécessité la programmation d'un nouvel établissement juste à proximité. A signaler que le ministre a inauguré un centre d'hémodialyse pour la ville de Aïn Fakroun où on compte un grand nombre d'insuffisants rénaux. Une vingtaine de générateurs viennent d'être réceptionnés. Ce qui augure d'une prise en charge efficace et aussi d'éviter aux malades des déplacements douloureux vers les autres centres de la région. Tout compte fait, la wilaya d'Oum El Bouaghi est en attente d'autres réalisations, comme d'un sanatorium et d'un CAC, d'autant que de nombreux malades atteints de différents cancers sollicitent les services des CHU de Constantine, de Batna ou même d'Alger. Nul n'ignore que beaucoup de malades se dirigent vers le pays voisin pour recevoir des soins ou subir une intervention lourde. Pourtant, nos médecins spécialistes ne manquent pas de compétence. Pourquoi aller chercher ailleurs ce qu'on peut leur procurer ici. Les malades ont-ils perdu confiance dans notre secteur de santé?