On dénombre déjà une superficie de 586 ha qui a été ravagée par les flammes depuis le début de la saison estivale, et ce, en-dehors des derniers feux qui se sont déclarés cette semaine dans la partie nord de Médéa. Sur cette superficie (586 ha), 221,36 ha sont des forêts, 40 ha des maquis, 191,5 ha des broussailles et 133 ha d'autres espèces (arbres fruitiers et récoltes de céréales). C'est un chiffre lourd de sens qu'on ne peut comparer à celui de l'été passé dont la superficie brûlée n'a pas dépassé 43 ha pour la même période. Toutes les hypothèses sont susceptibles d'être avancées ; s'agit-il d'actes criminels ou simplement d'incendies dus à la vague de chaleur qui s'est abattue sur la région de Médéa, aidée sans doute par une baisse de vigilance des services concernés ? Les trois importantes daïras possédant de denses forêts ont été touchées par des foyers de feu intense, il s'agit d'El Omaria (163 ha), Tablat (139) et Ouled Antar (110). Les espèces de plantes calcinées dans ces lieux sont le pin d'Alep, le chêne vert, le filaire et l'oléastre. Les villages mitoyens avec les endroits où se sont déclarés ces incendies ont vécu, particulièrement ces derniers jours, l'enfer par une lourde atmosphère pleine d'air enfumé et une odeur de bois calciné qui a énormément gêné les habitants de ces localités, surtout les personnes vulnérables ayant des troubles et des insuffisances respiratoires. Des efforts considérables ont été mobilisés pour venir à bout de ces foyers parsemés à travers différentes localités de la wilaya. Les sapeurs-pompiers, malgré le carême et la canicule, avec le concours des gardes forestiers, des riverains, des agents des APC limitrophes et des gendarmes, ont pu, après une lutte acharnée, maîtriser la propagation de ces foyers d'incendie. Mais le danger d'un nouveau départ d'autres foyers d'incendie plane toujours en cette saison des feux sur le patrimoine forestier du nord de la wilaya, qui s'étend sur une superficie de plus de 142 000 ha dont la surveillance est presque impossible par la fréquentation sans cesse des riverains qui tirent leur principale ressource de la forêt en pratiquant l'élevage, le pacage et la fabrication du charbon.
