Le patrimoine immobilier de la ville d'Aïn Beïda, dont la construction remonte à la fin du 19ème siècle subit un coup de vieux, faute de travaux de réhabilitation et de restauration, comme cela se fait dans les autres villes du pays. L'exemple des édifices du centre-ville, à l'instar de l'ancienne banque d'Algérie, convertie en hôtel des finances, puis désaffecté pour servir aux services financiers de la commune, est édifiant à plus d'un titre. La façade principale de la bâtisse ne paie pas de mine, au vu de l'effet ravageur du temps, en plus du manque flagrant d'entretien. Il y a une année, la municipalité de la ville a entrepris des travaux de restauration au niveau de l'ex-hôtel de ville, puis de l'ancien presbytère. Reste l'ex-tribunal d'instance qui est dans un état de délabrement avancé. Les risques d'écroulement restent latents. Selon un cadre de l'APC, une commission a été sollicitée pour établir une fiche technique en vue de sa réfection, mais l'édifice a subi des dégradations et ne peut plus être réhabilité. Que faire dans ce cas de figure ? Une seule alternative s'offre à la municipalité et qui consiste à le démolir pour en ériger un nouveau, en respectant l'architecture originelle. Chose qui devait concerner aussi les anciennes bâtisses sises dans la rue du 1er Novembre et qui remontent toutes au 19ème siècle. Mais qu'en est-il du marché couvert, transformé en Souk El Fellah, avant d'être abandonné à son triste sort ? L'édifice en question a subi des transformations architecturales qui l'ont complètement dénaturé. Mais ce que les citoyens de la ville déplorent par-dessus tout c'est la démolition du fort des Spahis, appelé Bordj El Commanda, dont la construction remonte aux années 1840, lors de la conquête du pays par le colonisateur français et en lieu et place, les autorités ont édifié un bureau de poste. Il n'en demeure pas moins que la réhabilitation du patrimoine immobilier compris dans le carré romain est d'une importance capitale pour préserver un pan historique de la ville des Haracta, comme souhaité par les intellectuels de la cité.