Il a reçu, la semaine dernière, le prestigieux «The Queen's Awards to Enterprise», une distinction qui récompense «les entrepreneurs dans les catégories de l'innovation, du développement durable et du commerce international. Les lauréats sont primés pour leur remarquable rôle dans la promotion d'entreprises grâce à leurs compétences. Abdelhamid Guedroudj a été primé par la Reine Elizabeth II pour le succès de son entreprise en termes notamment d'innovation et de contribution au développement durable», lit-on dans le tabloïde anglais, le Daily News. Cette distinction, Abdelhamid la doit à Petroleum Experts Limited, une entreprise qu'il a créée en Ecosse, en 1990, pour développer «des programmes et logiciels pour la gestion des champs pétroliers et gaziers». Petroleum Experts Limited a enregistré, ces dernières années, une fulgurante expansion en devenant une référence mondiale dans la technologie informatique en relation avec le monde des hydrocarbures. Elle occupe une place de choix en Europe, en Amérique du Nord et en Afrique. Selon une dépêche de l'APS, l'entreprise de Gudroudj «a enregistré ces six dernières années, une croissance des ventes à l'étranger de 126%». L'agence de presse révèle également que Guedroudj n'est pas à sa première distinction, puisque «En 2011 déjà, il a obtenu le Prix de la meilleure innovation au Royaume-Uni pour les compagnies privées, en 2010 celui de l'entreprise de l'année en Ecosse et en 2009, le Prix de la meilleure entreprise en Ecosse». Pour revenir à Abdelhamid, l'enfant skikdi, il est né en 1954 à la Place Lambert. Fils de Messaoud Guedroudj et de Sakina Deli-Chaouch ; il grandit avec ses quatre frères et une sœur unique dans une ambiance particulière vu que son père était l'une des figures les plus emblématiques et des plus actives du nationalisme. Abdelhamid entre d'abord à l'école St-Paul (l'école des frères) et passe son enfance entre la rigueur de frère Charles et la librairie familiale que tenait son père aux Arcades. C'est finalement en 1966 que la famille quitte Skikda pour s'installer à Alger. Abdelhamid poursuivra ses études au lycée El Idrissi et obtient son BAC avec une mention spéciale lui permettant de bénéficier d'une bourse d'étude en Angleterre. Une fois son passage aux universités anglaises parachevé par de solides diplômes, Abdelhamid rentre au courant des années 1970 au pays pour passer son service national. Voulant faire bénéficier son pays de son savoir, il accepte un poste d'emploi à la CNAN. «Il n'a pas tardé à comprendre qu'il n'apportera rien de nouveau. Il a compris le ‘système' comme on dit chez nous alors il a refusé de finir ses jours dans la paperasse et a préféré émigrer en Angleterre pour assouvir sa passion pour le savoir et l'innovation», témoigne un de ses proches. Il reste à mentionner que la reconnaissance faite à Abdelhamid, loin de tout aspect protocolaire, vient surtout comme une continuité toute naturelle au travail de son père, feu Messaoud Guedroudj membre du comité central du MTLD avant de rejoindre le FLN en 1955 pour devenir responsable de la wilaya du nord de la France puis du centre. Il était très estimé à Skikda au point de susciter une grande manifestation le 25 octobre 1952 quand des milliers de personnes manifestèrent suite à son arrestation par la police coloniale. Messaoud Guedroudj avec les Ali Tebbouche, Mohamed Djemai et Ahmed Hamrelaïn représentaient une véritable cheville ouvrière du nationalisme à Skikda. D'ailleurs c'est lui qui parviendra à enrôler les Laïfa ‘Tonton', Boudoukhana et d'autres jeunes de l'époque.