Ouuuf ! Mon Dieu, que c'était beau ! Finalement, les Algériens savent jouer au foot et même à la perfection. Hein, Vahid… Les Sud-Coréens ne sont pas meilleurs que nous, pas plus que les Russes d'ailleurs. En jouant notre football fait de courtes et rapides passes et en y mettant du cœur, il n'est pas facile d'arrêter nos valeureux Verts. Ce n'est ni une question de niveau ni un déficit de créativité du joueur algérien. Le talent est là et la grinta aussi. Il n' y a que Vahid Halilhodzic qui refuse d'accepter cette évidente remise à niveau de l'équipe algérienne, composée de joueurs aguerris dans les championnats européens. Rares sont les compatriotes qui ont douté de la performance des coéquipiers de Feghouli bien avant cette Coupe du monde. Ils savent qu'il y a de la qualité et même de la grande qualité dans ce groupe. Il faut être un fieffé peureux pour croire que ces Fennecs-là n'allaient être que du beau gibier pour les Belges, les Russes et les Coréens. C'est méconnaître la psychologie du joueur algérien, qui se manifeste au moment où on l'attend le moins. Souvenons-nous du match épique contre la RFA, en 1982, ou encore de la mémorable épopée d'Omdurman en 2009. Assurément, coach Vahid n'est pas un bon élève. Après trois années passées à la tête des Verts, il n'a pas encore saisi les ressorts mentaux de notre sélection. Il ne s'est pas rendu compte des méfaits de ses tactiques de jeu tout juste suffisantes pour battre le Rwanda, la Gambie ou encore la Guinée. Mais face à des sélections mieux outillées techniquement, il n'a jamais trouvé la recette du succès. De la CAN ratée en Afrique du Sud au barrage terrifiant contre le Burkina Faso en passant par sa première défaite contre le Mali à Ouaga, Vahid aura échoué sur toute la ligne. Son charisme et son caractère dur à cuire ne se sont jamais vérifiés sur le terrain. Il a par contre transmis cette peur de mal faire à tous les joueurs, au point de les avoir complètement inhibés. Voir Feghouli évoluer en arrière-droit contre les Belges et Mahrez en arrière-gauche fut un choc pour tout Algérien féru du beau jeu. Un gros gâchis. Faut-il, alors, aimer Vahid ? Sans doute que son accent est amusant… Que ses origines bosniennes le rendent attachant, bien qu'il veuille justement détacher le football algérien de sa technique. Mais en tant que coach, il devrait être le premier à faire son mea culpa en ce lendemain d'une brillante prestation des Verts en terre brésilienne. Il doit reconnaître que s'il a gagné ce match contre les Sud-Coréens, c'est tout simplement par ce qu'il a joué comme le lui ont conseillé «les 40 millions de sélectionneurs». Ce cinglant 4 à 1 est une révolte des joueurs contre une stratégie de jeu ultradéfensive pas très algérienne. Tout le monde réclamait le duo Djabou-Brahimi après le non-match contre la Belgique. Le résultat, on l'a vu dimanche soir… «Le joueur de dix minutes» a fait sensation, alors que l'artiste de Grenade a éclaboussé de sa classe une équipe algérienne étincelante. Ce fut une ode au beau jeu. Le une-deux de Feghouli-Brahimi ponctué par un quatrième but a été salué comme «un but de jeu vidéo» par le phénomène Ronaldo. Michael Owen, lui, a tweeté ceci : «L'un des meilleurs matchs de ce Mondial. Cette équipe algérienne est impressionnante ! » Tous les Algériens pensent la même chose. Faut espérer que Vahid changera, lui aussi, d'avis. Surtout contre les Russes.