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Abderrahmane Benkhalfa. Expert financier : «Un seul instrument ne produit pas d'effet dans une bancarisation»
Publié dans El Watan le 03 - 01 - 2019

La Banque d'Algérie vient de fixer les conditions d'exercice des opérations de la finance islamique. Pensez-vous que cela puisse constituer un prélude au développement de ce type particulier de finance, qui représente moins de 3% du chiffre d'affaires global du marché bancaire ?
D'abord, il y a une demande qui est exprimée depuis longtemps sur la base de convictions personnelles, considérant que le taux d'intérêt est suspect du point de vue de sa proximité avec le riba (l'usure). Des dizaines de milliers de particuliers et d'entreprises, pour des convictions personnelles, sont mal à l'aise, lorsque les pratiques bancaires sont assorties d'un taux d'intérêt fixe. C'est un marché, il faut à un moment ou un autre y répondre. Jusqu'à présent, nous avons deux banques (El Baraka et Essalem) qui fonctionnent très bien. Nous avons aussi un débat national sur cette finance, qu'on appelle aussi finance participative pas seulement chez nous, mais aussi ailleurs.
Le règlement de la Banque d'Algérie est équilibré et lève une contrainte de base, qui concerne aussi bien les établissements financiers que les services bancaires ainsi que la finance de marché avec les sukuk. L'ingénierie de la finance islamique ou participative s'est beaucoup développée et elle a maintenant apporté une valeur ajoutée à la finance mondiale. Donc, c'est sûr, ce texte de la Banque d'Algérie va permettre un développement de cette finance, sous deux conditions.
Peut-on savoir lesquelles ?
La première condition, c'est que les établissements financiers placent ce type de produit parmi leurs priorités. Actuellement, nous avons deux grands problèmes dans notre système bancaire : le développement de la gamme de produits et le développement de la banque électronique et à distance (paiement électronique, traitement des transactions à distance et retraits déplacés). Ce sont deux maillons importants de la modernisation bancaire. C'est d'ailleurs cela – la finance islamique, d'un côté et les transactions électroniques, de l'autre – qui permettra demain de faire un saut dans la bancarisation des ressources financières, dont des milliards restent en dehors du circuit bancaire.
La deuxième condition concerne la mise en place rapide des organes de conformité et de contrôle. Nous ne devrions pas encore tergiverser sur cette forme de finance encore longtemps. Il se trouve, chez nous en Algérie, que la finance islamique viendra conforter une bancarisation existante. Les deux canaux, qui sont les finances classique et islamique, permettront d'élargir la bancarisation dont le taux demeure faible. La banque participative et islamique en Algérie n'affronte pas la banque classique et inversement. Nous sommes dans un pays où les deux peuvent coexister. La première s'est développée et la seconde doit se développer aussi largement que la première. Ensemble, les deux banques doivent évoluer, parce que nous avons une couverture insuffisante.
La Banque d'Algérie évoquait le phénomène persistant de la sous-bancarisation. Pensez-vous que l'essor de la finance islamique pourrait constituer un outil efficace pour capter l'épargne des agents économiques thésaurisée et qui se trouve en dehors du circuit bancaire ?
L'argent qui circule en dehors des banques, ce n'est pas seulement l'argent thésaurisé. C'est aussi beaucoup d'argent qui ne circule pas par les réseaux bancaires, c'est-à-dire tous les paiements cash, qui se font pratiquement en dehors du circuit bancaire. Ce n'est pas de l'argent blanchi, mais de l'argent sain qui fait partie d'un mouvement commercial. Pour différentes raisons, y compris les lourdeurs procédurales des transactions bancaires, il reste en dehors des circuits bancaires. Donc, la finance islamique vient ouvrir un nouveau créneau, mais elle ne suffit pas. Elle fait partie d'un package.
Il faut en même temps que les banques se modernisent dans leurs relations avec les clients, qu'elles travaillent à distance, que les règlements électroniques s'introduisent, y compris avec la confiance des commerçants, que les réseaux bancaires physiques s'étendent, que les capitaux des banques ne laissent pas une seule source, les capitaux privés d'un côté et les capitaux publics de l'autre. Il ne faut pas s'attendre à ce qu'un seul instrument produise des effets dans une bancarisation. Elle doit être dans une réforme multi-canal et cette réforme a pris du recul. Si les circuits bancaires et le marché financier aussi restent à ce niveau, cela freinerait l'économie réelle et la diversification de l'économie.
Les années à venir, il faudra qu'on accorde la même importance au développement de l'industrie et de l'agriculture qu'on donne à la modernisation des circuits bancaires et financiers, à l'ouverture du marché financier par tous les moyens, y compris en changeant la gouvernance actuelle des grands ensembles économiques.


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