C'est ce qu'a décidé l'assemblée générale tenue le à Rome le 13 octobre à l'occasion de la 5ème conférence Dii. Desertec va se transformer dès la fin 2014 en prestataire de service et aura pour mission capitale d'accompagner ses actionnaires dans la réalisation de projets en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Sur les 20 actionnaires présents à l'AG, seuls trois ont renouvelé leur adhésion, à savoir ACWA Power (Arabie Saoudite), RWE (Allemagne) et le nouveau arrivé SGCC (Chine). A son début, Dii comptait une quarantaine d'actionnaires à parts égales cotisant à hauteur de 125 000 dollars par an. Cette transformation s'explique selon le président directeur général de Dii, Paul van Son par un besoin de s'adapter à une nouvelle demande. Par ailleurs, le report à 2030 d'un projet d'interconnexion électrique avec l'Afrique du nord décidé en septembre par l'autorité européenne de l'électricité (ENTSO-E) a été vivement critiqué par Dii. Cette décision intervient au moment ou « DII promeut un projet gigantesque de développement d'énergies renouvelables au Grand Sahara où d'importantes capacités de production renouvelables pourraient être installées afin de couvrir la demande croissante en Afrique du Nord mais, ce projet qui bute devant les réticences politiques des pays de la région, notamment l'Algérie et que l'ENTSO-E vient de saquer », écrit la fondation dans un communiqué, parvenu à notre rédaction. Cette décision est « décourageante » pour « les pays d'Afrique du Nord qui se sont fortement engagés dans des projets de réforme de leur marché de l'électricité et d'intégration régionale des systèmes en visant une intégration au marché européen », selon la fondation. A son lancement, ce projet Desertec avait pour objectif d'assurer la diversification des approvisionnements énergétiques européens à partir d'énergies renouvelables. Son ambition était de couvrir près de 17% des besoins en électricité de l'Europe à partir de 2050 en connectant plusieurs grandes centrales solaires thermodynamiques au réseau de distribution d'électricité qui alimente l'Europe, mais aussi l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Selon un rapport de la Fondation Dii, les importations d'électricité renouvelable depuis la région MENA pourraient aider à l'Europe d'économiser près de 33 milliards d'euros par an, soit 30 euros par MWh d'électricité importée. En cinq années d'existence Desertec a permis la réalisation de 70 projets, selon la fondation.