Benboulaïd qui avait quitté les Aurès quelques semaines plutôt, était de retour d'une mission pour ramener des armes acheminés de la Libye à partir de l'Egypte. Selon les détails rapportés par la Dépêche de Constantine du dimanche 13 février 1955, tout a commencé le jeudi 10 février à Bengardane, dans le sud de la Tunisie. A l'arrivée de l'autocar de Gabes, Mostefa Benboulaïd et son compagnon Amar Ben Mohamed Ferchichi, suspectés par un agent au poste de contrôle, furent interpellés pour vérification de leurs identités. Sentant qu'ils allaient être débusqués, et peu avant l'arrivée au bureau des affaires indigènes, l'un d'eux, qui est probablement Benboulaïd, selon certaines sources, abattit le soldat d'un coup de pistolet et prit la fuite avec son acolyte. L'alerte fut donnée, et une patrouille sortit à leur poursuite. Les deux fugitifs seront arrêtés dans la matinée de vendredi 11 février près de la frontière libyenne. C'est le commissaire de surveillance du territoire de Gabes, en possession de renseignement des services français, qui réussit à identifier Benboulaid. Une fois la nouvelle connue, les autorités judiciaires du département de Constantine ont chargé le commissaire Courrieu de la police judiciaire de Batna de partir aussitôt pour Tunis pour les procédures d'identification. L'information, officiellement confirmée, a fait le tour des rédactions où elle avait fait la Une des journaux de l'époque. Transféré à Constantine, Mostefa Benboulaïd avait comparu devant le tribunal permanent des forces armées où il avait été condamné à la peine de mort. Il sera incarcéré à la prison du Coudiat où il ne restera que quelques mois. Après une longue et minutieuse préparation, Benboulaïd réussira le jeudi 10 novembre 1955, avec 10 autres condamnés à mort. Comme son arrestation en Tunisie, son évasion de la prison du Coudiat restera l'une des plus spectaculaires dans l'histoire de la guerre d'Algérie.