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Retour sur l'histoire d'El Hocine Moula Chekfa
Publié dans El Watan le 04 - 05 - 2015

Ce samedi après-midi, la salle de conférences était bien pleine de monde venu écouter Hosni Kitouni, invité par l'association des gloires du passé et du patrimoine de la wilaya de Jijel qui a organisé cette rencontre en collaboration avec l'APC de Chekfa. Le thème retenu parlait d'un illustre «rebelle» de cette région de Chekfa, en la personne d'El Hocine Moula Chekfa, qui a mené en compagnie de son cousin Mohamed Ben Fiala une insurrection en 1871 dans la Kabylie orientale (qui va de Ziama Mansouriah aux mont de l'Edough). Avant d'entrer dans le vif du sujet, le conférencier, qui a consigné ses travaux dans un livre1, est revenu sur l'histoire de la région de Jijel, cette Kabylie orientale, la terre des kabaïles El Hadra (en référence à la civilisation et l'urbanité), berbères arabisés par opposition, a-t-il précisé, aux kabaile Ennighass (Grande Kabylie), réputés totalement berbérophones.
Néanmoins, il ne manquera pas d'avertir sur les erreurs qu'ont fait les Français sur nous, et plaidera pour une utilisation de l'histoire pour unir et non pour diviser, comme cela a été utilisé à d'autres fins, et surtout pas comme une marchandise où tout un chacun se plaise à se noyer dans l'éternel «Moi j'ai fait, toi tu n'as pas fait» parce que, précisera-t-il, la question dépasse les personnes.
A cet effet, il insistera sur le document et les témoignages opposés – qui restent des avis de leurs auteurs – pour se baser dans le travail sur l'histoire. Le conférencier s'étonnera que la richesse historique de la région, qui puise ses racines dans un passé très lointain, n'ait pas fait l'objet de grands travaux de recherche pour dépoussiérer la multitude de civilisations encore inconnues et qui s'y sont développées dans plusieurs contrées dans la région, et ne pas se contenter des écrits de ceux qui nous ont qualifiés simplement de «sauvages». «Rien qu'à Chekfa, une nécropole libyque a été mise à jour par les Français», dira Kitouni qui ajoutera que «cela prouve que vos aïeux sont des amazighs».
L'orateur se posera la question pour savoir ce qui a bien pu se passer pour qu'on passe ici à l'arabe dans une région limitée à l'ouest par la Kabylie et vers le sud-est par les Aures, tous deux berbérophones. Qu'est-ce qui a fait ces différences urbanistiques, culturelles et folkloriques ? Pour l'invité, c'est clair, la situation n'a pas toujours été ainsi.
Pour preuve, il rappellera les témoignages du chroniqueur espagnol du 16ème siècle Luis Del Mármol Carvajal qui parlait de 40.000 personnes pouvant prendre les armes. Une explication au silence historique de près de trois siècles pourrait être liée à l'apparition de la dynastie Fatimide en Petite Kabylie. Une dynastie d'essence chiite – ce qui n'était pas apprécié, précisera l'orateur – qui a par la suite conquis l'Egypte, la Sicile et une partie du Moyen-Orient. La région s'est complètement vidée avec le départ des fatimides. A la même période, un mouvement maraboutique arrivant du Maroc a déferlé sur la région.
Une révolte dans toute la Kabylie orientale
El Hocine Moula Chekfa est le descendant d'un de ses arrivants: Sidi Ahmed El Abed, dont l'embarcation est venue s'échouer sur le rivage de l'oued El Kébir et qui s'est établi à Beni Hbibi (à une quinzaine de kilomètres, à vol d'oiseau, à l'Est de Chekfa). Le conférencier terminera avec l'insurrection, menée par El Hocine Moula Chekfa en 1871 sur les conseils de son cousin Mohamed Ben Fiala, qui a touché toute la Kabylie orientale. Le pieu Ben Fiala a proposé à El Hocine de prendre la tête de l'insurrection déjà en marche, alors qu'il se trouvait en résidence surveillée à Mila.
L'un des points ayant concouru au relatif succès de cette insurrection, est le concours de la confrérie Rahmania, «une des seules, algérienne d'origine» qui activait au secret avec une «similitude avec les méthodes du FLN/ALN durant la guerre de libération». Le 20 juin 1871, il réussit à tromper la vigilance de ses geôliers et rejoindre le mouvement insurrectionnel qu'il dirigera. Deux mois plus tard, soit le 21 juin, El Hocine Moula Chekfa et Mohamed Ben Fiala se rendent à El Aroussa (El Ancer), selon la presse de l'époque, alors que la mémoire populaire, écrira Kitouni, soutient qu'ils auraient été arrêtés dans la maison de Ben Fiala à Beni Hbibi. A l'issue d'un procès ayant regroupé 213 prévenus, El Hocine Moula Chekfa et Mohamed Ben Fiala sont condamnés par la Cour d'assises de Constantine, à la peine capitale qui sera commuée en travaux forcés à perpétuité avec déportation en Nouvelle Calédonie.
Transférés en 1874 à fort Quelern près de Brest. Epuisé, malade, Mohamed Ben Fiala meurt le 12 mars 1874 et El Hocine ne tardera pas à le rejoindre le 20 avril de la même année. A la fin, Kitouni regrettera que les Français aient «détruits tous les vestiges pour qu'ils ne parlent plus. Ils nous ont considérés comme des barbares pour justifier qu'ils sont venus en civilisateurs», et d'appeler à la «décolonisation de l'histoire».
1 – Hosni Kitouni, «La Kabylie orientale dans l'histoire»
L'Harmattan et Casbah éditions 2013.


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