Ce dernier, qui n'avait pas d'arme personnelle, a exploité la séance du salut de l'hymne national pour poignarder un soldat et lui arracher son arme. L'agresseur a ensuite ouvert le feu sur son colonel et arrosé tout le régiment, tirant dans le tas. Le colonel et six soldats ont été touchés de plein fouet et ont tous succombé à l'hôpital militaire où ils ont été transportés. Un autre soldat a été grièvement blessé, son pronostic vital est entamé. Pour sa part, l'agresseur a été tué dans la riposte des autres soldats à ses tirs. Dix autres militaires sont blessés. Mais leurs jours ne sont pas en danger. Pendant la conférence de presse pour évoquer ce grave incident, le porte-parole du ministère de la Défense, Belhassen Oueslati, a précisé que le sergent-chef, qui a commis la tuerie, était interdit de port d'arme et vivait des problèmes familiaux. Radio Shems FM dit même qu'il vient de divorcer. Concernant l'éventuel lien avec des terroristes, Belhassen Oueslati a nié une telle éventualité, ainsi que les rumeurs disant que l'agresseur ait des contacts en Syrie. «A ce niveau de l'enquête, la piste terroriste est écartée, aussi bien que le fait que l'agresseur ait des troubles psychiques», a affirmé le porte-parole. Des craintes et des questions Suite aux diverses attaques terroristes enregistrées en Tunisie, notamment celle du Bardo du 18 mars dernier qui a engendré 23 décès, la piste terroriste est toujours la première à être évoquée chaque fois qu'il y a des coups de feu. La Toile s'est donc enflammée de scénarios terroristes dès la publication des premières informations. Ce qui a poussé le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Mohamed Ali Aroui, à intervenir dans les médias pour préciser qu'il n'y avait pas d'échange intense de coups de feu entre un groupe de terroristes et des forces de sécurité. «L'incident s'est déroulé à l'intérieur d'une caserne», a-t-il insisté. La ville de Tunis et notamment la région du Bardo ont vécu le renforcement du dispositif sécuritaire, avec un encerclement total de la caserne où a eu lieu l'incident et le contrôle systématique des voitures suspectes. «Ce sont des mesures préventives pour éviter des complicités éventuelles de l'agresseur, tant que l'enquête n'est pas bouclée», explique-t-on dans les sphères sécuritaires. Ce grave incident complique davantage les spéculations sur la situation sécuritaire en Tunisie, surtout qu'il survient au sein de l'institution militaire.