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Origines controversées, parcours atypique
Publié dans El Watan le 11 - 06 - 2015

Le président en exercice du Sénat est fidèle à lui-même, il ne déroge jamais à sa règle de conduite qui lui a ouvert le chemin vers les cimes de l'Etat. Bensalah a certainement reçu le coup de téléphone qui lui a fait savoir que sa «mission» à la tête du RND était terminée, mais il met les formes en disant avoir pris le temps de réfléchir et de comprendre ce qui se passait autour de lui, d'écouter les cadres et les militants du parti avant de décider de se retirer pour laisser la place à un autre cadre.
Ainsi, Bensalah s'en va sans fracas, sans faire de vagues. Ça c'est lui : il répond présent lorsqu'on le sollicite, il débarrasse le plancher quand on le lui demande. Se rendre utile au moment opportun, c'est ce qu'il sait faire, lui qui ne s'exprime que rarement sur des questions liées à la gestion des affaires de l'Etat et souvent à partir du perchoir du Conseil de la nation où il officie depuis 2002, après le décès de Mohamed Cherif Messaadia.
Le moment le plus prolifique pour le président du Sénat a été les mois qui ont précédé la dernière élection présidentielle. Bensalah marqua d'abord son option pour un quatrième mandat de Bouteflika. Fait rare dans sa carrière, il multiplia les sorties médiatiques, au départ pour rassurer sur la santé du chef de l'Etat que d'aucuns voyaient comme handicapante pour postuler à la magistrature suprême, ensuite pour s'attaquer aux médias et à certaines parties qu'il pensait lui être hostiles.
S'agissait-il d'un rôle qu'il a voulu lui-même se donner ou d'une mission dont il était chargé ? Bensalah devait soutenir celui qui l'a placé à la tête du Conseil de la nation et qui l'a maintenu à ce poste depuis 13 ans. Abdelkader Bensalah, que les circonstances – la contestation dont a fait l'objet l'ancien chef de gouvernement, Ahmed Ouyahia – ont placé à la tête du RND, a d'ailleurs laissé les choses en l'état au sein du parti de l'administration. Il a joué à l'équilibriste entre les deux parties qui s'y affrontaient.
Appelé par les cadres du RND pour gérer une transition, il a fini par être confirmé à son poste. Sans pouvoir résoudre la crise au RND, il l'a perpétuée jusqu'à sa démission, début juin, sans aucune opposition. Le fait que Bensalah tienne «le bâton par le milieu» mécontente les cadres qui n'hésitent pas à souligner son «manque de courage et de sincérité». Nul parmi ceux qui l'ont côtoyé «ne se souvient avoir vu le président du Sénat défendre un point de vue qui soit le sien propre ni même prendre une quelconque initiative en tant qu'homme politique qu'il prétend être». «Il a toujours obéi à un agenda conçu par d'autres», disent-ils.
Le secret de son ascension est en fait dans sa docilité. Même s'il s'en est défendu dans une interview accordée au quotidien El Khabar, soutenant être Algérien à part entière, le doute persiste sur sa nationalité d'origine. Est-il vraiment Marocain comme l'a mentionné le journaliste Mohamed Sifaoui, qui a remis en cause sa nationalité algérienne d'origine ? «Il se serait naturalisé en septembre 1965.» Selon l'auteur du pamphlet, Bouteflika, ses parrains et ses larbins, Abdelkader Bensalah serait de parents marocains.
Officiellement, il est né le 24 novembre 1941 à Fellaoucen, dans la wilaya de Tlemcen (Algérie). Sa biographie affichée sur les différents sites des institutions qu'il a dirigées ne donne aucun détail sur sa filiation. S'il était de parents marocains, comment a-t-il pu alors gravir la hiérarchie politique jusqu'à devenir le deuxième homme de l'Etat, susceptible d'occuper le poste de Président par intérim en cas de vacance du pouvoir ?
Dans un entretien à DNA, Mohamed Sifaoui, qui revient sur sa nomination en 1994 à la présidence du Conseil national de transition (CNT), raconte qu'Ahmed Ouyahia et Mohamed Betchine, qui ont été alertés sur cette question, avaient estimé que «ce n'est pas grave, c'est un détail». «Beaucoup d'Algériens n'ont acquis leur nationalité algérienne qu'après l'indépendance.» Des Tlemcéniens affirment en effet que les Bensalah sont une tribu berbère de l'ouest du pays (Fellaoucen).
On les retrouve en Algérie, mais aussi au Maroc. Aussi controversées que soient donc, aujourd'hui, ses origines, Abdelkader Bensalah a bien eu une ascension fulgurante depuis la fin des années 1960. C'est un parcours atypique d'un licencié en sciences juridiques sans que personne ne sache où il a fait ses études. Ce n'est mentionné nulle part dans ses biographies officielles. Plus frappant encore, durant toute sa carrière professionnelle, l'actuel président du Sénat n'a jamais occupé de poste ministériel !
Comment Bensalah a surfé sur toutes les crises et s'est maintenu à flot
Journaliste au quotidien étatique Echaab en 1967, il devient en 1968 «correspondant et directeur de bureau au Moyen-Orient de deux journaux algériens El Moudjahid hebdomadaire et El Djoumhouria quotidien, comme il a collaboré par ses écrits, à de nombreux journaux et revues arabes». En 1970, il est nommé directeur du Centre algérien de l'information et de la culture à Beyrouth (Liban). Quatre après, il est nommé directeur du journal Echaab. Mais c'est en 1977 qu'il entame véritablement sa «carrière parlementaire» en tant que député de Tlemcen. Il a fait trois mandats.
En 1989, Bensalah a été désigné ambassadeur auprès du royaume d'Arabie Saoudite et représentant permanent auprès de l'Organisation de la conférence islamique, à Djeddah. Avant d'être propulsé, en 1994, à la présidence du Conseil national de transition, il a occupé le poste de directeur de l'information et porte-parole du ministère des Affaires étrangères. En juin 1997, élu député d'Oran cette fois-ci, Abdelkader Bensalah devient président de la toute nouvelle Assemblée populaire nationale (APN). Réélu dans la même circonscription en 2002, il renonce à son mandat de député pour la présidence du Conseil de la nation à laquelle le président Abdelaziz Bouteflika l'a appelé. Il y restera jusqu'à ce jour.
Abdelkader Bensalah a de particulier qu'il a traversé, paisiblement, toutes les crises que le pays a vécues. Il a su surfer, disent certains, sur les alternances géographiques au pouvoir et a poursuivi son ascension aussi bien quand celui-ci était de l'Est que de l'Ouest, avec l'arrivée à El Mouradia de Abdelaziz Bouteflika. Pour beaucoup de politologues, il est impossible de le répertorier politiquement. Mais ceux qui le connaissent bien disent que sa seule religion, c'est le «pouvoir». Il a toujours été du bon côté de la barrière. Bien servi à l'ère du pluralisme, il n'était pas moins bien loti à l'époque du parti unique.


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