«Localement, les pesticides sont largement utilisés dans les cultures maraichères, céréalières et l'arboriculture pour lutter contre les vecteurs nuisibles et augmenter la production agricole», indique-t-il. Considérés comme «nécessaires» par ceux qui prônent le «développement de l'agriculture», les pesticides présentent toutefois des risques sanitaires et environnementaux de mieux en mieux connus. «L'usage adéquat des pesticides, jumelé à une grande prudence dans l'utilisation et la manipulation de ces substances chimiques et, surtout, un plus grand contrôle de ces produits dans le secteur agricole, permet de protéger les sols, les nappes d'eau et de réduire les menaces sur la santé de la population», expliquent les responsables de l'inspection phytosanitaire (INPV) de Sidi Bel Abbès. C'est la loi n° 87-17 du 1er août 1987, relative à la protection phytosanitaire, qui a instauré au départ les mécanismes qui permettent une utilisation efficace des pesticides. Cette loi régit les aspects relatifs à l'homologation, l'importation, la fabrication, la commercialisation, l'étiquetage, l'emballage et l'utilisation des pesticides. A Sidi Bel Abbès, les pesticides (insecticides, raticides, fongicides et herbicides), composés chimiques dotés de propriétés toxicologiques, suivent deux circuits d'approvisionnement. L'un est supervisé directement par l'inspection vétérinaire qui met à la disposition des agriculteurs, parfois à titre gracieux, des produits homologués destinés à la lutte contre les fléaux agricoles, et ce en fonction du degré d'infestation des surfaces. Le second circuit relève d'opérateurs privés qui sont soumis au contrôle de brigades mixtes. «Une douzaine de produits phytosanitaires ont été interdits à la vente durant la saison agricole écoulée, car non homologués pas le ministère de l'Agriculture», selon l'inspection phytosanitaire. Celle-ci est chargée de veiller aux méthodes de vente, au mode de stockage et d'étiquetage des produits proposés aux agriculteurs. Si, pour le moment, l'application de produits phytosanitaires se généralise de plus en plus, le recours à des substances biologiques et dégradables demeure infime. En 2011, les services phytosanitaires ont procédé à l'expérimentation d'«ennemis naturels» dans le cadre de la lutte antiacridienne dans la région de Marhoum. Une solution alternative qui a permis de diminuer l'utilisation de pesticides, mais qui est restée seulement au stade de l'expérimentation.