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Pourquoi les politiques publiques suivies sont sans effets ?
Publié dans El Watan le 06 - 06 - 2016

La baisse de la valeur du dinar, conjuguée à la croissance des besoins en produits pharmaceutiques, ont fait grimper les importations en quantité et en valeur.
Un constat qui vient rappeler les difficultés à maîtriser les dépenses dédiées aux médicaments. Car, quels que soient les facteur expliquant cette variation, la tendance structurelle est à la hausse, même si elle est contrariée de temps en temps par des mesures de limitation, selon les économistes de la santé, pour qui les politiques publiques suivies n'ont pas produit tous les effets escomptés. Pourquoi ?
«Les urgences sanitaires ont été tellement préoccupantes qu'elles n'ont pas laissé suffisamment de latitude à l'Etat pour intégrer la dimension technologique dans sa stratégie.» D'où ces appels au transfert du savoir-faire des laboratoires internationaux via des projets de partenariat. Et ce, en attendant que les investissements directs étrangers (IDE), annoncés en grande pompe, se concrétisent.
Entre l'objectif de réduire la facture des importations de médicaments et les résultats enregistrés sur le terrain, la différence est de taille. En effet, cette facture est instable.
Elle varie d'une année à une autre, voire d'un trimestre ou d'un semestre à un autre. Elle balance entre baisse et hausse, au moment où les besoins nationaux en médicaments sont de plus en plus importants.
Ainsi, après avoir augmenté de 2,28 milliards de dollars en 2013, à 2,6 milliards en 2014, pour retomber à 1,96 milliard en 2015, voilà que la facture repart de nouveau vers le haut, comme le montrent les derniers chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) pour les quatre premiers mois de l'année en cours.
D'une chute de 22% entre 2014 et 2015, les achats de l'Algérie en produits pharmaceutiques se sont accrus de plus de 29% entre janvier et avril 2016, par rapport à la même période de l'année dernière. La valeur des importations a grimpé à 606,96 millions de dollars (USD), contre 470,48 millions USD à la même période de 2015. En quantité, la hausse est de l'ordre de 4,6% avec 7770 tonnes (t) contre 7 430 t.
Par catégorie de produits, la facture des médicaments à usage humain s'est chiffrée à 568 millions USD, contre 441,71 millions USD (+28,6%), tandis que les quantités sont passées à 6.947,5 t, contre 6708,2 t (+3,5%). Comment expliquer cette variation ?
L'impact de la baisse de la valeur du dinar
Même si pour certains il est difficile de cerner avec précision les facteurs explicatifs de l'envolée des importations malgré l'interdiction d'importer les médicaments produits localement, d'emblée, l'on peut directement imputer le retour à la hausse des importations à la baisse de la valeur du dinar par rapport au dollar et à l'euro. Mais aussi à la croissance démographique. A ce sujet, faudrait-il souligner l'augmentation de l'espérance de vie moyenne en Algérie.
Cette dernière s'est établie pour l'année 2015 à 75,6 ans, selon les statistiques sanitaires mondiales publiées en mai dernier par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Certes, ce chiffre place le pays à la première place sur le continent africain, cependant les besoins en matière de prise en charge sanitaire augmentent en parallèle (maladies de la vieillesse notamment).
D'où le poids de la facture des médicaments. Enumérant tous ces facteurs, Larbi Lamri, économiste de la santé lie par ailleurs cette hausse à d'autres éléments. Il s'agit du développement des maladies chroniques (diabète, hypertension, asthme) avec la détérioration de l'environnement et le changement des habitudes alimentaires des Algériens.
«Des maladies qui nécessitent une consommation continue de médicaments et avec des molécules nouvelles dont les prix sont élevés», notera- t-il. Et de relever dans le même sillage que la baisse s'explique essentiellement par le développement de la production locale, en substitution aux médicaments importés. En 2015, une liste de 357 médicaments et 11 dispositifs médicaux ont été définitivement interdits d'importation.
Inverser le processus d'importation
«La politique pharmaceutique adoptée par l'Algérie vise à inverser le processus d'importation pour lui substituer celui de la production locale, dans le sens où il y a obligation pour les importateurs de produire localement dans un délai de 3 ans et pour les laboratoires étrangers de développer des investissements en Algérie», selon M. Lamri. Ce que rappellent à chaque fois, les responsables en charge du secteur, qui tablent dans le cadre du programme quinquennal 2015-2015 sur une couverture de 70% des besoins en médicaments par la production nationale contre 45% actuellement.
L'objectif est-il réalisable ? M. Lamri est confiant à ce sujet. Il dira : «Compte tenu de ces dispositifs de soutien à la production locale, des projets d'investissement dans le domaine de la production pharmaceutique dans le pays et la promotion des médicaments génériques moins coûteux que ceux originaux princeps, il est attendu une baisse soutenue des importations et une couverture de la consommation nationale par la production locale.»
Et ce, d'autant que pour notre expert, la politique pharmaceutique a pu résoudre le problème cyclique des pénuries de certains médicaments, qui sont aujourd'hui moins fréquentes que par le passé grâce notamment à la création de l'Agence nationale du médicament, dont l'objectif est de maîtriser les dépenses nationales dédiées aux médicaments. Lesquelles ont atteint, selon le rapport du premier trimestre 2016 de l'Algeria Pharmaceuticals & Healthcare, 374,13 milliards dinars en 2014 (4,64 milliards USD) pour passer à 411,62 milliards dinars (4,12 milliards USD) en 2015, soit plus de 10% en monnaie locale et -11,1% en dollars. Si pour M. Lamri, développer la production nationale n'est pas difficile à assurer, pour les professionnels du secteur et les partenaires de l'Algérie, des conditions sont à satisfaire.
Pour des prix rémunérateurs
Le Dr Achi Sofiane, général manager pour la région Afrique du Nord-Afrique de l'Ouest, du laboratoire allemand Boehringer Ingelheim, qui a transféré en mai dernier son médicament antihypertenseur Micardis à la fabrication sur le site de Biopharm à Oued Smar (un partenariat privé-privé), estime qu'il y a encore des efforts à faire.
«Nous fabriquons 45% des médicaments que nous consommons en Algérie. Comparé à d'autres pays de la région, ce taux est appréciable. Mais, il y a encore des efforts à faire», relèvera-t-il. Une manière d'appeler à la mise en œuvre sur le terrain de mesures incitatives à l'investissement dans le secteur, surtout en cette période où le gouvernement cherche à diversifier la production nationale et à réduire les importations. «La volonté du gouvernement de produire 70% des médicaments est réaliste.
Toutefois, il faudrait encourager les fabricants locaux, parce que les multinationales comme nous ont besoin de ces opérateurs», expliquera-t-il, appelant à filtrer ces derniers pour en écarter les moins sérieux. L'autre point à prendre en considération est d'adopter une politique des prix bien réfléchie, en misant sur la qualité. «Je pense qu'il ne faut pas tirer les prix vers le bas.
Ce serait une erreur». Un avis partagé par le directeur général de Biopharm, Abdelouhad Kerrar, qui nous dira : «L'engagement pour la qualité est un défi humain, économique et financier. Une production nationale de qualité ne peut se développer sans des prix rémunérateurs.»
Sommairement, le représentant du laboratoire allemand, pour qui l'industrie pharmaceutique est prise comme une référence pour d'autres secteurs d'activités, comme l'automobile, il faut travailler avec un esprit gagnant et ne pas être défaitiste.
L'enjeu de l'exportation
«C'est ainsi que nous réussirons à augmenter la part de la production nationale de médicaments, en augmentant les volumes avant de passer dans une deuxième étape au processus de développement des molécules. A ce niveau, beaucoup reste à faire. Donc, l'enjeu pour l'heure est la satisfaction des besoins nationaux et dans quelques années ce sera l'exportation».
«Avec des entrées de moins en moins importantes en devises, donc autant fabriquer localement avant de passer à l'exportation», avisera encore M. Kerrar, affichant sa satisfaction quant aux facilités accordées aux producteurs nationaux.
«Aujourd'hui, il y a plus de facilités. Nous pensons qu'il faut être solidaire avec cette politique», fera-t-il remarquer. Pour cela, le cap est mis sur le partenariat. Dr Hamou Hafed, directeur de la Pharmacie centrale au ministère de la Santé, a d'ailleurs réitéré à maintes reprises la volonté d'accompagner ces initiatives de développement de l'industrie du médicament via la coopération. «Notre industrie pharmaceutique est jeune. Elle a évolué rapidement grâce au dynamisme de ses managers.
La réalisation de nos objectifs passe par des partenariats avec des laboratoires internationaux. Nous sommes confiants que d'autres, émanant d'autres opérateurs, suivront», a-t-il noté lors du lancement de la production de Micardis, insistant sur la nécessité d'aller vers l'exportation.
A ce sujet, Saidal, qui a bénéficié d'importantes aides de la part de l'Etat s'est lancée dans cette aventure. Les produits de ce groupe public seront prochainement exportés vers 13 pays africains, à la faveur d'accords signés avec un distributeur, tel qu'annoncé récemment par le directeur général du groupe, Mohamed Hamouche. Biopharm semble décidé à suivre cette voie.
L'Agence française de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a déjà certifié les produits pharmaceutiques de Biopharm en 2015. Autant de projets en attendant que les Investissements directs étrangers (IDE) annoncés ces dernières années se concrétisent.


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