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«L'automédication, une pratique dangereuse qui ne cesse de se répandre»
Publié dans El Watan le 23 - 08 - 2016

Avez-vous mené, en tant qu'association, une enquête sur l'automédication à Blida ?
Une enquête c'est peut-être trop dire. Mais un constat de plus en plus visible. Il faut dire que la pratique de l'automédication doit faire l'objet d'une grande attention de la part des autorités de la santé. Non pas parce que la pratique serait nouvelle, mais parce qu'elle est encouragée indirectement par les autorités concernées. A travers notre association, nous avons remarqué qu'à Blida, à titre d'exemple, l'automédication prend une ampleur inquiétante. Il convient de s'interroger sur la question de savoir quelles sont, dans ce nouveau contexte, les motivations et les conditions de ce recours à l'automédication qui ne se limite pas à soigner des pathologies bénignes, comme le préconisent les messages sanitaires, ou à répondre aux nouvelles mesures économiques qui accompagnent l'accès aux médicaments, mais correspond parfois aussi à une tentative de contournement des médecins, équivalant ainsi à une stratégie d'esquive.
L'intersection des discours, en partie antagoniques, des pouvoirs publics et des professionnels de santé, préconisée par les premiers pour des raisons essentiellement économiques, réprouvée par les seconds qui y voient à la fois un danger sanitaire et une dépossession de leurs compétences. Une part croissante de la population aspire à prendre en main sa santé et à y assumer un rôle de patient autonome, mais avant tout le malade semble se préoccuper du souci de réduire les coûts de santé. Les sujets savent donc qu'il leur est accordé la «capacité» de se soigner dans certaines conditions, en l'occurrence dans des situations «bénignes». C'est d'ailleurs dans ces conditions que les usagers affirment y recourir lors de nos consultations. On assiste là à deux phénomènes dont la synergie construit en partie les conditions d'usage de l'automédication. D'une part, l'automédication s'étend des situations jugées bénignes aux situations jugées connues. Autrement dit, les sujets identifient pathologies bénignes et pathologies connues, tout comme ils identifient symptômes bénins et symptômes connus ou supposés.
L'automédication se prend à la légère…
Absolument. La notion du «bénin» tend à s'appliquer, dans l'esprit des usagers, à la fois aux maux traités et aux médicaments utilisés. Les personnes manipulent ainsi sans inquiétude des spécialités qui ne sont pourtant pas anodines dès lors qu'elles les utilisent pour gérer une situation qu'elles estiment connue. Il apparaît donc que la traduction de symptôme connu en symptôme bénin conduit à l'utilisation de médicaments dans des situations qui ne sont pas nécessairement bénignes, et qu'un glissement sémantique s'opère entre l'objet à traiter (le symptôme) et l'objet traitant (le médicament), d'où il résulte que les médicaments en viennent à être considérés comme «bénins», à l'image des symptômes auxquels ils s'appliquent. La connaissance d'un médicament choisi en automédication, en présence d'un symptôme donné, est généralement transmise par l'expérience antérieure.
Mais elle se nourrit également des conseils de l'entourage, au point que l'expérience des proches est susceptible de venir se substituer à la sienne. Il n'est pas rare en effet qu'un sujet déclare ne pas connaître un médicament qu'il a décidé de prendre, mais en avoir «entendu parler» par un proche (un collègue, une voisine), qui, lui, le connaît. Ce processus pose bien évidemment la question des modes par lesquels l'usager acquiert une information sur les spécialités consommées en automédication, puisque l'automédication suppose aussi l'auto-information. Celle-ci est obtenue de diverses manières, les personnes cumulant les sources d'information lorsqu'un symptôme nouveau apparaît (entourage, pharmaciens, ou encore internet).
Le plus grave reste les interactions médicamenteuses et les contre-indications méconnues par le sujet du ou des médicaments achetés et qui peuvent lui causer un danger vital. Aux Etats-Unis, les interactions médicamenteuses sont considérées comme la quatrième cause de décès des personnes âgées.
Qui sont les personnes s'adonnant à l'automédication ?
Les personnes qui ont le plus recours à l'automédication ont des profils contradictoires. Les personnes d'âge actif, en bonne santé, diplômées du supérieur qui, le plus souvent, ne bénéficient d'aucun conseil spécialisé. Inversement, les personnes qui ont les plus faibles probabilités de recours à l'automédication, les personnes âgées, de revenus modestes, habitant en zone rurale sont celles qui, en cas de recours, bénéficient le plus souvent du conseil d'un médecin. Ainsi, ces résultats vont dans le sens d'un renforcement des interprétations précédentes sur les déterminants du recours à l'automédication. Le recours à un médicament non prescrit pour un enfant de moins de 5 ans intervient plus souvent que pour les autres classes d'âge, en suivant les conseils d'un médecin, et plus rarement en l'absence de tout conseil spécialisé.
Entre 20 et 50 ans, le recours à l'automédication pure, en l'absence de tout conseil de médecin ou pharmacien, est plus fréquent. A partir de 50 ans, on retrouve de nouveau l'influence plus grande des médecins dans le recours à l'automédication. Quand elles ont recours à l'automédication, les femmes suivent plus fréquemment que les hommes les conseils d'un médecin.
En fonction de l'état de santé, les modes de recours à l'automédication sont bien différents. Les personnes en mauvaise santé suivent plus souvent les conseils d'un médecin, ou éventuellement d'un pharmacien, mais y recourent plus rarement de leur propre initiative. Inversement, ce sont les personnes en bonne santé qui ont recours à l'automédication sans suivre de conseils spécialisés. Le rôle de la composition familiale joue aussi un rôle important, les familles nombreuses et les familles monoparentales ont plus souvent un recours direct sans conseil spécialisé préalable.
En outre, les couples avec au moins deux enfants font plus fréquemment des achats de pharmacie non prescrits qui ne sont pas destinés à une personne identifiée du ménage mais qui sont pour les besoins de la famille en général. Bref, l'automédication devient un vrai problème social à Blida et en Algérie d'une manière générale qu'il faudra aux autorités de la santé d'intervenir et tirer la sonnette d'alarme. Les associations médicales doivent élaborer un travail de sensibilisation envers la population dans ce sens. L'automédication ne peut être bénéfique ni sur la santé du sujet, ni sur l'économie nationale. Le rôle du médecin reste incontournable !


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