La mise en service de la source Aderdar, située sur les hauteurs de la commune d'Aït Zikki depuis la fin des années 1970, et sa répartition au profit des habitants de Bouzeguène qui ont enregistré l'installation d'un grand nombre de bornes fontaines, a entraîné un abandon quasi total de l'entretien des sources naturelles qui alimentaient les villages. A l'époque, l'eau d'Aderdar, servie à travers ces bornes fontaines, était abondante et gratuite. Avec le lancement des réseaux de distribution dans les foyers et l'installation des compteurs, la consommation d'eau ayant démultiplié et étant devenue payante a fait que les capacités hydriques ne suffisent plus. Outre les innombrables fuites d'eau, les pouvoirs publics ont fermé les yeux sur des dizaines de piquages illicites qui perdurent à ce jour. Devant l'impossibilité de trouver des solutions aux pénuries, le ministère des Ressources en eau a affecté en 2015, pour la région de Bouzeguène, un programme doté de 40 milliards de centimes pour la réfection des captages de 34 sources naturelles et l'adduction de l'eau vers les villages. La mise en application des décisions d'austérité pour réduire les dépenses publiques a retardé le lancement des travaux malgré la désignation des entreprises de réalisation. Certaines sources situées à plus de 10 km des villages sont budgétisées à plus de 850 millions de centimes. Certains villages, qui souffrent le martyre des pénuries d'eau et ne pouvant plus attendre, se sont mis au travail malgré leurs maigres moyens. Mais la réglementation d'exploitation des sources d'eau (captage, creusement des puits ou forage) est soumise à une autorisation préalable des autorités compétentes. Le cas des sources villageoises de la daïra de Bouzeguène est particulier, puisque les sources sont toutes localisées dans la montagne, souvent fortement boisée. Il faut donc avoir l'aval des services de la Conservation des forêts, qui doivent identifier les lieux précis des sources et imposer le respect des lois sur l'environnement. Une demande doit être déposée au niveau de ces services. Les comités de village doivent respecter les conditions d'exploitation de ces sources. Dans la demande, les villageois doivent préciser le lieudit précis et éventuellement le nom de la source. Les villageois doivent réserver sur les lieux, une fois le projet achevé, une partie de ce précieux liquide pour permettre aux cheptels et à la faune sauvage de s'abreuver. La source doit bénéficier d'un périmètre de sécurité pour ne pas nuire à la qualité de l'eau. Les mouvements d'engins peuvent également nuire à la source. C'est la réalisation de nombreux captages de sources qui a permis à la population locale de dépasser la pénurie d'eau qui n'a pu être enrayée par les programmes lancés par les publics visant à renforcer les réseaux d'AEP.