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Le scandale des importations abusives
Publié dans El Watan le 06 - 07 - 2017

Le phénomène de la surfacturation des importations revient au devant de la scène, en plein débat sur l'avenir de la balbutiante industrie d'assemblage automobile. Cette pratique illégale, très répandue et pourtant punie par la loi, gagne la naissante filière du montage de véhicules.
C'est le ministre de l'Industrie et des Mines, Mahdjoub Bedda, lui-même qui l'évoque dans ses dernières sorties médiatiques en parlant d'«exportation déguisée de devises» à travers les opérations d'importation destinées aux unités de boulonnage automobile. Les propos du nouveau ministre de l'Industrie viennent ainsi conforter un constat déjà établi par des experts, mais aussi par des officiels sur l'ampleur qu'a prise ces dix dernières années cette pratique frauduleuse dans le commerce extérieur.
En novembre 2015, le défunt Bekhti Belaïb, alors ministre du Commerce, avait jeté un pavé dans la mare pestilentielle du commerce extérieur en déclarant sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio nationale que «la surfacturation représente 30% des importations». Une affirmation qui avait eu l'effet d'une bombe sur l'opinion publique, mais qui ne faisait que confirmer l'ampleur d'une pratique illicite érigée — presque — en règle du commerce extérieur.
La surfacturation à l'importation est devenue au fil du temps un véritable sport national qui permettait de contourner le strict encadrement par la Banque d'Algérie des mouvements de capitaux et la sévère codification des transferts de devises à l'étranger par la loi sur la monnaie et le crédit. C'est une pratique utilisée à la fois par des importateurs des produits finis, mais aussi par des entreprises de production qui ramènent de l'étranger leur matière première.
Si dans d'autres pays la surfacturation est surtout d'usage chez les sociétés étrangères, en Algérie ce sont les nationaux — des gros bonnets de l'import-import aux influents et puissants producteurs — qui se sont rendus coupables de ces transferts qui ont pris une ampleur inquiétante. Ces «nationaux», comme les désignait l'ex-ministre du Commerce, ont constitué des «sociétés-écrans» à l'étranger auprès desquelles ils achètent leurs produits ou bien leur matière première. Un procédé qui leur permet donc de fixer les prix comme ils veulent.
Cette pratique frauduleuse, officiellement actée, renchérit considérablement les importations que le gouvernement cherche à faire baisser par notamment le moyen des licences. Les révélations du défunt Bekhti Belaïb ainsi que les déclarations de l'actuel ministre de l'Industrie révèlent le taux de délinquance élevé dans le commerce extérieur. Selon une récente analyse de l'économiste et ancien ministre, Smaïl Goumeziane, qui se référait aux données officielles, «le pays fait face, annuellement, à quelque 18 milliards de dollars de surfacturations» qui s'ajoutent aux transferts invisibles de capitaux (de 1,5 à 2 milliards de dollars) et à la fraude fiscale (près de 3 milliards de dollars).
Le total donne un montant annuel d'environ 23 milliards de dollars de pertes sèches pour l'Etat. Faire cesser ces pratiques frauduleuses, c'est réduire d'un tiers les importations et économiser plus de la moitié des devises générées par les exportations des hydrocarbures. Le gouvernement de Abdelmadjid Tebboune ira-t-il jusqu'au bout ? Actionnera-t-il la justice ? A première vue, le nouvel Exécutif affiche une volonté de juguler ce phénomène qui fait saigner l'économie nationale.
Les Douanes, selon leur directeur général Kaddour Bentahar, sollicitent l'aide de l'Union européenne et de la Chine, principaux fournisseurs de l'Algérie, pour détecter plus facilement les cas de surfacturations. Autrement dit, l'Etat algérien veut que l'UE et la Chine fournissent aux Douanes les tableaux des prix des produits pour qu'elles les utilisent comme référence dans leur lutte contre la surfacturation. Est-ce suffisant pour juguler un phénomène qui s'est enraciné dans le commerce extérieur ?
Pour les économistes, il faudra plus que cela pour pouvoir enrayer ce phénomène et récupérer toutes ces sommes que perd annuellement l'Algérie. Il y a en effet nécessité de réformer le commerce extérieur afin d'en maîtriser les flux physiques et financiers et de revoir le système fiscal pour combattre efficacement la fraude et s'attaquer à l'enrichissement illicite. L'option de la convertibilité du dinar est également évoquée par les économistes. Le gouvernement fera-t-il un examen approfondi de la situation? Va-t-il assainir le commerce extérieur, ou se limitera-t-il à une opération conjoncturelle? On le saura bientôt.


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