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Messelmoune, là où l'avenir du monde a été discuté
Publié dans El Watan le 27 - 07 - 2017

Il n'existe aucun panneau de signalisation qui met en exergue son importance. Pourtant, des hommes avaient pris des risques énormes pour discuter de l'avenir du monde, surtout de la libération de l'Europe et de l'Afrique. «Ici commence la route de la libération de la France, de l'Europe et du monde du joug nazi», tels sont les mots «illisibles» inscrits sur une plaque.
L'unique wali de Tipasa qui s'est intéressé à ce monument est Ouchen Mohamed. Son entreprise avait été inachevée. Une enveloppe financière d'un montant de 6,3 millions de dinars avait été allouée à son époque afin de procéder à des travaux d'aménagement du site et au relogement, en date du 15 février 2007, des 55 familles qui occupaient illégalement la ferme.
L'ex-ministre de la Culture, Khalida Toumi, avait visité le monument en 2008. Sa déclaration au niveau du site dévoile son étonnement. L'Etat avait consacré une enveloppe financière d'un montant de 50 millions de dinars afin de capitaliser la richesse de ce refuge qui avait marqué l'Histoire du monde. Avec la crise financière, l'enveloppe financière a fondu.
Après avoir pris attache avec l'ambassadeur américain au niveau du parc national archéologique de Tipasa, sous une pluie fine, le diplomate américain Cameron Hume se déplace le 5 décembre 1999 jusqu'à la ferme. Au mois de septembre 2012, en visite au musée de Cherchell, Henry Ensher, l'ex-ambassadeur américain répond à la question d'El Watan : «Nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités algériennes pour intervenir dans le secteur culturel, nous dit-il ; d'ailleurs nous considérons que cette ferme historique qui avait abrité la réunion secrète présidée par notre compatriote, le général Clark au mois d'octobre 1942, comme étant un lieu qui renferme une partie de notre passé historique», précise le diplomate américain.
La conférence historique relative à la mission secrète mais périlleuse s'achève après un dîner au foyer Depot-Ship à Gibraltar. En effet, la rencontre secrète est décidée trois jours plus tôt, lors de cette réunion avec le lieutenant anglais, Norman Limbury Auchinleck Jewell (29 ans), commandant du petit sous-marin Seraph.
Il était convoqué par le major-général américain, Mark Wayne Clark, par le biais du capitaine anglais Fawkes à la résidence du gouverneur à Gibraltar. «Nous sommes le 19, pouvez-vous me mettre à terre pour le 21 ou le 22 ?» demande le général Clark au commandant anglais du sous-marin Seraph. «Si nous pouvions partir ce soir, répond le lieutenant britannique Jewell, nous pourrions arriver le 22», répond le commandant du Seraph.
«Le projet est parfaitement réalisable», enchaîne le capitaine anglais Fawkes à la proposition du général américain Clark, adjoint du général Dwight Eisenhower, commandant en chef des forces terrestres, navales et aériennes de la coalition contre les armées nazies. Robert Murphy, le chargé des intérêts américains auprès de l'Algérie colonisée faut-il le souligner, est aussitôt prévenu de cet arrangement secret. Les militaires américains, dirigés par le général Clark, sont conduits du sous-marin Seraph vers la plage de Messelmoune.
L'effectif se compose de 5 Américains et 3 commandos anglais. Ils sont répartis sur 4 embarcations démontables afin de pouvoir assister à la réunion au sein de la ferme et regagner le sous-marin ensuite. Même à bord du sous-marin, l'objet de la réunion est gardé secret. «Nous reconnaîtrons la maison, car à sa gauche, quand nous la regardons de la mer, nous apercevrons une grande colline en pain de sucre (colline de Hadjret-Ennous, ndlr) et un petit oued qui se jette dans la mer, explique le général Clark. Les habitants de cette maison dirigeront vers nous une puissante lumière blanche. Certains d'entre eux seront sur la plage pour nous accueillir», indique le général américain.
A l'aide de ses jumelles, le général Clark annonce au lieutenant Jewell, le commandant du Seraph : «Vous êtes tombés tout droit dessus, c'est bien travaillé», dira le responsable de la mission secrète. Aujourd'hui, la colline n'a plus la forme du pain sucre. Les engins de l'entreprise d'un sénateur du tiers présidentiel, très proche du patron du FCE, continue à défigurer la grande colline pour vendre de la roche et du gravier. Bref, pour revenir à l'Histoire, le général américain Clark décide de quitter le sous-marin Seraph en tenue militaire. «Nous irons à terre en tant qu'officiers américains, pas autrement, affirme-t-il.
Cela aidera les gens que nous devons rencontrer à se souvenir de ce que nous sommes et de ce que nous représentons. Il ne faut pas qu'ils oublient un seul instant que nous sommes Américains et que derrière nous, il y a des milliers d'autres Américains», insiste-t-il. En plus des militaires américain et anglais, il y avait des résistants français. Quelques ouvriers algériens travaillaient à la ferme lorsque le débarquement des 5 américains et des 3 commandos anglais eut lieu, vers 2h du matin.
Des repas sont préparés pour les officiers militaires alliés venus à bord des 4 embarcations démontables. Le propriétaire de la ferme s'appelle Jacques Tessier. «Les personnes qui nous ont accueillis étaient aimables et souriantes», racontent les commandos anglais. Dans la nuit du 20 au 21 octobre 1942, aux environs de 2h, la forte corpulence des militaires américains n'échappe pas aux regards des commandos anglais chargés d'escorter le longiline général américain et ses proches collaborateurs.
Les militaires en opération secrète s'enfoncent dans leurs embarcations en plastique selon le plan établi pour rejoindre le rivage. La réunion secrète se tient finalement avec les résistants français. Le 22 octobre 1942, vers 4h du matin, après avoir pris toutes les dispositions pour éviter les mauvaises surprises, la délégation militaire américaine escortée par les commandos britanniques retrouve le sous-marin Seraph. La mer était moyennement houleuse dans cette plage de Messelmoune.
La mission secrète vient d'être accomplie. Les responsables américains rebroussent le chemin «sous la mer». Le travail avait été minutieusement préparé dans le secret absolu, bien que la France vive sous l'ère de Vichy. Le débarquement des troupes alliées en Afrique du Nord commencera dans la nuit du samedi 7 au dimanche 8 novembre 1942 à Alger.
C'est le résultat de la réunion secrète tenue à la ferme de Messelmoune. L'opération «Torch» marquera le 1er succès des Alliés. L'Afrique du Nord passe aux mains des forces militaires américano-anglaises avec le soutien de la résistance française. Le début de l'anéantissement de l'empire nazi avait commencé donc en Afrique du Nord, suivirent après les débarquements des forces alliées en Sicile et en France.
Tout un travail avait été préparé dans la ferme «Stigès» dans la wilaya de Tipasa pour commencer à libérer le monde du joug nazi. Pourquoi les responsables militaires américains avaient-ils choisi ce lieu pour organiser la réunion secrète ? 75 années après, cet événement est totalement ignoré par nos décideurs et aussi par les forces alliées qui célèbrent l'événement en France.
Des Algériens avaient préparé les repas pour les officiers militaires américains, anglais et les résistants français dans cette ferme. Malgré son classement sur la liste des monuments historique nationaux, la vieille bâtisse peut devenir un lieu de pèlerinage pour les touristes en quête des secrets de l'Histoire. Il suffit d'une réhabilitation de la bâtisse. Hélas, le refuge historique délaissé n'arrive plus à résister aux agressions des humains et de la nature.
Il suffit d'imaginer un seul instant si ce monument se trouvait chez nos voisins, quel aurait été son destin, au moment où les hautes autorités du pays en ce temps de «vaches maigres» ne cessent d'inciter les responsables locaux à valoriser les richesses de leurs territoires respectifs pour créer les emplois et produire les ressources afin de faire face aux exigences du développement local. Lors de sa dernière visite de travail à Tipasa, Noreddine Bedoui, ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, avait été informé de l'existence de ce monument historique mondial délaissé.


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