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Birmanie : Comprendre la crise des Rohingyas
Publié dans El Watan le 08 - 09 - 2017


Pourquoi parle-t-on de crise humanitaire ?
La situation des quelque 160 000 musulmans rohingyas qui ont fui les violences en Birmanie et se sont réfugiés au Bangladesh – et se retrouvent maintenant exposés à la mousson – est si critique que l'ONU parle déjà de «crise humanitaire». «Les accès humanitaires au nord de l'Etat Rakhine [en Birmanie] restent coupés et la campagne contre l'ONU et les ONG se poursuit sur les réseaux sociaux», a déploré ECHO, la branche de l'Union européenne en charge de l'humanitaire, pour qui 12 000 civils bouddhistes de l'ethnie Rakhine ont également été déplacés à cause des combats.
Et «les images satellites laissent craindre un niveau de dévastation dans le nord de l'Etat Rakhine qui pourrait être bien plus important que ce que l'on pensait au départ», a précisé Phil Robertson de Human Rights Watch Asie. L'ONG évoque plusieurs centaines de bâtiments détruits par le feu.
Qu'est-ce que la Birmanie reproche aux Rohingyas ?
La Birmanie leur refuse la citoyenneté car la loi birmane sur la nationalité de 1982 spécifie que seuls les groupes ethniques pouvant faire la preuve de leur présence sur le territoire avant 1823, date de la première guerre anglo-birmane, peuvent obtenir la nationalité birmane. Les représentants des Rohingyas assurent qu'ils étaient là bien avant cette date. Un million de Rohingyas vivent en Birmanie depuis des générations pour certains.
Mais les Birmans les considèrent comme des Bangladais, en faisant la plus importante population apatride au monde. Les Rohingyas sont victimes de multiples discriminations (travail forcé, extorsion, restrictions à la liberté de mouvement, règles de mariage injustes et confiscation des terres), ont également un accès limité à l'éducation, ainsi qu'aux autres services publics.
Pourquoi cette flambée de violence ?
Les violences entre l'armée birmane et les Rohingyas ne sont pas nouvelles : depuis 2011, et la dissolution de la junte militaire ayant régné pendant près d'un demi-siècle sur le pays, les tensions entre communautés se sont accrues. Un puissant mouvement de moines nationalistes n'a cessé d'attiser la haine en accusant les Rohingyas d'être une menace dans pour le pays, mosaïque de plus 130 ethnies à plus de 90% bouddhiste.
Les premiers incidents remontent à 2012 : de violents affrontements éclatent alors entre bouddhistes et musulmans faisant près de 200 morts, principalement des musulmans. La Birmanie qualifie les rebelles de «terroristes bengalis» et les accuse de commettre des atrocités contre les populations civiles, aussi bien rohingyas que d'autres communautés. L'ASRA dit se battre pour défendre les Rohingyas contre les exactions des militaires et de la communauté bouddhiste, qui, selon elle, cherchent à se débarrasser des Rohingyas dans cette région.
En octobre dernier, l'armée a lancé une grande opération après l'attaque de postes frontières par des hommes armés dans le nord de l'Etat Rakhine. Accusant les forces de sécurité de multiples exactions, des dizaines de milliers de civils avaient fui leur village. Le scénario se répète depuis fin août, de façon décuplée. Les attaques à l'origine de l'opération de l'armée ont été revendiquées par l'Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA), un groupe qui a émergé récemment, face à l'absence d'avancées sur le dossier par le gouvernement birman.
Pourquoi Aung San Suu Kyi ne fait-elle rien pour protéger les Rohingyas ?
Alors que les Nations unies considèrent pourtant que la campagne de répression de l'armée birmane au Rakhine pourrait s'assimiler à une épuration ethnique, certains analystes estiment que la prix Nobel de la Paix est impuissante face à la montée des bouddhistes extrémistes et face à une armée qui reste très forte y compris politiquement dans un pays qui fut pendant près de 50 ans une dictature militaire. Depuis le début de la crise, la rhétorique de son gouvernement est calquée sur celle de l'armée.
«En refusant de s'exprimer contre les abus, elle perd énormément de crédibilité morale et politique», estime James Gomez, d'Amnesty International en Asie du Sud-Est. Mercredi, dans les rues de Karachi, des manifestants n'ont pas hésité à brûler des portraits d'Aung San Suu Kyi. «Les gens en Birmanie ne comprennent pas ces critiques parce qu'il s'agit d'une question de sécurité nationale et que sur le terrain la situation est très complexe», explique Nyo Ohn Myint du Centre pour la paix en Birmanie.
Dans l'une des rares interviews accordées depuis son arrivée au pouvoir en avril 2015, Aung San Suu Kyi avait expliqué n'être «qu'une politicienne». «Je ne suis pas tout à fait comme Margaret Thatcher, non, mais d'un autre côté, je ne suis pas non plus mère Theresa. Je n'ai jamais dit que je l'étais.»


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