La capitale manque cruellement d'espaces de détente. Les efforts fournis ces dernières années par les pouvoirs publics dans le domaine des loisirs de masse sont loin de répondre à la demande exprimée par les habitants. «Hormis la Promenade des Sablettes, dont les travaux sont toujours en cours de réalisation, les localités éloignées du centre- ville manquent de ce genre d'espaces dédiés à la détente et aux loisirs», constate un habitant de Réghaïa. Et de s'interroger: «Pourquoi ne pas réaliser ces aménagements au niveau des localités ? Cette solution permettra aux habitants de profiter de la villégiature sur place, quitte à ce que ces espaces soient moins grands.» Plusieurs communes de la capitale sont dépourvues de lieux de détente et de loisirs, alors qu'elles sont privilégiées par la nature. L'exemple qui illustre cette situation est certainement celui de Réghaïa. A quelques encablures du chef- lieu, un lac des plus magnifiques au niveau national se meurt sous une pollution dégradante. Classée site protégé par la Convention de Ramsar, en Iran, signée en 1975 par 171 pays, la zone se retrouve actuellement menacée par une pollution croissante de ses eaux souillées par les rejets industriels et domestiques. La détérioration continue de la qualité de l'eau du lac menace également de disparition plusieurs espèces animales et végétales protégées. Le lac de Réghaïa est le dernier vestige des marais de la Mitidja. Il est aujourd'hui urgent de sauver ce patrimoine naturel de la disparition et d'en faire un haut lieu de détente pour les habitants de la capitale. En premier lieu, il est impératif de traiter le problème de la pollution, pour que le lac et toute la zone humide puissent retrouver un état d'assainissement parfait et lancer ensuite des travaux d'aménagement. A l'est de la capitale, plusieurs forêts et bois ne sont pas exploités convenablement. A l'instar de la forêt de Ben M'Red (1). Cette petite forêt a été aménagée il y a de cela plusieurs années. Des allées ont été réalisées et des équipements de puériculture ont été installés. Cependant, des individus ont construit des baraques à l'intérieur de la forêt, lui conférant des allures de bidonville. Au lieu de servir de lieu de détente pour les familles, le bois est devenu un lieu de débauche et d'insalubrité, car les occupants du bidonville en ont fait une décharge. D'après un responsable local, «les occupants du bidonville ont été recensés par les services de l'APC. Leur sort dépend maintenant de la wilaya», explique-t-il. Il existe également des forêts qui ne sont pas exploitées. A El Kadous, un bois qui s'étend sur plusieurs hectares est laissé à l'état brut, alors qu'il peu devenir une destination familiale par excellence. En attendant que cela se fasse, le lieu est devenu infréquentable. Des jeunes ont accaparé l'accès à la forêt pour exiger des visiteurs un droit de stationnement. Les quelques équipements de puériculture installés depuis quelques années se dégradent à vue d'œil. Il y a des endroits dans la capitale qui peuvent devenir des pôles attractifs pour les familles, qui, en l'absence de ces lieux de détente et de loisirs, se ruent toutes sur les Sablettes.