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Un grand cru
Publié dans El Watan le 06 - 01 - 2018

Sur les 18 théâtres d'Etat devant y participer, trois étaient absents, alors que trois autres ont failli l'être également. Ainsi deux n'ont pu être sauvés du forfait que grâce au dévouement admirable de leurs artistes ayant monté des spectacles avec zéro dinar, tandis que le troisième a parrainé le spectacle d'une association.
Quant aux coopératives théâtrales, également professionnelles, elles n'étaient représentées que par une seule troupe au lieu de deux habituellement, selon une règle non écrite qui fait que le FNTP n'est pas celui du théâtre professionnel mais celui du théâtre d'Etat. La raison en est que le second festival régional, celui de l'est du pays, devant sélectionner la deuxième compagnie à la compétition, n'a pas eu lieu, faute de financement par le ministère de le Culture.
C'est dire qu'on ne peut pleinement adhérer au satisfecit de Azzedine Mihoubi, le ministre en charge du secteur, au regard du succès relatif de cette édition du FNTP. Il s'est basé trop exclusivement sur le fait, par ailleurs avéré, que la réussite artistique n'est pas tributaire de la hauteur du financement. De quelle hauteur d'ailleurs ? Voyons à présent ce qu'il en est au plan qualitatif, soit artistique.
Sur les 17 spectacles en lice, douze d'entre eux méritaient relativement leur sélection au regard du niveau général de la compétition. Sur cette douzaine, deux étaient véritablement de haut niveau dont l'un tutoyant l'innovation : Ma bqat hadra, de Skikda et Kechrouda, de Souk Ahras qui sont des créations.
Cinq autres sont d'excellente facture. Deux d'entre eux peuvent remplir les salles : Intihar ettafika el mayita, du TR El Eulma, d'après Véronika décide de mourir, de Paulo Coelho et La panne, du TR Batna, d'après le roman de Friedrich Dürrenmatt. Et trois autres sont à prétention esthétisante, voire élitiste : El hariss, du TR Sidi Bel Abbès d'après Le gardien, de Harold Pinter ; L'exta, d'après Fin de partie, de Beckett, parrainé par ACT2, une coopérative de Sidi Bel Abbès, et Fin de partie du même Beckett par le TR Saïda dont la représentation est moins bien passée à Alger en raison du trac qui a saisi ses comédiens.
Quatre pièces enfin étaient d'un niveau moyen : Al Achiâ, du TR Oum El Bouaghi, d'après le Revizor, de Gogol ; Ajoubani, du TR de Tizi Ouzou d'après le Foehn, de Mammeri ; Slalem eddhalma, création du TR Constantine et Une femme avec une ombre brisée, création du TR Annaba. Enfin, il y a l'inclassable spectacle, plutôt de circonstance, retraçant l'épopée du théâtre algérien depuis l'indépendance.
Mais il est toujours intéressant et même nécessaire de disposer de regards extérieurs. Fahd El Kaghat est professeur à la faculté des sciences de Fès. Avec plusieurs essais à son actif sur le théâtre, il a de qui tenir puisqu'il est le fils du défunt Mohamed El Kaghat, écrivain, dramaturge, metteur en scène, réalisateur, producteur et enseignant chercheur.
Présent au festival dans l'encadrement d'un atelier de critique dramatique, il nous a livré son appréciation: «Des spectacles que j'ai vus, hormis un que j'ai raté et dont on m'a dit grand bien, j'ai relevé dans un certain nombre d'entre eux l'engagement dans de nouvelles expériences au plan de la réalisation et particulièrement au plan visuel avec, entre autre, l'appréciable travail sur les costumes.
Je pense en particulier à Ma bqat hadra qui m'a ravi par la recherche expérimentale développée par Mohamed Charchal alors que ses comédiens m'ont ébloui par leur jeu collectif. L'autre spectacle qui m'a interpellé est Intihar errafika el mayita mis en scène par Faouzi Ben Brahim. J'y ai apprécié la scénographie et l'utilisation de l'espace scénique.
Parfois, la scénographie est statique comme dans Kechrouda. Ce sont alors les comédiens qui ont comblé cette faiblesse. De manière générale, je note que les comédiens ont été éblouissants dans nombre de spectacles. Si j'étais membre du jury, j'aurais soutenu jusqu'à trois prix ex-æquo pour les comédiens en premier et second rôles masculin et féminin.
A côté des spectacles cités, il y en a d'autres qui s'appuient sur une approche classique. Donc, il y a eu de la diversité et elle est intéressante en soi puisqu'elle allie des spectacles expérimentaux qui enfourchent les nouveaux moyens de la représentation et les autres demeurant dans la tradition».
Au final, on peut estimer que la douzième édition a été un grand cru comparée à bien d'autres qui l'ont précédée. D'abord parce que les meilleurs spectacles étaient des projets d'artistes et non le produit d'une commande publique. C'est en sens que Azzedine Mihoubi a raison : l'administration n'a pas et ne pouvait imposer ses choix en mettant sans discernement de l'argent dans l'escarcelle.
De la sorte, la médiocrité qui a régné durant la période d'embellie financière a perdu du terrain, avec les opportunismes qui la sous-tendaient. Ensuite, il y a eu une belle diversité dans les thématiques et les genres, même si la satire, temps durs obligent, a dominé. Par ailleurs, cette édition a montré qu'une nouvelle génération d'artistes a pris la relève de fort belle manière. Sur les 17 spectacles, trois seulement ont été montés par des aînés.
En outre, pour ce qui est des comédiens, la fournée actuelle dépasse en nombre l'ancienne, entre morts et vivants depuis l'indépendance. Aussi, la moitié des spectacles que nous estimons moyens, leur doit beaucoup. Enfin, lors de cette édition, le retour du public au théâtre s'est amorcé.
En effet, celui des festivaliers a été moins nombreux puisque, pour des raisons aussi financières, les troupes rejoignaient leurs bases aussitôt leurs spectacles donnés. Les places disponibles étaient occupées par de véritables spectateurs passés par le guichet. Il semble donc fini le temps des oisifs passés par là et entrés parce que le spectacle était gratuit.
Le public de cette année n'applaudissait pas à la suite de la claque des supporters de la troupe et ne réagissait que lorsqu'il y avait performance sur scène. Vivement la treizième édition pour capitaliser l'acquis !


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