Publié en langue arabe aux éditions privées algériennes Dar El-Houda, cet ouvrage de 158 pages est un vade mecum indispensable pour toute personne voulant embrasser une carrière d'enseignant. Lors d'une rencontre débat, organisée mercredi dernier par l'établissement Arts et culture de la wilaya d'Alger à la bibliothèque multimédia Bachir Mentouri, Ahmed Fodhil Cherif est revenu avec beaucoup d'émotion sur son riche parcours à la fois d'enseignant, d'inspecteur de l'éducation et de directeur d'école, tout en ne manquant pas de souligner que son dernier ouvrage est la résultante d'un vécu au sein de l'éducation. Pour l'orateur, tout enseignant se doit d'avoir des qualités et des principes intrinsèques pour le savoir des élèves. «A notre époque, dit-il, nous avions appris beaucoup de choses auprès d'enseignants compétents». Il déplore le fait qu'il existe, aujourd'hui, certains professeurs qui travaillent uniquement pour l'argent. D'autres travaillent de bon cœur. «C'est pour cela que je dis aux professeurs qu'ils ont une mission importante, à savoir la transmission du savoir. Le professeur qui pense au côté lucratif ne connaîtra jamais le niveau de son élève et ne se documentera point en lisant. Cela donnera naissance, immanquablement, à une génération future de mauvais élèves. Celui qui a la mission de former la génération de demain se doit d'avoir une conscience, des sentiments et une âme. Le professeur qui ne répond pas à ces critères n'a pas de place dans l'univers de l'enseignement». D'autre part, l'intervenant préconise des relations constantes entre le triptyque enseignant, élève et parent : façon singulière de pointer du doigt ce qui ne va pas au juste. Pour Ahmed Fodhil Cherif, l'enseignant doit connaître la valeur du temps, et ce, en respectant le timing de son emploi du temps. «Le professeur des années 60' venait à l'avance pour mieux se préparer face à ses élèves. Il préparait son tableau et son cours. Quand la cloche sonnait à 8h, il débutait son cours. Une nation-Etat qui ne respecte pas le temps est une nation nonchalante», précise-t-il. Ahmed Fodhil Chérif ne mâche pas ses mots pour affirmer que la psychologie reste le maillon faible de la formation des universitaires algériennes, en l'occurrence dans les domaines de l'éducation et l'enseignement. «J'ai remarqué, souligne-t-il, que les diplômés de l'université des écoles d'enseignement sont excellents sur le plans académique et technique, mais manquent de connaissances et de formation psychologique pour pouvoir exercer convenablement leur métier. C'est ainsi que j'ai voulu apporter mon expérience personnelle pour aider nos jeunes enseignants à bâtir de solides socles de savoir et d'éducation pour les générations futures». Pour le conférencier, la psychologie de l'adolescent demeure la plus importante dans le suivi du processus scolaire. «Chaque enseignant se doit de maîtriser la psychologie de l'adolescent pour mieux le suivre à l'école. Tous les adolescents passent des moments difficiles pendant lesquelles l'élève devient têtu et révolté à la fois. Il est conseillé de suivre nos enfants durant cette période extrêmement difficile», éclaire-t-il. Il est à noter qu'Ahmed Fodhil Cherif est né en 1947 à Tipasa. Il compte à son actif plusieurs ouvrages de poésie et de patrimoine populaire littéraire, dont, entre autres, Rabie el hayate wa rouh el mounasabat, Fi riadh el adab chaabi djazairi et Tourath el ajdad ala lissan el ahfad.