La tension est montée d'un cran dans les rapports entre les directeurs de lycée et la directrice de l'éducation de la wilaya de Tiaret, Mme Hadouda Boukabouss. Et pour cause, des dizaines de directeurs de lycée de la wilaya ont déclaré vouloir entreprendre des actions contre la directrice, qui aurait, par son comportement, provoqué le courroux de ses administrés. Une colère qui s'est matérialisée par l'élaboration d'une déclaration signée par cette corporation qui s'est élevée contre la sortie «irrévérencieuse» de la directrice. Selon le communiqué adressé à notre rédaction, la sortie de ces responsables est dictée par «le comportement scandaleux de la directrice qui, dans la journée du 15 avril 2019, s'est permise de dire, à deux directeurs de lycées qui se trouvaient dans son bureau, «dégagez» suivi du vocable «bara» (nldr : dehors). La présence des deux directeurs dans le bureau de la directrice s'expliquait car l'un d'eux est membre de la commission paritaire venu discuter de l'éventualité de la réouverture d'un dossier disciplinaire, avons-nous appris. Dans le communiqué, il est fait état d'un «énième comportement irrespectueux, voulu et répété», ce qui implique «une rupture dans les relations administratives avec la direction de l'éducation, boycott des examens officiels et tenue de sit-in cycliques devant le siège de la direction jusqu'au départ de cette dame». Intervenant dans un contexte marqué dans le secteur par un bouillonnement sans pareil, il devient urgent pour les responsables du ministère de s'intéresser à l'académie de Tiaret, qui a eu, elle aussi, son lot d'invectives et de slogans dans le hirak local. Contactée pour donner sa version des faits, la directrice, tout en reconnaissant avoir chassé ce responsable de son bureau, explique son geste par «le dépit et les pressions dont elle fait l'objet» et s'agissant du directeur du lycée Kadiri Khaled de Sougueur dont les résultats sont éloquents à l'échelle locale et nationale, Mme Hadouda ajoute : «Je pense que ces actions sont de nature à susciter le doute, quand bien même la majorité des directeurs ne s'alignent pas avec le principal mis en cause dans cette affaire» et que «s'ils mettent à exécution leurs menaces, cela s'apparente à une guerre, alors que le secteur vit une accalmie et moi-même faisant face à des pressions du personnel qui n'admet pas la hogra et les passe-droits.» Autant dire que le conflit qui couvait risque d'induire de fâcheuses conséquences s'il n'est pas circonscrit rapidement.