Le plus important plan d'eau du pays, celui de Beni Haroun, à Mila, déborde. D'importantes quantités d'eau en surplus sont évacuées depuis des mois par le déversoir de l'ouvrage. Le barrage a atteint son plus haut niveau de remplissage en octobre dernier et n'a plus baissé, à la faveur des abondantes précipitations qui marquent la région depuis l'automne dernier. Le directeur de l'ouvrage, Dahoui Kamel, affirme, en effet, que le lac de Beni Haroun, qui alimente six wilayas de l'Est en eau potable et d'irrigation, est totalement rempli depuis pratiquement le 19 octobre 2018. «Compte tenu des abondantes pluies enregistrées en octobre, l'évacuateur des crues est entré en service à la fin octobre, signe du remplissage total du barrage», nous explique M. Dahoui. Notre source souligne que c'est la première fois, depuis la mise à l'eau de l'ouvrage en 2003, que le lac se remplit totalement avant l'hiver. Le service spécialisé de la surveillance et de la mesure du niveau d'eau affirme : «Le 6 février dernier, le niveau des eaux dans le lac a dépassé de 1,35 mètre la cote de 200 mètres, qui représente le plus haut degré de remplissage.» Faisant dans le détail, notre source explique : «Depuis le 19 octobre 2018, 2,23 millions de mètres cubes d'eau ont été déversés dans l'oued qui coule en contrebas de la digue et que la seule journée du 19 octobre passé a connu l'évacuation de 80 000 mètres cubes d'eau.» Cette abondance de la ressource hydrique profite actuellement au secteur agricole, qui a vu son quota en eau d'irrigation augmenter sensiblement. A ce propos, le directeur du barrage déclare : «Pour l'année 2019, 17 millions de mètres cubes d'eau seront affectés à l'irrigation agricole, contre 10 millions en 2018, en raison de la disponibilité des ressources mobilisables.» Et d'ajouter : «Et nos ressources sont suffisantes pour couvrir les éventuels besoins en eau d'irrigation qui seront exprimés au cours de l'année.» Signalons que, vu son importance stratégique pour de nombreuses wilayas de l'est du pays, l'ouvrage a été placé sous surveillance satellite, indique le directeur.
