En 2015, des parents de nationalité algérienne et de confession chrétienne se sont présentés à l'état civil de la commune d'Akbou pour enregistrer le prénom de leur bébé. Le couple heureux a choisi à son enfant un prénom à consonance non algérienne. Samuel est le prénom sur lequel les parents ont jeté leur dévolu. Arrivés au guichet, grande fut leur surprise, le fonctionnaire a refusé de procéder à l'enregistrement. Le motif avancé «est que le prénom choisi par le couple pour leur progéniture n'est pas algérien», selon l'avocat et militant des droits humains, Sofiane Ikken, qui vient de rendre publique cette affaire qui perdure depuis quatre années. A l'époque, le couple s'est dirigé vers le procureur de la République pour se plaindre, attestation de baptême à l'appui, mais ce dernier leur a répondu, selon l'avocat, que «ce prénom est une atteinte à la religion musulmane», avant de proposer aux parents de leur choisir un autre prénom. Commentant ce rejet, Sofiane Ikken estime que «ce refus est un abus de pouvoir en flagrant délit», et d'expliquer que «le code civil algérien stipule pourtant dans son article 28 que les enfants nés de parents appartenant à une confession non musulmane ont le droit d'avoir des prénoms de consonance non algérienne». En effet, dans l'article 28 du code civil, intitulé «Des personnes physiques et morales», chapitre 1, est stipulé que «les prénoms doivent être de consonance algérienne, il peut en être autrement pour les enfants nés de parents de confession non musulmane». Contacté par nos soins, Me Ikken a indiqué que les parents de l'enfant sont inquiets, puisque leur enfant est sur le point de rejoindre les bancs de l'école (préscolaire) alors qu'on n'a pas encore régularisé sa situation administrative. Les parents de l'enfant, angoissés, redoutent qu'il ne pourra pas être scolarisé cette année faute de prénom si sa situation n'est pas régularisée. Au courant de cette semaine, les parents seront reçus par le maire d'Akbou, Mouloud Salhi, dans l'espoir de donner une existence administrative à leur fils. De son côté, Me Ikken souhaite ne pas arriver à un règlement par voie de justice et que cette affaire trouvera une issue cette semaine chez les services de l'état civil de l'APC.